NIGÉRIA : CHRONOLOGIE DES ÉVÉNEMENTS FÉVRIER 1995 - MARS 1996

 

CARTE

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LEXIQUE

CD          Campagne pour la démocratie (Campaign for Democracy)

CLO        Organisation des libertés civiles (Civil Liberties Organization)

CRP        Projet des droits constitutionnels (Constitutional Rights Projects)

MOSOP Mouvement pour la survie du peuple ogoni (Movement for the Survival of the Ogoni People)

NADECO               Coalition démocratique nationale (National Democratic Coalition)

NALICON             Conseil de libération nationale (National Liberation Council)

NCP        La Conscience nationale (National Conscience Party)

SSS         Service de sécurité de l'État (State Security Service)

Remarque :             les termes, expressions et acronymes indiqués ci-dessus ont été traduits pour faciliter la lecture. Toutefois, il ne s'agit pas de traductions officielles, le français n'ayant pas de statut officiel au Nigéria.

INTRODUCTION

La présente chronologie constitue une mise à jour du document publié en juin 1995 par la DGDIR et intitulé Nigéria : chronologie des événements de janvier 1992 à février 1995. Elle fait état des événements à caractère politique survenus entre février 1995 et mars 1996, y compris les mesures prises par le gouvernement militaire du général Sani Abacha pour réduire l'opposition politique au silence, et pour contrer les activités des mouvements démocratiques et des groupes de défense des droits de la personne. Ce document décrit également la réaction de la communauté internationale aux actions du gouvernement nigérian, et signale quelques-unes des mesures punitives prises ou envisagées contre le Nigéria. En outre, étant donné que les difficultés qu'éprouve le pays relativement à la question des droits de la personne ne sont pas uniquement de nature politique, la chronologie signale aussi les incidences de troubles ethniques, ainsi que celles d'exécutions massives de prisonniers condamnés pour vol ou pour usage d'armes à feu. Enfin, une attention particulière a été portée à la transition vers la démocratie, qui a subi un revers en 1995 lorsque le général Abacha a reporté à 1998 la date du transfert des pouvoirs à un gouvernement élu. Pour plus d'information sur le contexte historique et sociologique, et sur les événements politiques qui ont mené à la situation actuelle au Nigéria, veuillez consulter le document mentionné ci-dessus, ainsi que le document produit par la DGDIR en 1993 et intitulé Nigéria : religion et conflit.

CHRONOLOGIE

1995

8 février

Le général Sani Abacha, chef du gouvernement militaire du Nigéria, dissout le conseil exécutif fédéral afin de permettre à ses ministres de prendre une part active aux nouvelles formations politiques en vue du prochain gouvernement démocratique (Xinhua 9 févr. 1995; Africa Research Bulletin 23 mars 1995, 11747-11748). Toutefois, aucun programme de transition à la démocratie n'a encore été élaboré (ibid.).

9 février

L'écrivain nigérian Mohammed Sule est détenu sans inculpation, apparemment en raison d'un documentaire qu'il voulait réaliser sous le titre Nigeria at the Crossroads (WiPC 6 oct. 1995).

9 février

Le Projet des droits constitutionnels (Constitutional Rights Project — CRP), groupe nigérian de défense des droits de la personne, publie son rapport annuel dans lequel il déclare que 1994 était la pire année en matière de violations des droits de la personne dans l'histoire du Nigéria[1]1 (Reuter 19 févr. 1995). Entre autres, le CRP estime qu'au moins 120 personnes ont été tuées par les forces de sécurité nigérianes en 1994, et soutient que le gouvernement du général Abacha a arrêté arbitrairement plusieurs membres de l'opposition (ibid.).

21 février

Les autorités nigérianes lancent un appel à la modération, à la suite de la distribution par des musulmans, à Lagos, d'un tract incitant à la guerre sainte contre les chrétiens (Africa no 1 21 févr. 1995). Cet incident est d'autant plus inquiétant qu'il survient quelques jours seulement après qu'un chrétien a été décapité, et un autre lynché par des foules musulmanes dans le nord du pays (Le Monde 15 mars 1995; Africa no 1 21 févr. 1995).

Mars

Plus de 150 soldats sont appréhendés par les forces de sécurité, accusés d'avoir conspiré contre le régime militaire du général Abacha (AFP 6 mars 1995; L'état du monde 1996 1996, 227; Africa Research Bulletin 26 avr. 1995, 11794-11795). Parmi les détenus se trouvent les colonels Lawan Gwadabe et R. S. Bello-Fadile qui auraient, selon certaines sources, subi la torture en détention (Country Reports 1995 1996, 198; VOA 8 mai 1995; Africa Research Bulletin 25 mai 1995, 11831).

10 mars

Bayo Onanuga, rédacteur en chef d'un groupe de presse à Lagos, est arrêté quelques jours après avoir publié deux articles divulguant des détails de la prétendue tentative de coup d'État et des arrestations qui l'ont suivie (AFP 11 mars 1995; AI 26 oct. 1995, 5). Cinq jours plus tard, la journaliste Chris Anyanwu est également arrêtée. Les deux journalistes sont relâchés le 23 mars sans inculpation (ibid.).

Un représentant du gouvernement nigérian confirme l'arrestation de 39 officiers et civils relativement à la prétendue tentative de coup d'État (AFP 13 mars 1995; West Africa 20-26 mars 1995, 431).

13 mars

Le général à la retraite Olusegun Obasanjo, qui avait été à la tête d'un régime militaire entre 1976 et 1979, est arrêté, soupçonné d'avoir participé au complot pour renverser Abacha (Reuter 13 mars 1995; Africa Research Bulletin 26 avr. 1995, 11794). Quatre jours plus tôt, le 9 mars, son ex-second, le général à la retraite Shehu Musa Yar'Adua, avait été arrêté pour la même raison (ibid.; Reuter 13 mars 1995). Le général Obasanjo avait, en 1979, cédé le pouvoir de son propre gré à un gouvernement civil (ibid.; Jeune Afrique 20 juill. 1995, 50). Obasanjo et Yar'Adua sont, depuis plusieurs années, des partisans de l'établissement de la démocratie au Nigéria (Africa Research Bulletin 26 avr. 1995, 11794; Reuter 13 mars 1995). Selon Amnesty International, ils auraient été inculpés par des propos du colonel Bello-Fadile qui s'est plus tard rétracté, affirmant que sa déclaration lui avait été arrachée sous la contrainte (AI 26 oct. 1995, 13).

16 mars

La Fédération internationale de football association (FIFA) décide que le championnat du monde junior ne se déroulera pas au Nigéria, et ce en réaction aux violations des droits de la personne commises par le gouvernement nigérian (L'état du monde 1996 1996, 227; Jeune Afrique 15 juin 1995, 35).

Le général Abacha forme un nouveau conseil exécutif fédéral de 36 ministres dont sept sont des officiers de l'armée (NTA Television Network 16 mars 1995; Afrique contemporaine juill.-sept. 1995, 91).

18 mars

D'après des informations fournies par Abdul Oroh, secrétaire général de l'Organisation des libertés publiques (Civil Liberties Organization — CLO), cette journée marque le début du procès de 18 officiers de l'armée accusés de conspiration; ce procès se déroule à huis clos, devant un tribunal militaire spécial (Africa no 1 24 mars 1995).

22 mars

AFP rapporte qu'au cours d'un entretien téléphonique, Gani Fawehinmi, avocat nigérian de défense des droits de la personne, a remis en doute l'existence même d'une conspiration et a insisté sur la nécessité de tenir des procès publics (AFP 22 mars 1995).

23 mars

Le général Abacha ordonne l'assignation à domicile du général Obasanjo (Radio Nigeria Network 24 mars 1995; Africa Research Bulletin 27 juin 1995, 11859). Quelques semaines plus tard, le 30 mai, Obasanjo sera interrogé par des agents de sécurité sur son rôle dans le prétendu projet de putsch (ibid.).

2 avril

Une missionnaire irlandaise, Eileen Connell, est assassinée par des inconnus à la mission où elle travaillait dans l'État de Delta, situé dans le sud du Nigéria (The Irish Times 4 avr. 1995; AFP 22 avr. 1995; AP 22 avr. 1995). Trois suspects sont arrêtés, mais les motifs du meurtre demeurent indéterminés (ibid.). L'attaque crée la nervosité chez les chrétiens et les étrangers au Nigéria (ibid.).

3 avril

À la suite de la publication d'un article intitulé « Abiola in Trouble », le rédacteur en chef de l'hebdomadaire Majesty Weekly, Bala Dan Abu, est appréhendé à Lagos (AFP 4 avr. 1995; La Lettre de Reporters sans frontières mai 1995, 24).

5 avril

L'archevêque Desmond Tutu de l'Afrique du Sud se rend au Nigéria pour demander la libération de Moshood Abiola[2]2 (Keesing's Record of World Events mai 1995, 40490; Africa Research Bulletin 25 mai 1995, 11817).

16 avril

The Observer (Londres) affirme qu'il y a eu de 60 à 80 exécutions sommaires de militaires accusés d'avoir trempé dans une tentative de coup d'État (Africa Research Bulletin 25 mai 1995, 11831; West Africa 24-30 avr. 1995, 614; Xinhua 17 avr. 1995). Cette allégation est catégoriquement niée par le gouvernement (ibid.; West Africa 24-30 avr. 1995). Pour sa part, Africa no 1 rapporte qu'un diplomate aurait confirmé cette affirmation et divulgué la date et le lieu des exécutions : [traduction] « le 18 mars, au barrage de Lower Usuma, à 35 km environ d'Abuja, la capital politique du Nigéria » (Africa no 1 17 avr. 1995).

20 avril

Le médecin de M. Abiola, Ore Faloma, est arrêté à son arrivée à Abuja où il s'était rendu à l'invitation du gouvernement pour soigner son malade (Reuter 21 avr. 1995). Le docteur Faloma, qui avait souvent affirmé que M. Abiola était [traduction] « extrêmement malade » (ibid.; AI 24 avr. 1995), est relâché trois jours plus tard (Country Reports 1995 1996, 200).

25 avril

Une conférence constitutionnelle organisée par le gouvernement accorde aux militaires la liberté de fixer eux-mêmes l'échéance de la transition à un gouvernement démocratique (Afrique contemporaine juill.-sept. 1995, 91; New African juill.-août 1995; Reuter 26 avr. 1995). Par ailleurs, la conférence adopte un projet constitutionnel recommandant l'alternance entre le nord et le sud pour assurer la présidence du pays (Keesing's mai 1995, 40490).

1er mai

L'International Press Institute signale que l'écrivain Niyi Oniororo, éditeur du journal People's News, est, depuis quelque temps, harcelé par la police secrète (1er mai 1995). Il avait récemment publié un livre intitulé A Rotten Country, [traduction] « un roman satirique qui parle d'un dictateur africain corrompu et sans scrupule ». Selon la même source, des vendeurs et lecteurs de ce livre auraient également été harcelés (ibid.).

11 mai

On apprend que le gouvernement avait fait savoir à Abiola que si celui-ci acceptait comme [traduction] « irrévocable » l'annulation de la présidentielle du 12 juin 1993, on le relâcherait de prison, tout en l'assignant à domicile et en lui imposant d'autres restrictions. Abiola rejette cette offre (Keesing's juin 1995, 40537).

Mi-mai

Le groupe culturel yoruba Afenifere, dirigé par Adekunle Ajasin, et l'union des éléments progressistes du Nord (Northern Elements Progressives Union — NEPU), menée par Balarabe Musa, entreprennent de créer une alliance regroupant toutes les forces progressistes du pays (Africa Research Bulletin 27 juin 1995, 11849; Reuter 1er juin 1995).

19 mai

Olawale Oshun, secrétaire général intérimaire de la Coalition démocratique nationale (National Democratic Coalition — NADECO), est arrêté à Lagos, et ce, semble-t-il, parce que le gouvernement veut prévenir une manifestation prévue pour les 7-9 juin pour marquer le deuxième anniversaire de la présidentielle du 12 juin 1993 (IPS 25 mai 1995).

22 mai

Le procès de l'écrivain, écologiste et dirigeant du Mouvement pour la survie du peuple ogoni (Movement for the Survival of the Ogoni People — MOSOP), Ken Saro-Wiwa, reprend à Port-Harcourt (Africa Research Bulletin 27 juin 1995, 11860). Il avait été interrompu le 3 mai « en raison de l'état de santé » de Saro-Wiwa (Afrique contemporaine juill.-sept. 1995, 92). Saro-Wiwa est en détention depuis mai 1994, « accusé d'avoir trempé dans l'assassinat de quatre Ogonis rivaux » le 21 mai 1994 (Le Devoir 8-9 avr. 1995, A9; HRW/A juill. 1995, 14). Un tribunal spécial établi par le gouvernement militaire a été saisi de la cause de Sara-Wiwa et des autres accusés dans cette affaire (HRW/A juill. 1995, 26)[3]3.

À Ilorin, des agents du SSS arrêtent Joe Okei, membre de la Campagne pour la démocratie (Campaign for Democracy — CD), à la suite de la diffusion par la CD [traduction] « d'un tract incitant la population à lutter pour le rétablissement de la démocratie au Nigéria » (AFP 23 mai 1995). Deux autres cadres de la CD, Sylvester Odione-Akhaine et Shehu Sanni, sont déjà en détention depuis quelque temps (ibid.; HRW déc. 1995, 58; Country Reports 1995 1996, 200). Aucune raison n'a été donnée pour leur détention (ibid.). Shehu Sanni sera par la suite condamné à 15 ans d'emprisonnement pour complicité de trahison après les faits dans l'affaire de la tentative de coup d'État (AI 26 oct. 1995, 26). Odione-Akhaine par contre sera relâché à la fin de l'année (IPS 5 jan. 1996).

23 mai

Femi Falana, militant de la démocratie et l'un des avocats de la défense de Ken Saro-Wiwa, est arrêté à son bureau par des agents du Service de sécurité de l'État (State Security Service — SSS), qui l'empêchent ainsi de se présenter au procès de Saro-Wiwa (AFP 23 mai 1995).

31 mai

Au moins cinq personnes périssent, et plusieurs autres sont blessées, dans des affrontements à Kano entre deux groupes ethniques : les Haoussas et les Ibos (Reuter 31 mai 1995; Xinhua 31 mai 1995).

Un attentat à la bombe à Ilorin dans un stade où a lieu le lancement d'un programme gouvernemental de soutien aux familles fait au moins trois morts et de nombreux blessés (AP 1er juin 1995; Xinhua 7 juin 1995). Personne n'en revendique la responsabilité, mais le gouvernement accuse les forces anti-gouvernementales d'être à l'origine de cet attentat (AP 1er juin 1995). Une trentaine de personnes sont interrogées dans le cadre d'une enquête policière (Xinhua 8 juin 1995).

Juin

L'équipe des avocats de la défense de Ken Saro-Wiwa et de ses compagnons, dirigée par Gani Fawehinmi, se retire de l'affaire en protestation contre les irrégularités du procès (HRW déc. 95, 59; Country Reports 1995 1996, 202).

1er juin

À Owo, Michael Ajasin, directeur de la NADECO, est arrêté, ainsi que plusieurs autres politiciens yorubas lors d'une réunion du groupe Afenifere (Reuter 1er juin 1995). Ajasin sera libéré le lendemain, et les autres détenus seront tous libérés le 3 juin (ibid. 3 juin 1995).

3 juin

Lors d'une réunion du groupe Option démocratique (Democratic Alternative), cinq de ses membres, dont son président, l'avocat Alao Aka-Bashorun, sont arrêtés par des agents du SSS (HRW déc. 1995, 58; Reuter 6 juin 1995). Aka-Bashorun est un membre de l'équipe de défense d'Abiola (ibid.). Ces personnes seront libérées quelques jours plus tard (HRW déc. 1995, 58).

4 juin

La journaliste Christine Anyanwu est de nouveau arrêtée (AI 26 oct. 1995, 7). Elle aurait publié un article « révélant les noms de dix-neuf personnes arrêtées » par le gouvernement, qui les soupçonnait d'avoir trempé dans une tentative de coup d'État (Libération 9-10 déc. 1995, 11).

5 juin

Le procès de 22 personnes accusées d'avoir trempé dans une conspiration débute à Lagos (AI 26 oct. 1995, 5; AFP 5 juin 1995). La presse est invitée à cette première journée des procès (AI 26 oct. 1995, 5; AFP 5 juin 1995).

12 juin

À l'appel de la CD, [traduction] « des milliers de travailleurs nigérians » restent chez eux à l'occasion du deuxième anniversaire des élections démocratiques annulées (Reuter 12 juin 1995).

13 juin

Le général Obasanjo est arrêté à nouveau et mis au secret (AFP 14 juin 1995; Jeune Afrique 20 juill. 1995, 50).

14 juin

À la suite d'une décision de la cour fédérale de Lagos, [traduction] « le président de la CD, le docteur Beko Ransome-Kuti, [est] libéré sous caution » (RFI 14 juin 1995). Ransome-Kuti avait été arrêté quelques jours avant le deuxième anniversaire de l'élection présidentielle de 1993 (HRW déc. 1995, 58).

17 juin

À Kano, le représentant du gouvernement rencontre les [traduction] « dirigeants des musulmans et de la communauté » pour discuter d'un tract diffusé par le Jammatu Tajdidi Islamiya (Groupe du renouveau islamique), organisation intégriste jusqu'alors inconnue. Ce tract somme les non-musulmans de quitter l'État de Kano, sous peine d'une [traduction] « calamité » (AFP 18 juin 1995; Jeune Afrique 6 juill. 1995, 53).

18 juin

L'écrivain Wole Soyinka et d'autres intellectuels nigérians franchissent le premier pas vers la création d'un gouvernement en exil en constituant le Conseil de libération nationale du Nigeria (National Liberation Council — NALICON) dont plusieurs membres demeurent cependant toujours au Nigéria et conservent leur anonymat (Keesing's juill. 1995, 40585; Africa Confidential 23 juin 1995, 2).

27 juin

La Conférence constitutionnelle présente son projet de constitution, et le général Abacha annonce « la levée immédiate de l'interdiction qui [pesait] sur les activités des partis politiques » (Le Monde 29 juin 1995; IPS 28 juin 1995). Le général ajoute toutefois [traduction] « qu'aucune activité politique ne sera permise jusqu'à ce que [...] la commission électorale nationale soit reconstituée » (Country Reports 1995 1996, 204).

Juillet

Human Rights Watch/Africa, dans un rapport intitulé Nigeria — The Ogoni Crisis: A Case Study of Military Repression In Southeastern Nigeria[4]4, rend compte des mauvais traitements infligés aux Ogonis par l'armée nigériane qui aurait délibérément provoqué de sanglants affrontements ethniques et qui se serait rendue coupable de nombreuses autres formes de violation des droits de la personne (juill. 1995).

West Africa signale un regain de l'activité politique [traduction] « dans toutes les régions du pays », et notamment [traduction] « un nombre croissant de clubs et d'associations politiques » (24-31 juill. 1995, 1146).

3 juillet

Gani Fawehinmi, avocat et fondateur du Parti de la conscience nationale (National Conscience Party — NCP), est arrêté à Lagos, un jour après avoir critiqué, lors d'une conférence de presse, les termes de la levée de l'interdiction qui frappait les activités politiques (Reuter 4 juill. 1995; Africa Research Bulletin 23 août 1995, 11917). Il sera libéré sous caution deux semaines plus tard (HRW déc. 1995, 58; Afrique contemporaine oct.-déc. 1995, 120).

9 juillet

À Port Harcourt [traduction] « plus de 200 étudiants d'université soupçonnés d'appartenir à une secte secrète sont arrêtés » (Xinhua 9 juill. 1995). Selon la police nigériane, les membres de telles sectes seraient souvent impliqués dans des activités criminelles (ibid.).

11 juillet

En visite au Nigéria pour enquêter sur le déroulement des procès des prétendus comploteurs, une équipe mandatée par le groupe Commonwealth Human Rights Initiative et présidée par Flora MacDonald affirme avoir [traduction] « trouvé des preuves de répression » (Reuter 11 juill. 1995; HRW déc. 1996, 61).

14 juillet

Selon le ministère nigérian de la Défense, des 51 personnes accusées d'avoir trempé dans une conspiration, quarante, dont le général Obasanjo, ont été déclarées coupables et condamnées (AP 14 juill. 1995; Country Reports 1995 1996, 199; Keesing's sept. 1995, 40630). Toutefois, les peines prononcées contre les condamnés ne sont pas rendues publiques (ibid.).

16-18 juillet

À Port Harcourt, les autorités appréhendent Lucky Akarueze, vice-président de la CD, et Chis Akanni, un responsable du CDHR (Reuter 20 juill. 1995). Deux jours plus tard, Chima Ubani, secrétaire-général du groupe Democratic Alternative, et Osagie Obayuwans, ancien vice-président du CDHR, sont arrêtés, le premier à Lagos, et le second à Benin (ibid.). Selon Amnesty International, le gouvernement nigérian accuse les organisations auxquelles appartiennent ces gens de [traduction d'AI][5]5 « complot[er] en vue de libérer par la force les accusés comparaissant dans les procès pour trahison » (AI 26 oct. 1995, 8).

22 juillet

Quarante-trois prisonniers reconnus coupables de vol à main armée sont fusillés publiquement dans la prison de Kirikiri, dans l'État de Lagos (NTA Television Network 22 juill. 1995; Amnesty International sept. 1995, 5).

26 juillet

Au cours d'une conférence de presse, des agents de sécurité appréhendent l'avocat du général Obasanjo, Olatunji Abayomi, qui venait de proclamer l'innocence de son client (Reuter 26 juill. 1995; Afrique contemporaine oct.-déc. 1995, 121; Africa Research Bulletin 28 sept. 1995, 11955; HRW déc. 1995, 59). Selon les Country Reports 1995, Abayomi sera toujours en détention à la fin de l'année 1995 (1996, 201).

27-28 juillet

Le président de la CD, le docteur Beko Ransome-Kuti, est détenu à nouveau (AFP 28 juill. 1995; Reuter 29 juill. 1995). Le gouvernement l'accuse d'avoir [traduction] « divulgué des informations sur le procès secret de 40 personnes » soupçonnées d'être impliquées dans une tentative de coup d'État (Africa Research Bulletin 28 sept. 1995, 11955). Le lendemain, 28 juillet, Abdul Oroh, directeur de la CLO, est lui aussi arrêté (AFP 28 juill. 1995; AI 26 oct. 1995, 8). Oroh sera toujours en détention à la fin de l'année 1995 (Country Reports 1995 1996, 201). Quant à Ransome-Kuti, il sera révélé plus tard qu'il se trouve parmi la quarantaine de personnes condamnées relativement à la tentative de coup d'État (Africa Research Bulletin 26 oct. 1995, 11981; Reuter 2 oct. 1995; ibid. 11 oct. 1995; AI 26 oct. 1995, 26).

Août

Le gouvernement fait fi de la haute cour fédérale de Lagos, qui l'a sommé de justifier la détention de Beko Ransome-Kuti et d'Abdul Oroh (Country Reports 1995 1996, 202).

1er août

L'Afrique du Sud interdit l'exportation d'armes au Nigéria en réaction aux violations des droits de la personne dont s'est rendu coupable le gouvernement de Sani Abacha (Keesing's sept. 1995, 40668; Africa Confidential 25 août 1995, 1).

13 août

Clement Tusima, l'un des Ogonis détenus depuis mai 1994, meurt en détention (Reuter 3 sept. 1995; AI 26 oct. 1995, 19). Amnesty International affirme qu'il est mort « après avoir, semble-t-il, été gravement malade pendant des mois sans recevoir les soins nécessités par son état » (ibid.).

20 août

À l'initiative de Nelson Mandela, président de l'Afrique du Sud, Robert Mugabwe de Zimbabwe et Yoweri Museveni de l'Ouganda rencontrent le général Abacha pour discuter notamment du sort de M. Abiola, du général Obasanjo, et des 39 autres personnes condamnées pour conspiration (Africa Confidential 25 août 1995, 1; Africa Research Bulletin 28 sept. 1995, 11955-11956).

23 août

Le gouvernement crée [traduction] « un comité de 39 membres chargé d'examiner le projet de constitution qui lui a été soumis par la conférence constitutionnelle le 27 juin » (AFP 25 août 1995). Le juge Adolphus Karibi-Whyte, qui avait dirigé les travaux de la conférence, qualifie d'action irrégulière cette intervention du gouvernement (ibid.).

7 septembre

Selon Africa no 1, deux responsables de l'hebdomadaire The Week sont arrêtés à Lagos, semble-t-il, pour avoir publié des informations selon lesquelles le général Abacha serait malade (8 sept. 1995; Country Reports 1995 1996, 204).

Dix-huit criminels sont exécutés publiquement dans l'État de Delta (sud du Nigéria) (AFP 12 sept. 1995; Africa Research Bulletin 26 oct. 1995, 11981).

9 septembre

À Zaria, cinq étudiants de l'Université Ahmadu Bello auraient été poignardés à mort au cours d'affrontements ethniques qui auraient également fait plusieurs blessés (AP 9 sept. 1995). Les troubles auraient commencé lorsque des membres de la faculté ont demandé la démission du vice-président de l'université parce qu'il n'était pas un Haoussa-Fulani (ibid.)

18 septembre

Ken Saro-Wiwa entreprend une grève de la faim [traduction] « pour protester contre la continuation de sa détention et la façon dont le régime traite le peuple ogoni » (Africa Research Bulletin 26 oct. 1995, 11981; AFP 18 sept. 1995).

25 septembre

Gani Fawehinmi et cinq autres membres du NCP sont libérés sous caution (AFP 25 sept 1995; Country Reports 1995 1996, 200). Ils avaient été arrêtés trois jours plus tôt, accusés notamment d'avoir organisé [traduction] « une réunion illégale » (ibid.).

1er octobre

À l'occasion du 35e anniversaire de l'indépendance du Nigéria, le général Abacha prononce un discours dans lequel il annonce son programme de transition à un gouvernement civil : il s'agit d'un plan qui permettrait aux militaires de rester au pouvoir jusqu'en octobre 1998 (West Africa 9-15 oct. 1995a, 1556-1557; The Ottawa Citizen 2 oct. 1995, A6). Ce plan prévoit, entre autres, la division du pays en six régions, et la rotation du pouvoir entre elles (West Africa 9-15 oct. 1995a, 1556-1557; The Christian Science Monitor 6 oct. 1995, 18; AFP 2 oct. 1995). Le général Abacha annonce à cette même occasion que les sentences prononcées contre les comploteurs, y compris celle du général Obasanjo, seront commuées (West Africa 9-15 oct. 1995a, 1556-1557; The Ottawa Citizen 2 oct. 1995, A6; Reuter 11 oct. 1995). Par ailleurs, il lève l'interdiction qui frappe The Punch et le National Concord, quotidiens qui soutiennent le chef détenu M. Abiola (West Africa 9-15 oct. 1995a, 1556-1557; Africa Research Bulletin 26 oct. 1995, 11981).

Le gouvernement présente à la télévision nigériane une émission montrant quelques extraits des procès des accusés (Reuter 2 oct. 1995; West Africa 9-15 oct. 1995b, 1557). Selon cette émission, il y aurait eu [traduction] « deux complots qui ont fini par converger » (Reuter 2 oct. 1995). Amnesty International, toutefois, est d'avis que [traduction d'AI] « les preuves présentées [...] étaient loin d'être convaincantes et soulevaient plus de questions qu'elles n'en réglaient » (26 oct. 1995, 12).

2 octobre

Un rassemblement de milliers de personnes en faveur du programme de transition du gouvernement fédéral a lieu dans l'État de Kano d'où est originaire le général Abacha (AFP 2 oct. 1995). Selon certains observateurs, le tout a [traduction] « l'air d'une mise en scène » (ibid.).

6 octobre

Le chef Alfred Oritsewehimi Rewane, homme d'affaires et politicien de l'opposition, est assassiné chez lui à Ikeja dans le nord de l'État de Lagos (AFP 7 oct. 1995). Sept individus seront arrêtés relativement à ce meurtre que la police impute au cambriolage (AFP 3 janv. 1996a). Toutefois, plusieurs observateurs n'écartent pas la possibilité d'un assassinat politique (AFP 7 oct. 1995).

9 octobre

Dans une entrevue accordée à l'hebdomadaire indépendant The News, l'écrivain Wole Soyinka dénonce la décision du général Abacha de rester au pouvoir jusqu'en 1998, et il lance un appel à la lutte armée pour renverser Abacha (AFP 9 oct. 1995).

10 octobre

Le gouvernement confirme la condamnation de 44 accusés par un tribunal militaire, et rend publiques leurs sentences : celles-ci sont commuées en une peine d'emprisonnement à vie ou de 25 ans, selon le cas, pour les condamnés à mort, et en quinze années de détention pour les condamnés à la réclusion perpétuelle (AI 26 oct. 1995, 7; Country Reports 1995 1996, 202). Parmi les premiers se trouvent les colonels Gwadabe et Bello-Fadile et le général Yar'Adua; parmi les seconds, le général Obasanjo, le docteur Beko Ransome-Kuti, Mallam Shehu Sanni et quatre journalistes : Chris Anyanwu, Kunle Ajibade, George Mbah et Ben Charles Obi (AI 26 oct. 1995, 23-28; HRW déc. 1995, 58-59).

20 octobre

Le gouvernement annonce la création d'une commission des droits de la personne au Nigéria (IPS 27 oct. 1995). Ce geste n'impressionne pas Okechukwu Ndiribe, trésorier de la CD, qui est d'avis que le gouvernement [traduction] « doit commencer par la libération des prisonniers politiques » s'il veut donner une preuve de son respect des droits de la personne (ibid.).

21 octobre

The Guardian rapporte qu'une lettre clandestine signée par Beko Ransome-Kuti et Shehu Sanni, tous deux en prison, aurait affirmé que certains des accusés sont soumis à la torture (21 oct. 1995).

31 octobre

Ken Saro-Wiwa, président du MOSOP, et huit autres personnes sont déclarés [traduction] « coupables de meurtre et sont condamnés à la pendaison » (AI 31 oct. 1995; WiPC 31 oct. 1995; New African déc. 1995, 19). Amnesty International estime [traduction] « qu'au moins deux d'entre eux, Saro-Wiwa et Barinem Kiobel, sont des prisonniers de conscience » (AI 31 oct. 1995).

10 novembre

Saro-Wiwa et ses huit compagnons sont pendus à Port-Harcourt (IPS 10 nov. 1995; AI 12 déc. 1995; Country Reports 1995 1996, 197).

11 novembre

À Lagos, une foule réunie pour protester contre l'exécution des militants ogonis est dispersée par la police qui tire « des coups de feu au-dessus de la tête des manifestants » et arrête cinq personnes, dont quatre membres du Parti de la conscience nationale (National Conscience Party — NCP) (AFP 11 nov. 1995).

Au sommet du Commonwealth, Nelson Mandela [traduction] « recommande l'expulsion du Nigéria du Commonwealth » (IPS 11 nov. 1995). Le lendemain, 12 novembre, le Nigéria est suspendu du Commonwealth, mais non expulsé (Le Monde 13 nov. 1995; Jeune Afrique 30 nov. 1995, 52-53). Par ailleurs, plusieurs pays membres, y compris le Canada, rappellent leur haut-commissaire d'Abuja (Le Monde 13 nov. 1995).

17 novembre

Selon l'agence d'information russe ITAR-TASS, sept étudiants, membres du comité des droits de la personne du Nigéria (The Nigerian Human Rights Committee) auraient été arrêtés par la police à Lagos (17 nov. 1995).

De violents affrontements ont lieu à Port Harcourt entre les partisans du gouvernement fédéral et ceux du MOSOP (Africa no 1 17 nov. 1995).

20 novembre

À une réunion à Bruxelles, les ministres européens des affaires étrangères adoptent des sanctions contre le Nigéria, sanctions qui « mettent fin à toute livraison d'armes ainsi qu'à l'octroi de visa pour les membres et proches de la junte militaire » (Libération 21 nov. 1995, 10).

24 novembre

Un porte-parole de Shell déclare que trois des cinq postes de la compagnie en Ogoniland ont été sabotés, sans toutefois pouvoir préciser les dates auxquelles ces incidents seraient survenus (UPI 24 nov. 1995).

25 novembre

On apprend que 19 autres militants ogonis ont été accusés du meurtre de quatre chefs ogonis en mai 1994 et seront traduits en justice par le gouvernement (Le Monde 28 nov. 1995; Africa Research Bulletin 25 janv. 1996, 12083; AI 12 déc. 1995).

29 novembre

Lors d'une inauguration à l'université d'Ife dans l'État d'Osun au sud-ouest du Nigéria, le ministre des Communications, se retrouvant devant des enseignants manifestant contre l'exécution des dirigeants ogonis, quitte les lieux (AFP 30 nov. 1995).

Décembre

Le gouvernement crée, par décrets, trois organes de transition en l'espace de quelques jours : le comité de la mise en œuvre de la transition (Transition Implementation Committee — TIC), la commission électorale nationale du Nigéria (The National Electoral Commission of Nigeria — NECON), et la commission de la création d'États, du gouvernement local et du réajustement des frontières (State Creation, Local Government and Boundary Adjustment Committee) (West Africa 11-17 déc. 1995, 1906; ibid. 19-25-févr. 1996, 263; Afrique contemporaine janv.-mars 1996, 84).

5 décembre

Des milliers d'étudiants manifestent à Ile-Ife pour dénoncer l'exécution de Saro-Wiwa et de ses huit compagnons (Reuter 5 déc. 1995).

14 décembre

À une réunion tenue à Lagos sous l'égide de la NADECO, des centaines d'hommes politiques nigérians, appartenant à différentes religions et ethnies, mettent sur pied un comité chargé de négocier avec le gouvernement les conditions de la fin du régime militaire (Africa Research Bulletin 25 janv. 1996, 12083; West Africa 25-31 déc. 1995, 1986; BBC World Service 4 janv. 1996).

Mi-décembre

Dans l'État de Sokoto (nord-ouest du Nigéria), des affrontements ethniques entre Haoussas et Fulanis font plus de 20 morts et 120 blessés, et mènent à l'arrestation de quarante personnes (ITAR-TASS 19 déc. 1995; AFP 18 déc. 1995).

17 décembre

Des agents du SSS confisquent le tirage intégral de l'édition du 18 décembre de la publication Tell parce que, dit-on, elle évoquait la possibilité de libérer Abiola (Reuter 18 déc. 1995; Country Reports 1995 1996, 204).

18 décembre

La police de l'État de Lagos interdit tout rassemblement de nature politique, et [traduction] « rappelle à la population que le décret 5 de 1979 portant sur l'ordre public demeure en vigueur » (Radio Nigeria Network 19 déc. 1995; IPS 19 déc. 1995).

19 décembre

À l'aide de chars de combat, la police anti-émeute nigériane empêche le déroulement à Lagos d'une manifestation en faveur de la démocratie (ibid.; Africa Research Bulletin 25 janv. 1996, 12083). Selon les autorités, la manifestation est illégale puisque le groupe qui l'a organisé, la NADECO, n'est pas une association officiellement inscrite (IPS 19 déc. 1995).

23 décembre

Le tirage de la revue Tell est confisqué par des agents du SSS, qui arrêtent ensuite le rédacteur en chef, Nosa Igiebor (Reuter 24 déc. 1995; Country Reports 1995 1996, 204; AI 10 janv. 1996). Le numéro en question de la revue accuse Abacha de [traduction] « terroriser l'opposition » (Reuter 24 déc. 1995).

28 décembre

À Abeokuta, après avoir interdit une manifestation de la CD contre la détention du général Obasanjo, du chef Abiola et du président de la CD, Beko Ransome-Kuti, la police arrête plusieurs membres de la CD, dont son président intérimaire, Frederic Fasheun (AFP 28 déc. 1995). Ils sont inculpés notamment de [traduction] « diffusion de textes séditieux » avant d'être libérés sous caution le 29 décembre (AFP 29 déc. 1995).

Le général Abacha forme le comité de réconciliation nationale (National Reconciliation Committee) chargé de promouvoir l'unité, la paix et une transition harmonieuse vers la démocratie (Radio Nigeria Network 28 déc. 1995; AFP 28 déc. 1995).

1996

Janvier

On apprend qu'au moins deux aides de M. Abiola auraient été libérés depuis novembre (West Africa janv. 8-14 1996, 6; AFP 31 déc. 1995).

1er janvier

Sylvester Odion-Akhaine, secrétaire général de la CD, qui était l'un des prisonniers politiques relâchés le 31 décembre, fait l'objet d'une tentative de meurtre (IPS 5 janv. 1996; AFP 3 janv. 1996b).

2 janvier

Un représentant du gouvernement fédéral annonce la libération de quatre dirigeants syndicaux détenus depuis 1994 (Radio Nigeria Network 2 janv. 1996).

3 janvier

Le vice-président du MOSOP, Ledum Mitee[6]6, est arrêté à Port Harcourt à la veille d'un rassemblement organisé par le MOSOP (AFP 5 janv. 1996; Keesing's févr. 1996, 40888).

Le lendemain, 4 janvier, à l'aide de gaz lacrymogènes, la police disperse une foule ogonie rassemblée à l'occasion [traduction] « d'une journée de solidarité avec les autres peuples minoritaires du monde » (Reuter 5 janv. 1996). Selon The Guardian, la police, contrairement à son habitude, [traduction] « s'est acquittée de sa tâche avec une extrême politesse et gentillesse » (ibid.). Lors de ce rassemblement, un journaliste du Financial Times (Londres), Paul Adams, est arrêté par les services de sécurité de l'État et [traduction] « inculpé ensuite de possession de textes séditieux » ( Keesing's févr. 1996, 40888; The Washington Post 9 janv. 1996). Il sera libéré sous caution une semaine plus tard (ibid.; AFP 23 janv. 1996).

15 janvier

Journée du 30e anniversaire du premier coup d'État militaire au Nigéria : à Lagos, les autorités dispersent un rassemblement organisé par la CD [traduction] « à la mémoire des militants de la démocratie qui sont morts » (AFP 15 janv. 1996; Reuter 15 janv. 1996).

17-19 janvier

Selon des informations obtenues le 17 janvier de sources diplomatiques, le gouvernement nigérian subordonne la visite d'une délégation du Commonwealth à l'annulation de la suspension du Nigéria. Cette information sera corroborée par la presse nigériane une semaine plus tard (Keesing's févr. 1996, 40888; AP 24 janv. 1996).

Ibrahim Abacha, fils du chef de l'État, meurt le 17 janvier à l'âge de 28 ans dans un accident d'avion avec treize autres personnes (Reuter 19 janv. 1996; Africa Confidential 2 févr. 1996, 1-2). L'attentat est revendiqué par un groupe auparavant inconnu, le United Front for Nigerian Liberation (UFNL) qui fait le vœu de débarrasser le Nigéria de son dirigeant par tous les moyens (ibid.; Reuter 19 janv. 1996). La CD, le CRP et le NCP se sont vite dissociés de ce groupe (ibid.). Certaines sources estiment, toutefois, qu'il ne s'agit pas d'un attentat, et qu'un trouble technique serait plutôt à l'origine du malheur (Africa Confidential 2 févr. 1996, 1-2; The Economist 27 janv. 1996, 39-40).

Le 18 janvier, à Kaduna, un homme perd la vie à la suite de l'explosion d'une bombe qu'il avait posée lui-même dans un hôtel (Reuter 19 janv. 1996; NTA Television Network 20 janv. 1996).

Le lendemain, 19 janvier, une autre explosion se produit à l'aéroport de Kano sans faire de blessés (ibid.; Reuter 19 janv. 1996). Selon l'hebdomadaire The News de Lagos, le gouvernement nigérian soupçonne l'écrivain Wole Soyinka d'être le promoteur des attaques, allégation niée par ce dernier (Courrier International 29 févr.-6 mars 1996, 27; Africa Research Bulletin 28 mars 1996, 12168).

30 janvier

L'avocat Gani Fawehinmi est à nouveau détenu par des agents du SSS, avant qu'il puisse prononcer un discours à l'Université de Lagos (AI 31 janv. 1996; Africa Research Bulletin 28 mars 1996, 12168-12169). Par ailleurs, selon l'Agence France Presse, [traduction] « aujourd'hui, la haute cour fédérale à Lagos devrait reprendre l'audience de la cause de M. Fawehinmi qui poursuit le général Sani Abacha, chef de l'État nigérian, pour avoir exécuté M. Ken Saro-Wiwa, une figure de proue de l'opposition » (AFP 30 janv. 1996; Africa Research Bulletin 28 mars 1996, 12168-12169; AI 31 janv. 1996). Le gouvernement déclarera plus d'un mois plus tard (le 6 mars) que Fawehinmi est détenu en vertu du décret no 2 qui [traduction] « permet au gouvernement de détenir sans procès toute personne soupçonnée de constituer une menace à la sécurité de l'État, et ce pour une période de trois mois qui peut être renouvelée » (AFP 7 mars 1996).

31 janvier

La NADECO et le président sud-africain Nelson Mandela nient tous deux les affirmations du réseau de télévision NTA (Lagos), selon lesquelles les présidents du Burkina Faso et de l'Afrique du Sud auraient fait des dons à la NADECO pour l'assister à renverser par la force le gouvernement de Sani Abacha (Africa no 1 31 janv. 1996; West Africa 12-18 févr. 1996, 210; Reuter 1er févr. 1996).

Février

Le gouvernement fait connaître le plan des élections locales (West Africa 19-25 févr. 1996, 263; ibid. 11-17 mars 1996, 386-388).

2 février

L'éditeur du quotidien indépendant The Guardian, Alex Ibru, est grièvement blessé après avoir été attaqué par des individus armés (Reuter 3 févr. 1996). Selon la police, qui a arrêté neuf personnes relativement à cette affaire, il s'agirait d'une tentative de vol, mais le comité de protection des journalistes (CPJ) fait remarquer que rien n'a été volé (ibid.). Quelques jours plus tard, l'attentat est revendiqué par un groupe auparavant inconnu, le mouvement révolutionnaire des intérêts des Haoussas-Fulanis (Revolutionary Movement for Hausa-Fulani Interest — REMHFI) (Reuter 8 févr. 1996).

3 février

Un attentat à la bombe dans un poste de police à Zaria fait plusieurs blessés (PANA 5 févr. 1996; Africa Research Bulletin 28 mars 1996, 12168).

9 février

On arrête Fela Anikulapo-Kuti, musicien célèbre, frère de Beko Ransome-Kuti et détracteur du régime militaire, parce qu'il est [traduction] « soupçonné d'avoir trempé dans une affaire de drogues » (Reuter 9 févr. 1996). On le libère le 13 février (IPS 14 févr. 1996; Reuter 14 févr. 1996), mais le lendemain, 14 février, le SSS arrête son avocat, Femi Falana, qui avait intenté, au nom de son client, une poursuite en dommages-intérêts contre la police et l'organisme chargé de l'application de la loi sur les drogues (National Drug Law Enforcement Agency) (ibid.).

24 février

La NADECO, principal groupement de l'opposition, exhorte le gouvernement à tenir un référendum pour laisser la population choisir entre un nouveau plan de transition vers la démocratie d'une durée d'un an, plan élaboré par la NADECO, et le programme de trois ans proposé plus tôt par les militaires (Africa no 1 23 févr. 1996; West Africa 11-17 mars 1996, 386-388). Le gouvernement nigérian ne voit dans cette proposition de la NADECO qu'une tentative de déraillement du processus démocratique déjà en place (West Africa 11-17 mars 1996, 386-388).

28 février

On rapporte qu'une épidémie de maladies contagieuses (méningite, rougeole et choléra) fait des ravages dans le nord du Nigéria, en particulier dans l'État de Kano (BBC World Service 28 févr. 1996).

Mars

Des étudiants de l'Université de Calabar au sud-est du Nigeria saccagent un village pour se venger du meurtre rituel d'une étudiante par des villageois qui voulaient ainsi apaiser l'esprit de leur défunt chef (Reuter 7 mars 1996; BBC World Service 7 mars 1996). La police intervient et cinq étudiants perdent la vie. Le gouvernement ouvre une enquête judiciaire sur l'affaire et, en attendant ses résultats, l'université demeure fermée (ibid.).

5 mars

Dans l'État d'Enugu, une dispute territoriale entre deux communautés, les Egbo Ides et les Iziogos, aurait fait treize morts et causé le déplacement de plus de 10 000 personnes (Radio Nigeria Network 5 mars 1996; West Africa 18-24 mars 1996, 410).

6 mars

Le comité de réconciliation nationale déclare qu'il prendra des mesures pour améliorer les relations entre le gouvernement fédéral et le peuple ogoni : il s'agit notamment d'un partage plus équitable des profits générés par les ressources naturelles, et d'une meilleure protection de l'environnement (Radio Nigeria Network 6 mars 1996).

7-8 mars

Des membres en exil de la NADECO, ainsi que la CD, demandent à la population nigériane de boycotter les élections locales prévues pour la semaine du 16 au 25 mars (AFP 8 mars 1995; Africa no 1 8 mars 1996).

14 mars

Dans une descente dans les bureaux de la CD, des agents du SSS saisissent plusieurs documents et arrêtent Muyiwa Idowu, un des responsables de l'organisation, après l'avoir d'abord battu (AFP 15 mars 1996). Cet incident est survenu [traduction] « quelques heures après qu'une nouvelle organisation affiliée à la CD, le comité d'action conjointe (Joint Action Committee), a lancé un appel au boycottage des élections municipales » prévues pour le 16 mars (ibid.; Reuter 14 mars 1996).

16 mars

Première journée des élections locales tenues pour élire des candidats indépendants. Nonobstant l'appel au boycottage lancé par l'opposition, le taux de participation était élevé et, malgré quelques incidents, au moins quatre morts et environ 70 arrestations, ces élections reçoivent une presse largement favorable (IPS 18 mars 1996; West Africa 25-31 mars 1996). Selon Radio Nigeria, les observateurs américains se sont félicités du déroulement de ces élections, première étape dans le plan de transition à la démocratie tracé par les militaires (18 mars 1996).

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[1]1.           On peut consulter ce document du Constitutional Rights Project, intitulé Annual Report on Human Rights Violations in Nigeria, au Centre de ressources de la DGDIR à Ottawa.

[2]2.           Le chef Abiola est le gagnant présumé des élections présidentielles de 1993, annulées par le prédécesseur du général Abacha, le général Ibrahim Babangida. S'étant déclaré président en juin 1994, Abiola a été accusé de trahison, appréhendé et détenu depuis le 23 juin 1994. Pour plus d'information sur cet événement, veuillez consulter le document intitulé Nigéria : chronologie des événements de janvier 1992 à février 1995, publié par la DGDIR en juin 1995.

[3]3.           Pour plus d'information sur l'arrestation de Saro-Wiwa et ses compagnons, veuillez consulter le document intitulé Nigéria : chronologie des événements de janvier 1992 à février 1995, publié par la DGDIR en juin 1995.

[4]4.           On peut consulter ce document dans les centres de documentation régionaux de la CISR.

[5]5.           Ici et plus tard, la mention « [traduction d'AI] » indique que la version française de la citation vient de la traduction française du document Nigeria: A Travesty of Justice intitulée Nigéria : une parodie de justice et portant le même index AI (AFR 44/23/95) que la version anglaise.

[6]6.           Ledum Mitee est le seul dirigeant ogoni à avoir été acquitté par le tribunal qui avait condamné Saro-Wiwa et huit autres à la mort en octobre 1995 (Africa Research Bulletin mars 1996, 12169).

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