LES JUIFS EN RUSSIE ET EN UNION SOVIETIQUE : CHRONOLOGIE 1727 à janvier 1992

 

GLOSSAIRE

PCUS      Parti communiste de l'Union soviétique.

Evsektia          Section juive du PCUS.

glasnost Mot russe utilisé pour décrire la politique de « transparence » adoptée lors de l'accession au pouvoir de Mikhail Gorbatchev en mars 1985.

KOMZET              Comité chargé de l'installation des travailleurs juifs sur les terres, créé en 1924.

OZET     Société pour l'installation des travailleurs juifs sur les terres en URSS, créée en 1925.

Pamiat             Mot russe qui signifie « mémoire » et nom d'un groupe nationaliste endossant des opinions antisémites, devenu populaire à la fin des années 1980.

pogrom  Mot russe signifiant « dévastation » ou « émeute » et qui, bien que le plus souvent associé à la violence contre les Juifs, s'applique en fait à une attaque par une meute de gens contre les personnes ou les biens de n'importe quelle minorité religieuse, raciale ou nationale.

refuznik  Mot russe qui désigne une personne dont la demande d'émigrer a été refusée.

RSFSR    République socialiste fédérative soviétique de Russie.

Soviet     Mot russe qui signifie « conseil ».

INTRODUCTION

Comme on le verra dans la chronologie qui suit, tout au long de l'histoire de la Russie et de l'Union soviétique, la population juive a fait l'objet de politiques officielles d'isolation, de contrôle ou d'assimilation forcée. Les politiques successives sur la situation des Juifs ont été influencées par un certain nombre de facteurs dont les politiques générales en matière de religions et de nationalités, des considérations extérieures et la personnalité des dirigeants de l'époque. Par exemple, à la fin du XVe siècle, le tsar Ivan IV dit « le Terrible » (1533-1584) a imposé une série de restrictions touchant le lieu de résidence de la population juive (Basok et Benifand, 1993, 11). Cette politique a été reprise par Catherine II lorsqu'elle créa l'enclave juive dans les années 1790 puis, plus tard, par Staline et ses visées de contrôle de la population. Mais, en même temps, parce que les dirigeants étaient en général imprécis quant à leurs intentions concernant la population juive du pays, les lois manquaient de cohérence d'un régime à l'autre, voire même sous la même administration.

L'antisémitisme populaire, issu de la base de la société, a lui aussi marqué l'histoire des Juifs de la Russie et de l'Union soviétique, donnant lieu parfois à de violents pogroms. De tels épisodes de violence sont davantage susceptibles de survenir au cours de périodes de remous politiques ou de difficultés économiques et, selon une interprétation, lorsque des organisations nationalistes sont les alliés politiques du gouvernement en place (ibid., 6).

CHRONOLOGIE

1727

Catherine Ire ordonne que tous les Juifs soient expulsés de Russie, bien qu'il ne soit pas clair dans quelle mesure cet ordre a été suivi (Baron 1964, 12-13; Dubnow 1916, vol. 1, 249-251; Skoczylas 1973, 3).

1742

Elizabeth Ire donne de nouveau l'ordre d'expulser les Juifs, mais elle fait une exception pour ceux qui sont disposés à se convertir à la religion orthodoxe russe. Elle se montre plus rigoureuse que ses prédécesseurs dans l'application de cette politique et, selon un rapport, 35 000 Juifs sont expulsés entre 1742 et 1753 (Baron 1964, 13-14; Dubnow 1916, vol. 1, 254-258).

1772-1793-1795

Le partage de la Pologne entre la Russie, la Prusse et l'Autriche amène 900 000 « nouveaux » Juifs dans le giron de l'Empire russe. En raison de l'accroissement de la population, l'expulsion n'est plus perçue comme une solution viable au « problème juif » (Sawyer 1979, 104; Skoczylas 1973, 3).

1790-1800

Catherine II crée une enclave qui s'étend de la mer Baltique à la mer Noire dans la partie occidentale de l'Empire; on interdit aux Juifs de vivre à l'extérieur de cette région (Insight on the News 21 mai 1990b, 17; Basok et Benifand 1993, 11).

1804

9 décembre

Alexandre Ier (1800-1825) introduit les « Réglements concernant les Juifs ». Le statut de l'enclave est réaffirmé, mais on permet à certains Juifs de quitter le territorie pour des périodes limitées (Sawyer 1979, 105). Bien que leurs droits politiques au niveau local soient restreints, les Juifs peuvent envoyer leurs enfants dans n'importe quelle école de l'Empire. On les encourage à s'engager volontairement dans le secteur agricole, mais on ordonne du même coup l'expulsion de 200 000 à 300 000 Juifs des villages de l'enclave, ordre qui sera abrogé en 1808 ( Pinkus 1988, 15-17).

1821-1825

Alexandre devient plus conservateur et les Juifs sont expulsés des campagnes longeant la frontière occidentale (Pinkus 1988, 17; Lowe 1993, 31-34).

1825-1855

Nicolas Ier adopte une série de règlements régissant la vie des Juifs. En 1827, ils sont pour la première fois recrutés par l'armée. En 1844, le gouvernement tente en vain d'abolir le kahal (administration communautaire juive) (Lowe 1993, 34-35; Sawyer 1979, 105). L'acte législatif le plus important, les « règlements sur les Juifs » de mai 1835, servira de base juridique à la direction des affaires juives jusqu'en 1917. La superficie de l'enclave est réduite et sa délimitation est précisée, les Juifs sont tenus de s'inscrire auprès des autorités sous des patronymes donné, et ceux qui quittent le pays sans permission perdent leur nationalité et se voit interdire de revenir (Pinkus 1988, 18-19).

1855-1881

Les premières années du règne d'Alexandre II se caractérisent par des politiques relativement libérales, y compris celles concernant la population juive du pays. On lève certaines restrictions relatives à la résidence et à l'éducation qui avaient été imposées auparavant (Basok et Benifand 1993, 12).

1881-1882

Alexandre III accède au trône après l'assassinat de son père, Alexandre II, le 1er mars 1881 (ou le 13, selon le calendrier [ Jusqu'à la révolution bolchevique, la Russie utilisait le calendrier julien qui accusait un retard de quelques jours sur le calendrier grégorien en usage en Occident. L'écart était de 12 jours au XIXe siècle et de 13 jours au XXe siècle.]). Son avènement marque le début d'une ère de répression et de réaction qui touche l'ensemble de la population, une époque où l'antisémitisme populaire augmente. Au cours de cette période de deux ans, on rapporte des actes de violence à l'endroit de Juifs dans plus de 200 collectivités juives (Basok et Benifand 1993, 15; Lambroza 1987, 256-259).

1882

Mai

Le gouvernement adopte une série de règlements provisoires visant à régir la vie de la population juive, règlements qui demeureront en vigueur jusqu'en 1917. En vertu de ces derniers, plus tard connus sous le nom de « lois de mai », il est interdit aux Juifs de s'établir, de construire ou d'acheter des maisons, ou de posséder ou d'utiliser des terres à l'extérieur des villes et des villages de l'enclave, ou encore de mener des activités commerciales les jours de fêtes chrétiennes (Lowe 1993, 66).

1880-1890

Les gouvernements d'Alexandre et de son successeur, Nicolas II, continuent d'apporter des restrictions à la vie des Juifs. On établit un système de contingentement qui limite le nombre de Juifs qui sont admis dans les établissements d'enseignement. Les Juifs sont expulsés des grandes villes du pays comme Moscou, Saint-Pétersbourg et Kharkov (Lowe 1993, 70-75).

1897

Il semble que les restrictions sur les lieux de réscidence ont réussi à concentrer la population juive. Le recensement de 1897 révèle que 94 p. 100 de la population juive de l'Empire vit dans l'enclave (Shwarz 1951, 10-11). Les 4,9 millions de Juifs qui y vivent représentent 11,6, p. 100 de la population de la région; ailleurs, les Juifs représentent moins de 0,5 p. 100 de la population totale du pays qui est alors de 85,1 millions (ibid., 11).

Le Bund juif (le parti juif ouvrier) est créé. Réunissant des groupes socialistes juifs, le Bund est le premier groupe de pression à articuler certaines revendications politiques d'ordre général et à défendre les intérêts des travailleurs juifs (Sawyer 1979, 111; Baron 1964, 169-170). A cette époque, un certain nombre d'autres partis politiques sont formés par des Juifs (Sawyer 1979, 111; Pinkus 1988, 41-43).

1903

La violence antijuive se manifeste à nouveau dans l'enclave. Un des plus violents pogroms survient à Kichinev, en Moldavie, les 6 et 7 avril; plus de 40 Juifs sont tués, des centaines d'autres blessés. De plus petites localités comme Smela, Rovno, Sosnowiec et Gomel sont touchées, de même que l'important centre juif d'Odessa (Lambroza 1987, 266; Pinkus 1988, 29).

Août-septembre

Le premier volet de ce qui sera plus tard connu sous le nom de Protocoles des Sages de Sion paraît en feuilletons dans le périodique Znamia. Prétendant prouver que les Juifs sont impliqués dans un complot pour dominer le monde, ces textes sont en réalité des faux préparés avec l'aide des services secrets russes (Baron 1964, 66-67).

1905

Une nouvelle série de pogroms éclatent au même moment où s'engage la révolution de 1905 contre le régime du tsar Nicolas II. Les principaux instigateurs des pogroms sont les membres de la Ligue du peuple russe fondée en 1904; ils sont aussi connus sous le nom des « Cents-Noirs » (Baron 1964, 67).

Octobre

Nicolas II est contraint d'établir une constitution en réponse aux élans révolutionnaires de 1905. L'éphémère Manifeste d'octobre promet d'accorder des libertés civiles au peuple russe, bien qu'il n'évoque nullement la question d'égalité devant la loi, ni celle de l'égalité des droits pour les différentes nationalités qui composent le pays (Dubnow 1920, vol. 3, 126-127). On ne fait aucune mention du « problème juif » (Baron 1964, 71).

1906

Juin

Un pogrom à Bialystock qui fait 80 victimes marque la fin de trois années de violence sporadique contre les Juifs (Lambroza 1987, 266; Pinkus 1988, 29).

1911-1913

La teneur antisémite de cette période se caractérise par un certain nombre de causes diffamatoires relatives à des affaires de sang (des Juifs sont accusés d'avoir assassiné des chrétiens à des fins de rituels). Une des causes célèbres est le procès de Mendel Beilis accusé du meurtre rituel d'un jeune garçon chrétien. Ce procès durera deux ans (Lowe 1993, 284-290). Les autorités en font grand cas pour illustrer la perfidie de la population juive (Pinkus 1988, 30).

1915

Mars-mai

Devant l'arrivée imminente de l'armée allemande, le gouvernement commence à expulser des milliers de Juifs des régions frontalières de l'Empire qui correspondent au territoire de l'enclave (Pinkus 1988, 31; Baron 1964, 188-191).

1917

27 février (ou 12 mars, selon le calendrier)

Un soulèvement populaire mène au pouvoir un gouvernement provisoire de tendance libérale. Le 21 mars (ou le 3 avril, selon le calendrier), le gouvernement élimine toute forme de discrimination ethnique, religieuse ou sociale (Korey 1978, 90). L'enclave est officiellement supprimée. La levée des restrictions sur la mobilité géographique des Juifs et l'accès aux établissements d'enseignement entraînent une migration vers les grandes villes du pays (Insight on the News 21 mai 1990b, 17).

25 octobre (ou le 7 novembre, selon le calendrier)

Le parti bolchevique ravit le pouvoir au gouvernement de transition chancelant. Lénine et Staline, leaders actuel et futur, nient tous deux le concept de la nationalité juive et sont d'avis qu'il faut assimiler la population juive (Problems of Communism janv.-févr. 1980, 20). De plus, Lénine perçoit l'antisémitisme non seulement comme étant contraire à l'égalitarisme, mais aussi comme un frein au processus d'assimilation (Sawyer 1979, 23).

15 novembre

Le nouveau gouvernement bolchevique proclame sa Déclaration des droits des peuples [nations] de Russie promettant à toutes les nationalités les droits à l'égalité, à l'autodétermination et à la sécession. On ne parle pas nommément des Juifs dans la Déclaration, reflétant ainsi l'opinion de Lénine selon laquelle les Juifs ne constituent pas une nation (Sawyer 1979, 14-15).

1918

23 janvier

Le conseil des ministres de la RSFSR émet un décret sur la Séparation de l'Eglise et de l'Etat et de l'Ecole et de l'Eglise. Le décret retire aux communautés religieuses leur statut d'entités juridiques, leur droit à la propriété et leur droit de passer des contrats. Les biens des communautés religieuses sont nationalisés, l'enseignement religieux est banni des établissements d'enseignement, et l'enseignement ou l'étude de la religion ne peut se faire désormais qu'en privé (Soviet Jewish Affairs automne-hiver 1990, 27).

1er février

On constitue le conseil chargé des affaires juives nationales, une sous-section du conseil chargé des nationalités. Son mandat consiste à établir [traduction] « la dictature du prolétariat dans les rues juives » et à attirer les masses juives vers le régime tout en conseillant les institutions locales et centrales sur les questions juives. On souhaite aussi que le conseil combatte l'influence des partis sionistes et juifs-socialistes (Korey 1978, 79; Pinkus 1988, 58-59).

27 juillet

Le congrès des députés du peuple émet un décret déclarant que l'antisémitisme est fatal pour la cause révolutionnaire. Les pogroms sont officiellement interdits (Weinryb 1978, 306).

20 octobre

La section juive du PCUS (Evsektia) est créée pour les membres juifs du parti; ses objectifs sont semblables à ceux du conseil chargé des affaires juives. L'Evsektia est au premier rang des campagnes antireligieuses des années 1920 qui mèneront à la fermeture des établissements religieux, à la dissolution de communautés religieuses et à des restrictions additionnelles à l'accès à l'enseignement religieux (Survey janv. 1968, 77-81). On amorce alors une série de « procès communautaires » contre la religion juive. Le dernier de ces procès, sur la circoncision, se tient en 1928 à Kharkov (Rothenberg 1978, 172-173; Levin 1988, 78-80). C'est aussi à cette époque que l'organisme travaille à établir une identité laïque pour la collectivité juive (Pinkus 1988, 62).

1919

Juillet

Le conseil central chargé des affaires juives dissout les kehilahs (conseils communaux juifs). Les kehilahs offraient un certain nombre de services sociaux à la collectivité juive (Levin 1988, 81).

1919-1920

Les partis juifs et les organismes sionistes doivent entrer en clandestinité alors que le gouvernement communiste cherche à abolir tout groupe susceptible de constituer une opposition (Schechtman 1978, 113; Levin 1988, 90-91).

1924

31 janvier

La constitution de l'URSS est confirmée. L'URSS se compose de la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR), de la RSS d'Ukraine, de la RSS de Biélorussie et de la RSS de Transcaucasie (Carr 1950, 401, 413). Le conseil chargé des nationalités est dissous (Pinkus 1988, 59).

29 août

On crée un organisme officiel responsable de la réinstallation des Juifs, le comité chargé de l'installation des travailleurs juifs sur les terres (KOMZET). Le comité étudie, gère et finance des projets de réinstallation des Juifs dans des zones rurales (Levin 1988, 131; Schwarz 1951, 162-163).

1925

Janvier

Un organisme public, la société pour l'installation des travailleurs juifs sur les terres en URSS (OZET), est créé pour recruter des colons et appuyer le travail de colonisation du KOMZET (Pinkus 1988, 64). Au cours des premières années, le gouvernement encourage l'établissement de colonies juives, surtout en Ukraine, mais pendant la décennie suivante, le soutien à ce projet diminue (Levin 1988, 131-151).

1928

Visant à établir une zone territoriale juive, le KOMZET envoie un certain nombre de Juifs au confluent des fleuves Bira (Amour) et Bidzhan (Singeri) dans la partie extrême-orientale de l'Union soviétique. La colonisation de cette région aidera à créer une zone tampon entre l'Union soviétique et les pays de l'Extrême-Orient et stimulera le développement dans cette région éloignée (Baron 1964, 230-236).

1929

8 avril

La nouvelle loi sur les associations religieuses codifie toutes les lois antérieures sur les religions. Toutes les associations religieuses qui veulent tenir une réunion doivent préalablement faire approuver l'ordre du jour; la liste des membres d'associations religieuses doit être fournie aux autorités (Problems of Communism mai-juin 1973, 10-11).

1930

L'Evsektia est dissoute (Pinkus 1988, 62) et il n'y a plus d'organisme central juif soviétique. Bien que cet organisme ait servi spécifiquement à miner la vie religieuse juive, sa dissolution entraîne aussi la désagrégation de la vie laïque juive; les organismes culturels et éducatifs juifs disparaissent graduellement (Rothenberg 1978, 177-178).

1932

27 décembre

Le gouvernement réintroduit l'utilisation de passeports intérieurs. A cette fin, le mot « juif » sert à désigner une nationalité (Pinkus 1988, 57).

1934

7 mai

La province du Birobidjan, la région extrême-orientale de l'Union soviétique où l'on encourage les Juifs à s'installer, est déclarée région autonome dans le but de revitaliser le programme de colonisation. Entre 1928 et 1934, moins de 20 000 Juifs s'y installent, et au cours de la même période, environ 60 p. 100 en reviennent (Pinkus 1988, 74-75).

1936-1938

Les efforts de Staline pour consolider son pouvoir et éliminer l'opposition atteignent leur point culminant avec le début des grandes purges. Des milliers de leaders culturels et politiques juifs comptent parmi les millions de personnes, y compris des membres du parti, qui sont traduites devant les tribunaux, exilées et assassinées sous divers prétextes (Levin 1988, 323-329).

1938

L'OZET est dissoute après des années de réduction de ses activités (Pinkus 1988, 65).

1939-1941

Après la signature du pacte soviéto-nazi en août 1939, l'Union soviétique demeure officiellement neutre pour les deux premières années de la guerre. Au cours de cette période, le gouvernement soviétique observe un silence officiel concernant les politiques nazies à l'égard des Juifs (Levin 1988, 342-343; Altshuler 1993, 83-91).

1940

Quand le gouvernement soviétique annexe une partie des territoires de Pologne, de Roumanie et des pays Baltes (Dmytryshyn 1965, 210-214), deux millions de Juifs qui deviennent citoyens soviétiques (Rothenberg 1978, 180; Altshuler 1993, 85). Les restrictions imposées aux Juifs dans les anciens pays indépendants sont maintenant levées (Soviet Jewish Affairs été 1991, 53-54) [ Les Etats baltes avaient amorcé leur courte période d'indépendance à l'enseigne de la démocratie (Schneider 1993, 181-182). Les politiques de « lettonisation » et de « lithuanisation » ont aussi exacerbé toutes les minorités, même si le gouvernement lithuanien appuyait parallèlement l'enseignement dans les langues des minorités (Nodel 1974, 230-231).]. A la même époque, les organisations juives dans les territoires nouvellement acquis sont dissoutes et leurs leaders sont arrêtés et exilés (Baron 1964, 294). Environ 250 000 Juifs s'enfuient ou sont évacués des territoires annexés vers l'intérieur de l'Union soviétique avant l'invasion des troupes nazies (Gitelman 1993, 4).

1941

22 juin

L'armée allemande envahit l'Union soviétique.

1942

Avril

Le gouvernement soviétique met sur pied le comité juif antifasciste, surtout pour rentrer dans les bonnes grâces de la communauté internationale et pour susciter des sentiments prorusses au sein de la population juive qui se voit doter, encore une fois, d'un organisme central (Weinryb 1978, 321).

1941-1945

Environ 1,5 million de Juifs de l'URSS d'avant 1939 sont tués dans l'Holocauste et 200 000 autres meurent au combat (Gitelman 1993, 3). Les estimations du nombre total de Juifs sous la férule soviétique tués au cours de cette période varient entre 2,5 et 3,3 millions (Gitelman 1993, 24 n.1).

1948

14 mai

Au départ, le gouvernement soviétique accueille bien l'idée, puis la réalité, d'un Etat juif comme moyen de déloger les Britanniques du Moyen-Orient (Baron 1964, 312). Toutefois, il devient rapidement hostile face au nouvel Etat (Schechtman 1978, 124-125; Levin 1988, 518-519; Weinryb 1978, 321-322). Les Juifs soviétiques réagissent avec enthousiasme à la création de l'Etat d'Israël; la visite de la représentante d'Israël, Golda Meyerson (Meir) est marquée par des manifestations populaires et la légation israélienne commence à recevoir des demandes d'aide de personnes souhaitant quitter l'URSS (Levin 1988, 483-487; Schechtman 1978, 124-125). L'émigration est cependant interdite et ceux et celles qui expriment des sentiments pro-israéliens ou prosionistes sont arrêtés ou déportés (ibid., 124).

1948-1952

Le gouvernement lance une campagne pour combattre le « cosmopolitisme »; cette campagne vise surtout les intellectuels et les professionnels juifs (Skoczylas 1973, 19; Weinryb 1978, 322). La maison d'édition en yiddish Der Emes, qui publiait trois fois par semaine Aynikayt, l'organe officiel du Comité antifasciste juif, compte parmi les établissements qui sont fermés. Son président, l'acteur Solomon Mikhoels, est assassiné en janvier 1948 (Korey 1978, 88). Le Comité antifasciste juif est lui aussi dissous. De nombreux Juifs dans l'armée, dans les universités et dans bon nombre de postes « critiques », notamment en planification industrielle, en syndicalisme ou en journalisme sont soudainement révoqués (Levin 1988, 531-533). Cette dernière campagne vise précisément la vie laïque juive par opposition à la vie religieuse (Rothenberg 1978, 183).

1952

Août

Vingt-quatre écrivains, intellectuels et artistes juifs de renom sont exécutés (Levin 1988, 527-528).

1953

13 janvier

La Pravda annonce qu'un certain nombre de médecins ont tué des responsables soviétiques de haut rang en leur fournissant délibérément des soins médicaux de mauvaise qualité; c'est le soi-disant « complot des médecins ». Six des neufs médecins arrêtés sont juifs. La rumeur veut que Staline prévoie exiler tous les Juifs en Sibérie. Les historiens disent que c'est possible ou encore qu'il a voulu se servir de ce « complot » pour lancer une nouvelle ronde de purges. La mort de Staline, le 5 mars 1953, écarte la possibilité de mise en oeuvre de plans à long terme (Pinkus 1988, 179; Levin 1988, 544-550).

1956

Février

Le « discours secret » de Khrouchtchev devant le XXe congrès du PCUS marque le début de l'ère de la « déstalinisation ». Il expose de nombreux crimes commis par Staline, notamment le fait que le « complot des médecins » était un coup monté (Skoczylas 1973, 23). Le nouveau régime ne met pas un terme à la discrimination à l'endroit des Juifs sur le plan de la formation et de l'emploi (Levin 1988, 581).

1957

Khrouchtchev lance une nouvelle campagne contre la religion en général et contre le judaïsme en particulier; nombre de synagogues qui restaient sont fermées et on lance une campagne de propagande prétendant, entre autres, que la foi juive encourage l'amour de l'argent, suscite la haine à l'endroit des autres peuples et défend l'allégeance à un autre Etat, réactionnaire celui-ci, c'est-à-dire Israël (Rothenberg 1978, 185-187; Salitan 1992, 21-22).

1958

Avril

Khrouchtchev admet, au cours d'une entrevue avec le journaliste français Serge Groussard, que la tentative d'établir une région autonome juive est un échec attribuable à l'« individualisme juif » (Baron 1964, 343).

1961

Mai

Le gouvernement lance à grands renforts de publicité une campagne contre les « crimes économiques ». La peine de mort est imposée pour des infractions comme la spéculation, la corruption et le marché noir des devises étrangères. Une proportion importante des personnes exécutées sont juives (Salitan 1992, 22; Sawyer 1979, 161-162; Levin 1988, 616; Weinryb 1978, 326).

Août

Pour calmer les critiques des politiques antijuives du régime, le gouvernement lance le premier périodique à paraître en yiddish en URSS depuis 1948, le bimensuel Sovietish Heymland (Levin 1988, 631-637).

1963

L'ouvrage Judaism Without Embellishment de l'auteur Trofim Kichko est publié à Kiev. Le texte antisémite décrit le judaïsme comme « encourageant l'hypocrisie, la corruption, la cupidité et l'usure ». Il associe le judaïsme au sionisme, à l'Etat d'Israël et aux capitalistes occidentaux dans une vaste conspiration mondiale. A l'étranger, on proteste contre sa sortie. Certaines de ses affirmations sont dénoncées par le comité central du parti en avril 1964 et, plus tard, le livre est retiré du marché (Korey 1978, 98-99; Rothenberg 1978, 187).

1964

Khrouchtchev perd le pouvoir à la suite d'un coup à l'intérieur du parti. Les campagnes contre la religion et les crimes économiques prennent fin (Levin 1988, 627).

1966

Février

Andrei Sinyavsky et Yuli Daniel, deux écrivains juifs qui ont tenté de se soustraire à la censure soviétique en envoyant leurs écrits à l'étranger, subissent un procès; ils reçoivent respectivement des peines d'emprisonnement de sept et cinq ans. La sévérité des sentences déclenche de vives protestations dans le public (Levin 1988, 648-652; Gilison 1984, 4).

1967

5-11 juin

Après la victoire d'Israël contre une coalition de pays Arabes dans la guerre des Six jours, l'Union soviétique rompt ses liens diplomatiques avec Israël. Le gouvernement lance dans les médias une campagne antisioniste et anti-Israël où, entre autres accusations, les Juifs et les Israéliens sont comparés aux Nazis (Levin 1988, 652-653; Pinkus 1988, 255-256).

1969-1971

Un certain nombre de Juifs sont traduits devant les tribunaux dans une série de procès retentissants. Entre autres, le procès en mai 1969 à Kiev de Boris Kochubievsky qui est envoyé dans un camp de travail pour ses opinions ouvertement sionistes, puis en décembre 1970 le « premier procès de Leningrad » qui voit deux des onze inculpés condamnés à mort pour avoir planifié un détournement d'avion pour se rendre en Suède; ces peines ont été commuées par la suite en séjour en camp de travail. Egalement dignes de mention, le deuxième procès de Leningrad et le procès de Riga, en mai 1971, où des militants juifs de ces deux villes sont impliqués (Lewis 1978, 361-362; Levin 1988, 672-687).

1970-1980

Le harcèlement des Juifs par le gouvernement se poursuit. Les militants juifs sont harcelés, exilés, emprisonnés et enfermés dans des institutions psychiatriques (Basok et Benifand 1993, 1).

1971

Mars

Pour répondre en partie aux pressions sociales grandissantes, le gouvrnement commence à permettre une émigration juive importante (Gilison 1984, 5-6; Levin 1988, 696). Au cours de la décennie, près de 250 000 Juifs, environ 10 p. 100 de la population soviétique juive, quitteront l'URSS (Gilison 1984, 3; Salitan 1992, 47). Mais la procédure d'émigration est lourd et, semble-t-il, teinté d'arbitraire. et les personnes qui se voient refuser un visa de sortie, les refuzniks, sont victimes de harcèlement officiels et public (Salitan 1992, 38-40, 53-56).

1971-1973

Au cours des premières années d'émigration, la plupart des émigrants proviennent des régions annexées durant la Seconde Guerre mondiale, telle que la Géorgie et l'Asie centrale, où l'assimilation n'a pas été aussi grande que dans le centre du pays; nombreux sont ceux qui évoquent le sionisme comme facteur incitant au départ, et la plupart des émigrants vont en Israël (Salitan 1992, 33). Près de 80 000 personnes émigrent en trois ans, et les départs atteignent un sommet en 1973 alors que 34 733 personnes reçoivent l'autorisation de quitter le pays (Gilison 1984, 150).

1974

Décembre

Aux Etats-Unis, on conclut l'entente Jackson-Vanik qui lie, pour les pays à économie non marchande, l'obtention du statut de nation la plus favorisée à l'adoption de politiques d'émigration plus libérales (Levin 1988, 703-707).

1974-1979

L'émigration entre dans une nouvelle phase alors que le phénomène de « renonciation » s'accroît. C'est que des émigrants détenteurs de visas de sortie pour se rendre en Israël changent de destination après avoir quitté l'URSS (Gilison 1984, 9-10). Les personnes qui quittent à cette époque correspondent davantage au profil démographique de la population soviétique juive. Des enquêtes menées auprès des émigrants révèlent que les motifs évoqués pour quitter comprennent la discrimination, les facteurs économiques et la réunification des familles. Les motifs inspirés de forts sentiments sionistes ou religieux sont presque inexistants (ibid., 10-11; Salitan 1992, 49-50).

1975

Août

L'Union soviétique signe les accords d'Helsinki qui stipulent que tous les signataires doivent respecter la Charte des droits de l'homme et la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations Unies. L'Acte final des accords d'Helsinki insiste sur les droits des citoyens d'émigrer (Sawyer 1979, 137-138).

1978-1979

L'exode qui dure depuis près d'une décennie atteint un nouveau sommet alors qu'en deux ans près de 80 000 personnes obtiennent la permission d'émigrer (Gilison 1984, 150).

1980

L'émigration juive commence à ralentir pour un certain nombre de raisons, dont les politiques de plus en plus conservatrices d'une administration vieillissante (Salitan 1992, 96). En raison de la stagnation de l'économie, le gouvernement ne peut se permettre de perdre autant de personnes qualifiées (ibid., 97; Friedgut 1989, 7). De plus, l'émigration ne peut plus servir de monnaie d'échange dans les relations soviéto-américaines qui commencent à se refroidir (ibid., 6).

1983

21 avril

Le comité antisioniste, soutenu par l'Etat, est mis sur pied pour dénoncer le sionisme international, les Etats-Unis et l'Etat d'Israël, et pour dissiper les préoccupations internes et internationales à l'égard de l'émigration (Levin 1988, 790). Le comité vise, en outre, à désamorcer les accusations occidentales voulant que les attaques soviétiques à l'endroit d'Israël soient basées sur l'antisémitisme (RFE/RL 8 févr. 1990, 44).

1984

L'émigration juive atteint son plus bas niveau; seulement 896 Juifs reçoivent l'autorisation de quitter au cours de l'année (Insight on the News 21 mai 1990a, 11).

1985

Mars

Mikhail Gorbatchev devient le chef de l'Union soviétique. La première année de son régime amène peu de changements dans la politique en matière d'émigration ou à l'endroit des Juifs (Friedgut 1989, 13-14; Salitan 1992, 63-64). Parallèlement, en raison de sa politique de glasnost, tous les citoyens deviennent néanmoins plus libres d'exprimer leur culture et de pratiquer leur religion. La collectivité juive connaît un renouveau culturel qui se poursuivra tout au long de la fin des années 1980 et des années 1990 (ibid., 68-69). Bien que la persécution officielle des sionistes et des personnes qui tentent d'émigrer prenne fin, la nouvelle liberté d'expression et de la presse encourage l'antisémitisme populaire à refaire surface (ibid., 69; Basok et Benifand 1993, 29-30).

1987

1er janvier

Les nouveaux règlements en matière d'émigration entrent en vigueur. Bien qu'ils établissent un cadre juridique pour l'émigration, ils en restreignent le nombre de motifs admissibles (Salitan 1992, 99; Friedgut 1989, 16-18).

Mai

L'organisation antisémite nationaliste Pamyat (mémoire) se fait connaître une première fois du public en organisant une marche de centaines de sympathisants devant l'immeuble du Soviet à Moscou (Spier 1989, 51).

Septembre-octobre

Tout au long de l'ère Gorbatchev, des « prisonniers de Sion », c'est-à-dire des personnes emprisonnées pour avoir voulu quitter l'URSS pour se rendre en Israël, de même que d'autres prisonniers politiques, sont libérés, et la plupart sont autorisés à émigrer (Friedgut 1989, 20; Salitan 1992, 64-65).

1989

8-10 septembre

Le mouvement ukrainien Rukh adopte une résolution contre l'antisémitisme à l'occasion de son congrès constituant (RFE/RL 18 janv. 1991, 14).

Décembre

La confédération des collectivités et organismes juifs soviétiques (Va'ad) est formée au congrès des collectivités et organismes juifs. C'est la première assemblée du genre depuis 1917 (Cohen et Naftalin 7 mars 1990, 4).

1990

18 janvier

Une assemblée du groupe d'écrivains progressistes connu sous le non d'« Avril » est interrompue par un certain nombre de membres du Pamyat qui lancent des slogans antisémites et attaquent certains des écrivains, et en expulsent manu militari de la salle où se tient l'assemblée (Physics Today mars 1990, 128).

21 Février

Literaturnaya Gazeta rapporte que le bureau du procureur général a porté des accusations contre le Pamiat en vertu de l'article 74 (« incitation à la haine raciale ») du code criminel de la RSFSR. Les accusations ont trait à un tract publié par le groupe en janvier (Vershbow 7 mars 1990, 10).

7 mars

Dans une déclaration faite devant la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, Alexander Vershbow (directeur du bureau des affaires soviétiques du Département d'Etat des Etats-Unis) dit que le nombre de refuzniks toujours en Union soviétique est tombé à environ 100, comparativement à 500 six mois auparavant (Vershbow 7 mars 1990, 12).

Février (ou mai, selon le calendrier)

La rumeur court à Leningrad qu'un certain nombre de pogroms sont prévus pour les 5 et 13 mai (UCJS févr. 1990, 1). Les pogroms n'ont pas lieu (Basok et Benifand 1993, 44).

2 mai

A la suite du massacre d'Arméniens à Bakou le 22 janvier 1990, et des émeutes le 12 février 1990 à Dushanbe, plusieurs centaines d'hommes investissent un quartier juif et arménien à Andizhan, une ville de l'est de l'Ouzbékistan où habitent 4 000 Juifs; ils coupent les fils téléphoniques et électriques et commettent des actes de vandalisme dans des résidences et des boutiques. Les immeubles appartenant à des Juifs ou habités par des Juifs avaient été marqués auparavant d'étoiles de David et d'autres symboles (UCSJ oct. 1990, 1).

1er octobre

Le gouvernement soviétique adopte une loi sur la liberté de conscience et les organisations religieuses. Ces organisations sont maintenant des entités juridiques et la discrimination pour des motifs religieux est illégale (Soviet Jewish Affairs automne-hiver 1990, 29-37).

12 octobre

Konstantin Smirnov-Ostashvili, un chef du groupe qui avait perturbé la réunion des écrivains d'« Avril » en janvier, est reconnu coupable d'incitation au racisme et condamné à deux ans de travaux forcés. C'est la première fois qu'une peine est infligée en vertu des lois assurant le respect de l'égalité des nationalités (RFE/RL 19 oct. 1990, 42).

25 octobre

Le Soviet suprême de la RSFSR adopte la loi sur la liberté des cultes. Perçue comme étant plus libérale que la loi soviétique, elle permet l'utilisation des locaux d'enseignement pour l'instruction religieuse en dehors des heures de classe et accorde le droit de refuser de faire son service militaire pour des motifs religieux. Ces deux dispositions sont absentes de la loi soviétique. Puisque Gorbatchev insiste sur la préséance des lois de l'Union, la validité de la loi russe est mise en doute (RFE/RL 4 janv. 1991, 16).

29 octobre

Des Soviétiques et des Américains parrainent l'ouverture de ce qu'ils considèrent comme le premier centre indépendant de surveillance des droits de la personne en URSS, connu sous le nom de Bureau sur la liberté de circulation, les droits de la personne et la primauté du droit (Bureau on Exit, Human Rights and Rule of Law). Le bureau surveillera l,antisémitisme en URSS et aidera les personnes à quitter le pays pour se rendre en Israël ou ailleurs (RFE/RL 9 nov. 1990, 35).

1990-1991

L'émigration s'accélère alors que près de 367 000 Juifs quittent le pays en deux ans (NCSJ 1993, G2).

1991

Mai

L'agence TASS rapporte que l'oblast juive autonome a proclamé son indépendance de Khabarovsk Krai. Les députés de l'oblast soviétique dans la capitale Birobidjan disent préférer que la région soit administrée par la RSFSR. La décision finale appartient au Soviet suprême de la RSFSR (RFE/RL 24 mai 1991, 42). Il reste officiellement 8 800 Juifs dans la région, soit environ 4 p. 100 de la population (AP 10 déc. 1991).

Le gouvernement soviétique adopte une nouvelle loi sur l'émigration, bien que la plupart des dispositions n'entrent pas en vigueur avant le 1er janvier 1993. Les promoteurs de cette loi estiment qu'environ 500 000 personnes émigreront tous les ans une fois que la loi entrera en vigueur, et que des millions d'autres demanderont l'autorisation de voyager à l'extérieur du pays (Los Angeles Times 28 mai 1991, B4).

12 juin

Vladimir Zhirinovsky, dont la plateforme électorale a une forte saveur nationaliste, se classe au troisième rang lors de l'élection présidentielle russe avec 8 p. 100 du vote (RFE/RL 28 juin 1991, 40).

1er juillet

En vertu de la nouvelle loi sur l'émigration, à compter du 1er juillet 1991, les Juifs qui émigrent en Israël ne perdent plus leur citoyenneté soviétique (Los Angeles Times 24 mai 1991, A12).

19-21 août

Huit partisans de la ligne dure du parti communiste échouent dans leur tentative de renverser le gouvernement Gorbatchev, et les leaders sont arrêtés (RFE/RL 30 août 1991, 5-8).

25 décembre

Mikhail Gorbatchev démissionne de son poste de chef de l'Union soviétique (RFE/RL 10 janv. 1992, 58).

1992

1er janvier

Comme convenu précédemment par Mikhail Gorbatchev et Boris Eltsine, l'Union soviétique cesse d'exister (RFE/RL 10 janv. 1992, 57).

ANNEXE

CARTE 1

CARTE 2

CARTE 3

On peut trouver des renseignements sur les Juifs pendant la période post-soviétique dans les documents des centres de ressources de la CISR et dans les bases de données REFINFO et REFQUEST de la DGDIR.

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