Chronologie des événements décembre 1955 - mars 1993

 

GLOSSAIRE

ABS        Association du Barreau soudanais [Sudan Bar Association (SBA)]

AND       Association nationale démocratique [National Democratic Association (ou Forum) (NDA)]

APLS      Armée populaire de libération du Soudan [Sudan People's Liberation Army (SPLA)]

ASN       Alliance de salut national [National Alliance for National Salvation (NANS)]

CCR        Conseil de commandement de la révolution [Revolutionary Command Council (RCC)]

CCRSN   Conseil de commandement de la révolution de salut national [Revolutionary Command Council for National Salvation (RCCNS)]

CMT       Conseil militaire de transition [Transitional Military Council (TMC)]

FDP        Force de défense populaire [Popular Defence Force (PDF)]

FNI         Front national islamique [National Islamic Front (NIF)]

MLPS     Mouvement de libération du peuple soudanais [Sudan People's Liberation Movement (SPLM)]

MLSS     Mouvement de libération du Sud-Soudan [Southern Sudan Liberation Movement (SSLM)]

MPLS     Mouvement populaire de libération du Soudan [Popular Movement for the Liberation of Sudan (PMLS)]

OUA       Organisation de l'unité africaine [Organization of African Unity (OAU)]

PDU        Parti démocratique unioniste [Democratic Unionist Party (DUP)]

PNU        Parti national unioniste [National Unionist Party (NUP)]

PO           Parti Oumma [Umma Party (UP)]

USS        Union socialiste soudanaise [Sudanese Socialist Union (SSU)]

CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS

1955

19 décembre

Le parlement du Soudan, élu pour la première fois en 1954 aux termes de l'entente anglo-égyptienne de 1953, et sous la surveillance d'une commission internationale, déclare à l'unanimité que le pays est une république indépendante. La Grande-Bretagne et l'Egypte, qui administraient le Soudan depuis 1898, acceptent la déclaration comme un fait accompli, et le pays accède à l'indépendance le 1er janvier 1956. L'une des caractéristiques de la nouvelle administration est que, considérant la superficie de la région sud, beaucoup moins de Sud-Soudanais ont eu accès aux postes laissés vacants par les fonctionnaires britanniques et égyptiens. Craignant la domination du pays tout entier par les provinces du nord dans un Soudan indépendant, des soldats originaires du sud se révoltent contre des officiers du nord cinq mois avant l'indépendance. La révolte s'intensifie et conduit rapidement à la première guerre civile du Soudan. partir de 1956, le Soudan est gouverné par un certain nombre de gouvernements de coalition et le pays passe 27 des 37 années suivantes sous le régime militaire. La première guerre civile prend fin en 1972; la deuxième débute 11 ans plus tard en 1983. (Africa South of the Sahara 1990 1989, 953; Deng 1992, 40-41; Middle East Report sept.-oct. 1991a, 4-6; Woodward 1990, 89)

1958

17 novembre

Profitant des dissensions croissantes au sein du parlement et d'une détérioration de l'économie, les militaires, sous la direction du major-général Ibrahim Abboud, se substituent à l'administration civile. Abboud dissout les partis politiques et proclame l'état d'urgence. (Africa South of the Sahara 1990 1989, 953; Holt et Daly 1988, 170-171)

1964

Octobre

Abboud est forcé d'abandonner le pouvoir politique à un gouvernement civil de transition par suite d'une grève générale qui paralyse le pays tout entier. La frustration grandissante chez les gens du Sud qui s'estiment privés de leur identité par le gouvernement, jumelée au renforcement de la milice Anya Nya, a provoqué indirectement la chute du régime. Des actions militaires menées avant l'effondrement du gouvernement ont forcé des milliers de Sud-Soudanais à chercher asile dans les pays voisins. Le gouvernement de transition demeure en place jusqu'aux élections de juin 1965 qui portent au pouvoir un gouvernement de coalition formé par le Parti Oumma (PO) et le Parti national unioniste (PNU). (Holt et Daly 1988, 178-180; Africa South of the Sahara 1990 1989, 953-954)

1969

Mai

Un groupe d'officiers sous la direction du colonel Gaafar Mohammed Nimeiri s'empare du pouvoir politique. Toutes les institutions et organisations politiques existantes sont abolies et la « République démocratique du Soudan » est proclamée, le Conseil de commandement de la révolution (CCR) étant investi de l'autorité suprême. (Europa 1992 1992, 2544)

1971

19 juillet

Un coup d'Etat préparé par des officiers alliés au Parti communiste soudanais échoue, donnant lieu à de violentes représailles et à une purge des éléments gauchistes au sein de l'armée et du gouvernement. L'un des effets à long terme de ce coup manqué est la détérioration des relations avec le Bloc soviétique, que Nimeiri accuse de complicité. (Holt et Daly 1988, 198-199)

Octobre

Un référendum confirme la nomination de Nimeiri comme président de la république. Le CCR est dissout et un nouveau gouvernement voit le jour. (Europa 1992 1992, 2544)

1972

Mars

Conscient de la force croissante de la milice Anya Nya et sachant que la fin de la guerre civile allait dépendre d'un certain degré d'autonomie au Sud et de l'arrêt des actions militaires, le gouvernement poursuit des pourparlers secrets avec des leaders du sud en exil. Une entente est conclue avec des représentants du Mouvement de libération du Sud-Soudan (MLSS) lors d'une conférence à Addis-Abeba. En vertu de cette entente, les trois provinces du sud du Soudan -- Bahr el-Ghazal, Equatoria et Haut-Nil -- Sudan 19ont regroupées en une région autonome dotée d'une Assemblée régionale du peuple et d'un Conseil suprême ou cabinet. L'entente interdit toute discrimination fondée sur la religion, l'origine ethnique, le lieu de naissance, la tribu ou le sexe. Une autre disposition importante de cette entente stipule que les forces armées dans le sud du pays seront sous un commandement sud-soudanais composé de 6 000 officiers du nord et 6 000 officiers du sud. L'entente met fin à la première guerre civile et fait disparaître une importante source de tension dans les monts Nouba. Des élections pour la nouvelle Assemblée régionale du peuple ont lieu en novembre 1973. (News From Africa Watch 10 déc. 1991, 4; The Economist Intelligence Unit 1988, 4; Europa 1992 1992, 2544; Hold et Daly 1988, 201-202)

1973

Avril

La constitution permanente du Soudan est adoptée, confirmant le président dans ses fonctions de chef de l'Etat et chef du gouvernement. En plus de consacrer le président commandant des forces armées et chef de l'administration publique, la constitution stipule que l'appareil judiciaire doit rendre compte de ses fonctions et de son rendement directement au président. L'Union socialiste soudanaise (USS) est reconnue comme la seule organisation politique légalement autorisée dans le pays. (Halasa et al. 1986, 36)

La Loi sur la sécurité de l'Etat est adoptée. Cette loi définit de nombreux délits politiques et confère de vastes pouvoirs de perquisition et d'arrestation aux services de sécurité de l'Etat. (Ibid.)

1978

Avril

On découvre du pétrole dans une région proche de Bentiu dans la province du Haut-Nil au sud du Soudan. Cette découverte suscite des discussions enflammées concernant le contrôle de la ressource et la façon de l'exploiter. (Gurdon 1984, 76-77)

1983

Mai

Aux prises avec une escalade du conflit nord-sud, Nimeiri divise le Sud en trois régions distinctes, abrogeant l'entente de 1972 qui avait mis un terme à la première guerre civile. La manoeuvre est contestée par les Sud-Soudanais, qui craignent un retour de la suprématie politique du nord. De plus, beaucoup de Sud-Soudanais croient que le nord essaie de détourner à son profit les ressources naturelles du sud, particulièrement le pétrole et l'eau. (The Economist Intelligence Unit 1988, 6; Europa 1992 1992, 2544; Middle East Report sept.-oct. 1991a, 5)

Juin

Un certain nombre de militaires se révoltent après que le haut commandement de l'armée eut donné l'ordre de transférer vers le nord les garnisons du sud se trouvant à Bor, Pibor et Pachella. John Garang de Mabior, lieutenant-colonel dans l'armée soudanaise et chrétien dinka originaire du Sud, est envoyé par le gouvernement pour faire enquête sur la révolte. Garang se joint plutôt aux forces rebelles de plus en plus nombreuses qui, grâce à son aide, se transforment en Armée populaire de libération du Soudan (APLS) dont l'aile politique est connue sous le nom de Mouvement de libération du peuple soudanais (MLPS). Bien que vouée à l'unification du Soudan, l'APLS fonde son action sur la répartition supposément inéquitable des pouvoirs politiques entre le nord dominateur et les régions marginalisées du sud, de l'est et de l'ouest, ainsi que sur le développement économique inégal de ces régions qui procède de cette répartition. (The Economist Intelligence Unit 1988, 7; Middle East Report sept.-oct. 1991a, 5-6)

Septembre

Le gouvernement publie une série de décrets pour rendre la législation soudanaise conforme à la loi islamique ou sharia. L'imposition de la sharia est perçue comme une mesure désespérée qui vise à gagner l'appui des musulmans du nord et ainsi contrebalancer l'opposition politique croissante du sud au régime. Appelés « lois de septembre », ces décrets modifient ou abrogent une grande partie de la législation existante au pays. Les nouvelles lois islamiques sont condamnées par les leaders de l'opposition et par différents segments de la société soudanaise. Ces lois, jumelées à la division du sud par Nimeiri, conduisent à une intensification du conflit qui marque le début de la deuxième guerre civile du Soudan. (An-Na'im 1992, 28; Halasa et al 1986, 39-40; Middle East Report sept.-oct. 1991a, 5)

1985

6 avril

Après une série de grèves généralisées et de manifestations provoquées en grande partie par des augmentations du prix des aliments, Nimeiri est destitué lors d'un coup d'Etat pacifique pendant qu'il était en visite aux Etats-Unis. Le nouveau leader du pays, le général et chef d'état-major des forces armées Abdel-Rahman Swar el-Dahab, nomme un Conseil militaire de transition (CMT) pour gouverner le Soudan, et promet le retour à un gouvernement civil après un an. En vertu des dispositions de la constitution provisoire du CMT d'octobre 1985, de nombreux groupes politiques voient le jour et se préparent en vue des prochaines élections générales. (Africa South of the Sahara 1990 1989, 957; Europa 1992, 2544; Halasa et al 1986, 43-47)

1986

11 mars

Le Soudan devient signataire de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples. La semaine suivante, soit le 18 mars, il signe le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. (Africa Watch mars 1990, 28)

24 mars

La déclaration Koka Dam est signée par l'Alliance de salut national (ASN), les dirigeants civils du CMT et l'APLS. La déclaration révoque la loi islamique mais le CMT n'applique pas cette mesure avant l'élection d'avril 1986. (Africa South of the Sahara 1990 1989, 957; Holt et Daly 1988, 218-221; Lavergné 1989, 624)

Avril

Respectant sa promesse, le CMT tient des élections pour former une assemblée constituante, et le régime parlementaire est rétabli. Même si aucun parti n'obtient une majorité absolue, le Parti Oumma de Sadek el-Mahdi, le Parti démocratique unioniste (PDU) et le Front national islamique (FNI) obtiennent ensemble plus de 70 p. 100 des sièges au parlement. Causant une surprise majeure, le FNI obtient 18,4 p. 100 du vote populaire. Fait significatif, le vote a été suspendu dans 37 des 68 circonscriptions du sud à cause de troubles politiques. Le PO forme un gouvernement de coalition avec le PDU et plusieurs petits partis, et el-Mahdi devient premier ministre et ministre de la Défense. L'opposition officielle est formée par le FNI dirigé par Hassan el-Tourabi. Ce parti est une coalition politique d'islamistes soudanais qui préconise l'établissement d'un gouvernement islamique au Soudan et l'application intégrale de la sharia. (Africa South of the Sahara 1990 1989, 958; The Economist Intelligence Unit 1988, 9-10; Holt et Daly 1990, 220-221; Middle East Report sept.-oct. 1991a, 6; Woodward 1990, 207)

4 juin

Le Soudan signe la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. (Africa Watch, mars 1990, 28)

13 septembre

Les tensions s'intensifient dans la région de l'ouest du Soudan, négligée sur le plan économique, et des manifestations violentes font deux morts et des dizaines de blessés. Des rapports émanant de Khartoum révèlent que des milliers de manifestants menés par des étudiants saccagent des bureaux gouvernementaux et des magasins à Nyala, ville principale du Darfour sud. Nyala a été le théâtre de manifestations particulièrement violentes contre les pénuries de nourriture et les conditions de vie difficiles. L'APLS est également critiquée pour ses incursions dans le sud du Darfour et du Kordofan. (Africa Confidential 17 sept. 1986)

1987

26 mars

Plusieurs centaines de Ngok Dinkas sont massacrés par des membres de la tribu Rizagat dans la ville d'Ed Da'ein dans la région du Darfour, à environ 900 kilomètres au sud-ouest de Khartoum. Cette attaque visait, semble-t-il, à venger une attaque antérieure lancée par l'APLS dans la ville de Safaha contre une milice composée de Rizagats et soutenue par le gouvernement. Depuis le milieu des années 1980, le gouvernement arme et embrigade des milices tribales locales au sein de la milice Murahaleen, une force pro-gouvernementale de lutte contre l'APLS. (Africa Confidential 29 avr. 1987, 2; Africa Watch mars 1990, 81; Mahmud et Baldo juill. 1987)

Avril

Préoccupé par l'arrivée massive de Sud-Soudanais dans la région de la capitale, le gouvernement Sadek entreprend une campagne d'expulsions forcées ou « kasha ». Des milliers de personnes déplacées par la guerre dans le sud sont expulsées de Khartoum, et tous leurs documents sont confisqués. (USCR août 1990, 10-11)

Juillet

Le problème de l'esclavage chez les Baggaras dans le sud du Kordofan et du Darfour est pour la première fois mis en évidence avec la publication du document intitulé The Dhein Massacre: Slavery in the Sudan. Ce rapport donne une description détaillée de l'asservissement de femmes et d'enfants dinkas. D'après le rapport, l'enlèvement de femmes et d'enfants dinkas fait partie d'un plan plus vaste de raids, de pillage et d'exécutions par la milice Murahaleen dans le nord de la province de Bahr el-Gazal. (News From Africa Watch 10 déc. 1991; Africa Watch mars 1990, 139; Mahmud et Baldo juill. 1987, 29030)

1988

Janvier

Le gouvernement et 17 partis politiques signent une « charte de transition ». La charte insiste sur la création d'une démocratie multipartite au Soudan, stipule que le Sud sera gouverné conformément aux dispositions de l'entente d'Addis Abeba de 1972, et préconise le remplacement de la sharia par un autre système juridique. (Africa South of the Sahara 1990 1989, 958)

15 mai

Un nouveau gouvernement de coalition d'« unité nationale » est formé, réunissant le parti Oumma du premier ministre Sadeq el-Mahdi, le PDU, le FNI et une alliance appelée Partis unifiés du Sud-Soudan. Le Parti communiste et les Partis africains du Soudan unifié forment l'opposition au parlement. (Ibid., 959; Amnesty International juill. 1988, 1)

Décembre

Quelque 250 000 Sud-Soudanais sont morts de malnutrition et de maladies connexes en 1988. La famine sévit dans la région depuis 1986. Des milliers de Shilluks, de Dinkas et de Nuers quittent la région du Haut-Nil pour Kosti et Khartoum. On rapporte qu'en mars 1989 deux millions de Sud-Soudanais - Sudan 19oit une personne sur cinq ou six - Sudan 19ont déplacés. De ce nombre, plus d'un million vivent à Khartoum ou dans les environs. Bien qu'on attribue la famine à la sécheresse, aux inondations et aux infestations d'insectes, des observateurs soulignent qu'elle est due principalement aux politiques de la « terre brûlée » et du refus d'assistance préconisées par le gouvernement, y compris les milices et les forces paramilitaires, et l'APLS. (Africa Watch mars 1990, 103; Middle East Report sept.-oct. 1991b, 12; USCR août 1990, 14-16)

1989

Février

La position du FNI au sein du gouvernement est renforcée lorsque Hassan el-Tourabi est nommé vice-premier ministre. (Europa 1992 1992, 2545)

Mai

Un cessez-le-feu est négocié entre l'APLS et le gouvernement. Les négociations aboutissent à une entente qui prévoit la suspension des lois islamiques et l'établissement d'une constitution laïque. Le FNI refuse de signer l'entente. (Ibid.)

30 juin

Le lieutenant-général Omar Hassan el-Béchir prend le pouvoir lors d'un coup d'Etat pacifique et institue le Conseil de commandement de la révolution de salut national (CCRSN). Le conseil militaire composé de 15 membres suspend la constitution provisoire de 1985 et commence à gouverner par décret. Le Décret constitutionnel no 2 impose l'état d'urgence dans tout le Soudan. Les partis politiques, les syndicats, les associations non religieuses et la presse sont interdits, et des centaines d'opposants politiques au gouvernement sont jetés en prison. La sympathie d'Hassan el-Tourabi et du FNI à l'égard du nouveau régime devient rapidement évidente au moment où plusieurs membres dirigeants du FNI sont nommés à des postes clés au sein du cabinet. Un nouveau service de sécurité, issu de l'appareil de sécurité du FNI d'avant le coup d'Etat, est mis sur pied et doté de membres du FNI. Le nouveau service de sécurité prendra le nom de « Sûreté islamique » ou « Sûreté de la révolution », et sera le principal organisme responsable des arrestations massives et de la torture qui surviendront au lendemain du coup d'Etat. (Africa Watch mars 1990, 27-28, 37; Amnesty International 19 févr. 1993, 5; Article 19, avr. 1991, 1; Jeune Afrique 4-10 févr. 1993, 25; Middle East Report sept.-oct. 1991a, 6)

Juillet

Le nouveau gouvernement militaire et l'APLS prolongent le cessez-le-feu. Les deux tiennent plusieurs réunions. (Amnesty International déc. 1989, 1)

Septembre

Le gouvernement publie un décret annonçant la nomination de « comités directeurs » pour gérer les biens des syndicats et des associations professionnelles que le gouvernement a dissous lors de son accession au pouvoir. L'une d'elles est l'Association du Barreau soudanais (ABS), organisation qui avait oeuvré activement pour la défense des droits de la personne. (News From Africa Watch 4 nov. 1991, 3-4)

Octobre

Le cessez-le-feu conclu entre le gouvernement et l'APLS est violé lorsque le régime déclenche une offensive pour reprendre le territoire contrôlé par l'APLS. Cette attaque ratée laisse finalement le groupe rebelle en plein contrôle du territoire soudanais qui longe la frontière avec l'Ouganda et certaines parties du Zaïre. (Middle East Report sept.-oct. 1991b, 13)

21 octobre

Onze partis politiques et 51 syndicats adoptent la charte de l'Association nationale démocratique (AND), coalition qui regroupe des forces soudanaises du nord et du sud, y compris le PO, le PDU et le MLPS, opposées au régime militaire. Leurs objectifs sont d'organiser une opposition populaire et une désobéissance civile non violente au gouvernement militaire, et de rétablir un régime démocratique au Soudan. (Amnesty International août 1990, 3; Middle East Report sept.-oct. 1991a, 7)

27 octobre

La milice Murahaleen attaque le village de Kamda dans les monts Nouba, tuant sept villageois. Malgré l'intervention d'une unité militaire, 20 villages sont brûlés et pillés dans les 10 jours qui suivent, 98 villageois Nouba sont tués, 21 sont grièvement blessés et 3 000 autres sont laissés sans abri. Des attaques similaires perpétrées au cours des semaines qui ont suivi témoignent d'une action concertée de la milice et de l'armée contre les Noubas. (News From Africa Watch 10 déc. 1991, 8)

Novembre

Le CCRSN adopte la Loi sur les tribunaux spéciaux. Cette loi prévoit la création de tribunaux spéciaux de sécurité pour juger les personnes accusées d'infractions très diverses - violations des décrets constitutionnels, des règlements d'urgence et de certains articles du Code pénal - ainsi que celles accusées de trafic de stupéfiants et de falsification de devises. Ces tribunaux seront composés de trois officiers militaires ou trois personnes « compétentes », et les défendeurs ont le loisir de se faire conseiller par des avocats qui peuvent assister aux procès à titre d'« amis du tribunal », mais ne peuvent normalement s'adresser au tribunal au nom des défendeurs. En 1991, la plupart des procès de « sécurité » se déroulent devant ces tribunaux spéciaux. Les sentences sont sévères et appliquées presque sur-le-champ. (Country Reports 1991 1992, 380)

Farouk Ibrahim el Nur, professeur à la faculté des Sciences sociales de l'université de Khartoum, est détenu dans une « maison fantôme », ou centre de détention secret, interrogé sur son enseignement de la théorie darwinienne de l'évolution, et torturé. Certains observateurs considèrent que cela constitue un autre exemple de l'islamisation du système d'éducation au pays. (New From Africa Watch 7 nov. 1992, 5)

5 novembre

Le CCRSN promulgue la Loi sur la défense populaire et établit la Force de défense populaire (FDP), organisation paramilitaire chargée de former certains membres du public à des tâches civiles et militaires afin qu'ils puissent aider les forces armées sur demande. Les opérations de la FDP se dérouleront notamment dans les régions sud et ouest du pays. (AFP 6 nov. 1989; Africa Watch mars 1990, 94-95; Omdurman Domestic Service 6 nov. 1989)

28 décembre

Plusieurs centaines de Sud-Soudanais, principalement des fermiers shilluks, sont massacrés par une milice composée d'arabes sabahas à el Jebelein, sur la rive est du Nil blanc. Certains soupçonnent que les Sabahas, armés par le gouvernement Sadek en 1986, attendaient peut-être d'avoir une excuse pour éliminer les Shilluks qui leur disputaient le peu d'emplois disponibles. (Africa Watch mars 1990, 93)

1990

Mars

Le général El-Béchir et le colonel Muhammar Kadhafi de la Libye conviennent d'« unir » les deux pays au cours des quatre prochaines années, et de signer un protocole commercial. (New African Yearbook 1991-92 1992, 334)

Mai

Le CCRSN interdit la publication de quatre journaux privés qui s'étaient enregistrés après un assouplissement de l'interdiction imposée aux médias en juin 1989. Les journaux visés sont des journaux de commerce et de vie moderne à vocation « non politique ». Il semblerait que la crainte de voir ces journaux servir de tribune aux dissidents serait le principal motif de leur interdiction. (Article 19, avr. 1991, 11)

Juillet

Pour la première fois depuis la prise du pouvoir par la junte militaire, un groupe d'avocats obtient l'autorisation de se faire entendre par un tribunal spécial et de contre-interroger les témoins à charge dans une affaire impliquant l'éditeur d'un journal commercial interdit. Jusqu'à maintenant, les avocats pouvaient assister aux procédures seulement à titre d'« amis » des défendeurs, et ne pouvaient s'adresser directement au tribunal. (Ibid. 1991, 394)

Septembre

Des dizaines d'officiers militaires, pour la plupart des officiers subalternes originaires du Darfour à l'ouest ou du Sud-Soudan, sont apparemment arrêtés à Khartoum et accusés de conspiration pour renverser le gouvernement. Des rapports non confirmés révèlent que certains d'entre eux sont jugés peu de temps après leur arrestation et exécutés après avoir été condamnés à mort. (Amnesty International juin 1991, 4)

Le service du renseignement militaire procède pour la première fois à l'arrestation des Noubas instruits, dans le cadre d'une opération de répression manifestement dirigée contre l'APLS et qui s'intensifie au début de 1991. Bon nombre de détenus sont ultérieurement portés disparus. (News From Africa Watch 10 déc. 1991, 9)

Novembre

De nombreuses personnes sont arrêtées par suite de manifestations pacifiques contre les politiques gouvernementales dans plusieurs parties du Soudan, y compris Atbara, Wad Medani, el-Obeid et Khartoum. Bon nombre de ces personnes sont des militants syndicaux et membres de partis politiques interdits. Bien que la plupart des personnes arrêtées soient relâchées par la suite, certaines sont gardées en détention. (Amnesty International juin 1991, 5)

Au moins 170 étudiants de l'université Gezira à Wad Medani sont détenus brièvement après avoir participé à des manifestations pacifiques pour protester contre le renvoi de professeurs de l'université et pour faire valoir diverses revendications des étudiants. Bon nombre d'entre eux sont battus et maltraités par des membres du service de sécurité et sont ensuite flagellés en public sans autre forme de procès. (Ibid., 10)

Décembre

Il devient de plus en plus manifeste qu'une famine catastrophique frappera le Soudan. Les Nations Unies lancent un appel pour obtenir 1,3 million de tonnes de nourriture en vue de sauver environ cinq millions de personnes. Bien que le gouvernement soudanais se montre disposé à discuter de la nécessité d'une aide alimentaire massive, il continue de parler d'un problème de « déséquilibre alimentaire » plutôt que d'une « véritable famine ». Les facteurs invoqués pour expliquer la famine sont notamment la sécheresse, une baisse importante de la production de blé et de céréales durant l'hiver de 1989, la guerre civile dans le Sud, et une réponse inadéquate des pays donateurs à cause des réticences du gouvernement soudanais à lancer publiquement un appel à l'aide. (Arab Organization for Human Rights 3 déc. 1990; Article 19, avr. 1991, 23; USCR 7 mars 1991)

31 décembre

Le lieutenant-général Omar Hassan el-Béchir annonce la mise en vigueur immédiate de la loi islamique dans le nord du Soudan. (Amnesty International juin 1991, 2)

1991

Janvier

Le régime Béchir déclare le Soudan pays fédéral composé de neuf états dont les frontières correspondent à celles des provinces existantes au moment de l'indépendance. Malgré la prétention du régime d'exempter le Sud de la loi islamique, la mesure annoncée est interprétée par au moins une source comme un pas de plus vers l'institutionnalisation d'une « République fédérale islamique du Soudan ». (Middle East Report sept.-oct. 1991b. 12)

15 Février

Le gouvernement présente son premier rapport périodique sur la mise en oeuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Le rapport indique que la législation soudanaise « demeure en harmonie avec les dispositions du Pacte ». Après la présentation de ce rapport, la Ligue Internationale des Droits de l'Homme publie un communiqué accusant le Soudan d'avoir violé un certain nombre de principes énoncés dans le Pacte. Parmi les violations énumérées dans ce communiqué figurent les exécutions extrajudiciaires, l'arrestation et l'emprisonnement arbitraires, la torture et les mauvais traitements infligés aux détenus, la privation du droit à un procès équitable et à une application régulière de la loi, et la limitation des droits à la liberté d'expression, d'association, de religion et d'égalité devant la loi. (The International League for Human Rights juill. 1991, 1)

Mars

Un nouveau Code pénal, fondé sur une interprétation de la sharia propre au CCRSN, est adopté. Applicable uniquement dans le nord du Soudan, il rétablit plusieurs formes de peines cruelles, inhumaines ou dégradantes, comme l'amputation et la flagellation judiciaires, et prévoit la lapidation et la pendaison suivie du crucifiement public. L'apostasie -- renonciation à l'islam de la part d'un musulman -- devient désormais un crime passible de la peine capitale. Les dispositions du Code qui sont discriminatoires à l'endroit des non-musulmans font apparemment partie d'une campagne visant à forcer la communauté copte à quitter le pays. (News From Africa Watch 10 févr. 1993, 1-9; Amnesty International 1992, 241; Human Rights Watch déc. 1992, 59)

Dans la ville de Mundri, au sud du Soudan, les militaires auraient exécuté sommairement de nombreux civils parce qu'ils refusaient de servir de bouclier humain pour dissuader l'APLS d'attaquer. Selon des informations non confirmées, le nombre de victimes pourrait dépasser 300. (Amnesty International 1992, 243)

Avril

Hassan el-Tourabi est élu secrétaire général du premier Congrès populaire arabo-islamique tenu à Khartoum le 27 avril. (News From Africa Watch 27 avr. 1992, 1)

Le gouvernement annonce que tous les prisonniers politiques vont être libérés. Trois cents prisonniers d'opinion sont libérés, dont certains étaient détenus depuis 1989. Malgré les promesses du gouvernement de libérer tous les prisonniers politiques, au moins 60 prisonniers d'opinion sont maintenus en détention, et bon nombre de ceux qui sont libérés se voient restreindre leurs déplacements et sont forcés de signer des documents dans lesquels ils promettent de ne pas s'opposer au gouvernement. (Amnesty International juin 1991, 1)

 Khazan Jadid, 17 membres de l'ethnie zaghawa sont abattus par des soldats dans la cour d'une mosquée. (Ibid. 1992, 243)

22 avril

Le gouvernement annonce qu'il forcera 800 000 personnes à quitter Khartoum avant la fin de l'année, la plupart d'entre elles étant originaires du Sud-Soudan. Toutefois, seul un petit pourcentage de ces gens seront réinstallés ailleurs, un fait attribuable, en grande partie, à la guerre civile entre le gouvernement militaire et l'APLS. (USCR 1992, 52)

Mai

Au moins quatre personnes, dont deux médecins, un commerçant et un ingénieur sont arrêtées dans la ville de Port-Soudan. Toutes ces personnes sont soupçonnées d'appuyer le NDF. Deux cousins d'un iman (chef spirituel) et un partisan du Parti démocratique unioniste (PDU) interdit sont arrêtés plus tard au cours du mois. L'un d'eux serait mort après avoir été torturé par le service de sécurité à Port-Soudan. (Amnesty International juin 1991, 3)

Quelque 300 000 Sud-Soudanais sont refoulés dans leur pays natal à la frontière avec l'Ethiopie. Cette exode fait suite à la chute du gouvernement de Mengistu Haïlé Mariam en Ethiopie et à son remplacement par un nouveau régime sympathique au gouvernement de Khartoum. Ces rapatriés auraient été attaqués en territoire éthiopien et, une fois rentrés au Soudan, ils sont bombardés par la force aérienne soudanaise. (Jeune Afrique 30 avr.-13 mai 1992, 59-60; USCR 1992, 53-54)

Juin

Des modifications sont apportées à la Loi sur la sécurité nationale afin de permettre la détention jusqu'à 72 heures, et jusqu'à un mois avec « justification ». La détention préventive, pour « préserver la sécurité générale » de l'Etat, est également permise avec l'autorisation du CCRSN. Les personnes ainsi détenues doivent être informées dans un « délai raisonnable » des motifs de leur détention, bien que la détention puisse être prolongée de trois mois sur avis et soumise à un examen judiciaire. Avant que la loi ne soit modifiée, la détention était d'une durée indéterminée et n'était pas soumise à une révision périodique. De l'avis d'Amnesty International, les nouvelles mesures de protection n'empêchent d'aucune façon la torture et la détention secrète et arbitraire. (Amnesty International 19 févr. 1993, 4; Country Reports 1991 1992, 379)

Juillet

Des membres de la police de sécurité de la révolution font feu sur des manifestants à l'université de Khartoum, faisant un mort. Des dizaines d'étudiants sont arrêtés, et douze dirigeants étudiants sont maintenus en détention et, semble-t-il, battus durant les interrogatoires. Neuf sont libérés au bout de quinze jours, mais trois sont incarcérés jusqu'en août. Des étudiants sont à nouveau arrêtés en septembre, après que de nouveaux troubles eurent éclaté à l'université de Khartoum. (Amnesty International 1992, 242).

Le gouvernement met sur pied l'« Organisation soudanaise des droits de l'homme », qu'il ne faut pas confondre avec l'organisation non gouvernementale du même nom qui a été interdite le 30 juin 1989. Les buts avoués de la nouvelle organisation sont notamment de sauvegarder la réputation du Soudan, particulièrement en raison des attaques lancées contre le gouvernement et le mode de vie soudanais par les organisations et les médias occidentaux. L'organisation non gouvernementale, qui avait été interdite, reprend plus tard ses activités dans son nouveau siège social à Londres. (News From Africa Watch 4 nov. 1991, 5-6; Sudan Human Rights Organization oct. 1991, 1-2)

Août

Les groupes ethniques qui composent l'APLS se divisent après que les commandants de l'APLS dans le Haut-Nil aient tenté d'évincer le fondateur et leader de l'APLS, le colonel John Garang de Mabior. Garang, avec l'appui des Dinkas, veut faire du Soudan un état laïque unifié. Beaucoup de Nuers se joignent à la faction dissidente, le groupe « Nasir », et exigent la sécession du Sud-Soudan, estimant que Garang est un homme trop autoritaire et manquant de vision politique. Durant le conflit qui s'ensuit, au moins 30 Dinkas sont tués dans la ville d'Akobo en octobre, et 1 000 autres (voire 2 000 à 5 000 selon certains) sont tués à proximité et dans la ville de Bor en novembre. Un cessez-le-feu est négocié le 27 novembre, après que 250 000 personnes aient été déplacées par le conflit. Les dissensions au sein de l'APLS permettent apparemment au gouvernement de regagner le contrôle de plusieurs villes prises par les rebelles durant les neuf années de guerre. (Africa News 23 nov.-6 déc. 1992, 1; Africa Report nov.-déc. 1992, 67; Amnesty International 1992, 243; Ibid. 19 févr. 1993, 9; Jeune Afrique 30 avr.-13 mai 1992; 60; Middle East Report janv.-févr. 1992, 30-31; USCR 1992, 53).

Le gouvernement annonce qu'il a déjoué une nouvelle tentative de coup d'Etat, et 81 partisans de partis politiques interdits, ainsi que des officiers à la retraite ou en activité, sont arrêtés. De ce nombre, 53 sont ensuite jugés à huis clos par un tribunal militaire, sans l'assistance d'avocat. Au total, 46 accusés sont reconnus coupables. Onze condamnations à mort, commuées par la suite en détention à perpétuité, sont prononcées, ainsi que 35 condamnations à des peines d'emprisonnement allant de six mois à 20 ans. Au moins 15 des personnes qui n'avaient pas été jugées sont relâchées par la suite, mais sept autres sont maintenues en détention dans des « maisons fantômes ». Certaines personnes détenues auraient été torturées et maltraitées. (Amnesty International 1992, 242)

Septembre

Les Nations Unies estiment que 8,7 millions de personnes, y compris les demandeurs d'asile et les rapatriés, ont encore besoin d'aide alimentaire. Les organismes des Nations Unies tentent d'aider 4,5 millions de ces personnes. Vers la fin de l'année, on rapporte que le taux élevé de malnutrition dans la région ouest du Darfour a provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes et mis la vie de beaucoup d'autres en péril. (USCR 1992, 53)

Octobre

L'armée encercle les monts Nouba et lance une vaste opération militaire dans cette région. Le but de l'opération est de détruire les forces de l'APLS en chassant les Noubas eux-mêmes. (News From Africa Watch 10 déc. 1991, 1; Amnesty International 19 févr. 1993, 6)

10 décembre

Africa Watch et Survival International diffusent un communiqué de presse attirant l'attention sur la guerre « secrète » menée contre le peuple nouba. Le communiqué souligne l'augmentation récente du nombre de « disparitions » et indique que des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants ont été tués lors de raids et de massacres perpétrés par l'armée soudanaise et les milices arabes soutenues par le gouvernement. Il indique aussi que le bataillon de l'APLS basé dans les monts Nouba a commis des abus contre la population civile, notamment en enrégimentant de force des jeunes et en assassinant des chefs de villages. (Africa Watch 10 déc. 1991, 1-2)

22 décembre

Au moins 47 personnes sont tuées lors des tentatives renouvelées du gouvernement pour évincer les squatters des camps pour personnes déplacées dans les environs de Khartoum. La plupart sont des migrants internes provenant des régions sud et ouest du Soudan. (Sudan Monitor janv. 1992, 1-2)

1992

Le comité américain d'aide aux réfugiés (USCR) estime que 4,75 millions de Soudanais, originaires pour la plupart du sud du pays, sont déplacés à l'intérieur même du Soudan. On rapporte que 1,8 million vivent à Khartoum ou dans les environs, alors que les autres se trouvent principalement dans le sud et dans ce qu'on appelle la zone de transition entre le nord et le sud. Le nombre d'étrangers en quête d'asile au Soudan augmente pour atteindre plus d'un million vers la fin de l'année. L'afflux de réfugiés au Soudan dure depuis des années, surtout à cause des conflits politiques et de la sécheresse qui sévissent dans des pays comme la Somalie, l'Erythrée, l'Ethiopie, le Tchad et l'Ouganda. (AFP 20 déc. 1992; USCR 1992, 52)

Janvier

Le gouverneur du Kordofan déclare le « djihad » ou guerre sainte dans les monts Nouba, tandis que le commandant militaire promet de « nettoyer » chaque région « souillée par les hors-la-loi ». D'après le Human Rights Watch, le gouvernement a déployé plus d'effectifs qu'il n'en fallait pour combattre les forces de l'APLS dans la région (Human Rights Watch déc. 1992, 57)

Les forces loyales au groupe Nasir auraient tué 87 civils lors d'un raid dans la ville de Paragau dans la province de Bahr el-Ghazal. (Amnesty International 19 févr. 1993, 9)

2 février

Quarante officiers de l'armée et de la force aérienne sont arrêtés à Khartoum et à Omdurman après que le gouvernement eut déjoué un autre présumé complot. (Sudan Monitor mars 1992, 4).

Mars

Le gouvernement lance sa plus vaste offensive contre l'APLS afin de couper les sources d'approvisionnement de la population civile des zones contrôlées par l'APLS. Cette offensive donne lieu à de nombreuses violations des droits de la personne, et plus de 100 000 personnes sont déplacées lors de cette opération. Vers le mois de juillet, plusieurs villes contrôlées par l'APLS sur la rive est du Nil, y compris les villes de Bor, Torit et Kapoeta, sont déjà sous le contrôle du gouvernement. (Human Rights Watch déc. 1992, 54-55).

Avril

Après avoir participé à une manifestation pacifique à la mémoire des 28 officiers militaires exécutés en avril 1990, 23 femmes et un enfant sont emprisonnés à Omdurman. Bien que la plupart des femmes soient ensuite relâchées, certaines sont gardées en détention. Beaucoup d'entre elles sont sévèrement battues pendant leur séjour en prison. (The Fund for Peace 15 mai 1992, 9)

Six personnes, dont cinq politiciens influents de l'opposition et un juge à la retraite, sont arrêtées par suite de rumeurs d'une tentative de coup d'Etat puis gardées au secret dans un centre de détention. (Sudan Monitor mai 1992, 1-2)

Mai

Hassan Abdalla el-Tourabi, chef du FNI, soutient devant le Congrès américain que le gouvernement du Soudan ne garde que quelques prisonniers politiques, traite les femmes équitablement, ne reçoit pas d'armes de l'Iran, et veut vivre en paix avec les non-musulmans. Des exilés soudanais protestent contre sa visite, et el-Tourabi est hospitalisé pendant un mois par suite d'un incident survenu à l'aéroport d'Ottawa (Human Rights Voice juill.-août 1992, 7; The Ottawa Citizen 21 juin 1992).

Selon des informations non confirmées, les troupes loyales à la faction Garang de l'APLS tuent plus de 200 déserteurs près de Tonj dans la province de Bahr el-Ghazal. (Amnesty International 19 févr. 1992, 10)

29 mai

Quelque 22 000 demandeurs d'asile soudanais, dont 12 500 mineurs non accompagnés, traversent la frontière kenyane. Ce mouvement fait suite à une attaque lancée par le gouvernement contre la ville de Kapoeta contrôlée par l'APLS et qui est située 40 milles au nord de la frontière kenyane. (Sudan Monitor juin 1992, 1)

Juin

Le gouvernement commence à déplacer de force les Noubas. Certains civils noubas sont déplacés vers les « villages de paix » dans les monts Nouba. Ces villages seraient des camps pour personnes déplacées situés dans le nord du Kordofan, loin des zones résidentielles noubas, ou des camps faisant partie de projets agricoles mécanisés sur des terres antérieurement cultivées par les villageois noubas. (Amnesty International 19 févr. 1993, 6; Human Rights Watch déc. 1992, 57)

7 juin

Après que l'APLS eut consolidé son emprise sur la ville de Juba en mai 1992, les troupes de l'APLS infiltrent la ville par le sud et s'emparent du quartier général militaire de la ville. Lorsque les forces gouvernementales reprennent le contrôle quelques heures plus tard, plus de 80 personnes soupçonnées d'avoir participé à l'attaque de l'APLS sont arrêtées, y compris des soldats sud-soudanais, des agents de police, des gardiens de prison et des gardiens paramilitaires affectés au ministère de la Faune. On craint que beaucoup de détenus aient été torturés. Sept soldats sud-soudanais auraient été exécutés sommairement le 23 juin (Amensty International 23 sept. 1992, 1-2)

6 juillet

Une autre attaque lancée par l'APLS sur la ville de Juba provoque de violents combats dans les banlieues densément peuplées de Lalogo, Kator et Rejaf ouest, et aboutit au bombardement de la ville de Juba elle-même. Lorsque les forces gouvernementales reprennent le contrôle des banlieues, au moins 200 civils sont tués et des centaines d'autres arrêtés lors des recherches visant à trouver des membres de l'APLS; des dizaines de milliers d'autres personnes s'enfuient pour échapper aux hostilités et aux représailles de l'armée. Quelques jours plus tard, après que l'armée eut donné l'ordre d'évacuer Lalogo et Kator, 100 000 civils se trouvent sans abri puisque ces secteurs et d'autres sont incendiés par les soldats. Dix jours après l'attaque, 40 autres soldats sud-soudanais soupçonnés de collaboration avec l'APLS sont détenus et, semble-t-il, exécutés sommairement. (Ibid., 2-3)

Août

Le gouvernement expulse de Juba tous les missionnaires expatriés, supposément pour empêcher que des étrangers ne soient témoins d'abus contre les droits de la personne dans cette ville. Selon les missionnaires expulsés, les troupes gouvernementales ont exécuté des centaines de présumés sympathisants de l'APLS dans la région. (Africa News 23 nov.-6 déc. 1992, 2)

Oxfam estime que 7,2 millions de personnes au Soudan ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence, et que le pays tout entier est aux prises avec de graves problèmes de malnutrition. La guerre civile et la flambée des prix des aliments sont considérées comme des facteurs déterminants dans la détérioration de la situation au cours des derniers mois. (Sudan Monitor août 1992, 2)

Septembre

Les Nations Unies suspendent temporairement le programme d'aide Opération Survie dans la région est du Sud-Soudan après que trois travailleurs des Nations Unies et un reporter photographe eurent été tués par les rebelles (Africa News 23 nov.-3 déc. 1992, 1)

Dans une déclaration télévisée, le président Omar el-Béchir affirme qu'il n'y a « pas de place » pour les partis politiques au Soudan, et que le gouvernement est toujours déterminé à mettre sur pied un nouveau système politique fondé sur la loi islamique. (Sudan Monitor sept. 1992, 1).

Le ministre du Travail, George Logokwa, qui représente le Sud-Soudan, démissionne lors d'une visite au Caire. Dans une entrevue donnée après sa démission, Logokwa affirme que le gouvernement soudanais a installé des camps pour l'entraînement de « terroristes ». Beaucoup de ces camps se trouvent à la frontière Soudan-Libye. (AL-MAJALLAH 28 sept. 1992).

Le commandant militaire de Kadogle, ville principale du sud du Kordofan, prétend que les forces gouvernementales ont détruit 13 bases rebelles dans le secteur, et que plus de 32 000 civils ont quitté les régions contrôlées par l'APLS. (AFP 27 sept. 1992).

Une troisième faction de l'APLS - le groupe « Unité » - naît de la division du groupe Torit de Garang. La nouvelle faction est dirigée par William Nyuon Bany, ex-commandant en second du groupe Garang, et lance des opérations dans la partie est de la province Equatoria. (Amnesty International 19 févr. 1993, 9)

2 septembre

Des évêques catholiques provenant des zones du Sud-Soudan contrôlées par les rebelles demandent à tous les évêques catholiques de l'Afrique orientale d'exhorter les Nations Unies, l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et les gouvernements étrangers à considérer la situation précaire du peuple sud-soudanais comme étant aussi grave que celle de la Yougoslavie, de la Somalie et du sud de l'Iraq. Les évêques accusent les troupes gouvernementales de pratiquer un génocide dans la ville de Juba. (AFP 2 sept. 1992)

17 octobre

La ville de Malakal, située à 680 kilomètres de Khartoum et capitale de la région du Haut-Nil, est attaquée par un groupe religieux sous la direction de Wut Nyang, jeune prophète nuer, et par les milices Anya Nya II, quasi-alliées de la faction Nasir de l'APLS. Après une brève occupation, la ville est abandonnée et les troupes gouvernementales en reprennent le contrôle. À l'issue de cette attaque, le gouvernement garde en détention 135 fonctionnaires, tous des Sud-Soudanais qui sont soumis à des tortures dans les « maisons fantômes » situées dans la ville. (Indian Ocean Newsletter 14 nov. 1992, 3; Ibid. 31 oct. 1992, 2; Sudan Democratic Gazette janv. 1993a, 4)

Novembre

La faction Nasir de l'APLS présente une proposition pour mettre un terme à la guerre civile. Cette proposition insiste pour que le Soudan demeure unifié pendant une période de transition de deux ou trois ans, après quoi une décision sera prise sur l'avenir du Sud-Soudan. (Indian Ocean Newsletter 28 nov. 1992, 2).

Devant les protestations internationales et la menace de censure par les Nations Unies, le gouvernement met sur pied un comité pour faire enquête sur les « incidents » survenus à Juba en juin et juillet 1992. Vers la fin de l'année, le gouvernement n'a toujours pas émis de communiqué sur le sort de la plupart des personnes arrêtées à Juba. (Amnesty International 19 févr. 1993, 8)

Décembre

L'Assemblée générale des Nations Unies adopte une résolution condamnant les antécédents en matière de droits de la personne du régime militaire soudanais. Entre autres, la résolution demande au Rapporteur sur les exécutions sommaires ou arbitraires d'examiner l'exécution de ressortissants soudanais oeuvrant pour des organismes d'aide étrangers, et « invite » la Commission des droits de l'homme des Nations Unies d'accorder une attention immédiate, lors de sa 49e session, à la situation des droits de l'homme au Soudan. (Sudan Democratic Gazette janv. 1993b, 2, 5).

Environ douze personnes, parmi lesquelles deux syndicalistes et deux fonctionnaires de l'ancien gouvernement, sont détenues par les forces de sécurité soudanaises. Toutes sont soupçonnées de faire partie du Comité central du Parti communiste. On rapporte que les détenus sont victimes de tortures et de mauvais traitements. (World Organization Against Torture 7 janv. 1993)

4 décembre

Après les pourparlers de Nairobi sous surveillance des Nations Unies, le gouvernement soudanais et les trois factions de l'APLS s'entendent pour garantir l'acheminement des approvisionnements d'aide aux populations touchées par la guerre dans le Sud-Soudan. (Sudan Update 12 déc. 1992, 1)

5 décembre

Le Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS), groupe d'opposition soudanais basé au Soudan, prétend que 10 000 soldats et experts militaires iraniens se trouvent au Soudan. Selon le MPLS, les Iraniens participent à la guerre dans le Sud-Soudan, en formant des « extrémistes » arabes et en protégeant le régime du Front islamique. Ces allégations sont démenties plus tard par le gouvernement soudanais. (AL-WAFD 5 déc. 1992; Voice of the Islamic Republic of Iran 23 janv. 1993)

30 décembre

Le gouvernement soudanais aurait donné des instructions à ses troupes dans le Sud-Soudan, en offrant des primes aux soldats en mesure de prouver qu'ils ont mis au moins quatre femmes sud-soudanaises enceintes au cours de la dernière année. Selon le Sudan Democratic Gazette, le viol est activement encouragé par les autorités dans le cadre d'un plan visant à miner la culture tribale du sud et ses racines africaines. (Sudan Democratic Gazette févr. 1993, 2)

1993

Janvier

Selon une source diplomatique soudanaise, les chefs du FNI et les autorités gouvernementales ont élaboré un plan de représailles « échelonnées » pour riposter à l'occupation de la région de Hailab par l'Egypte, source d'une ancienne dispute territoriale entre les deux pays. Des hauts fonctionnaires égyptiens auraient accusé le gouvernement soudanais d'entraîner des fondamentalistes islamiques pour déstabiliser le gouvernement Mubarak, tandis que le Soudan accuse l'Egypte d'héberger des éléments d'opposition soudanais. (Indian Ocean Newsletter 16 janv. 1993, 3, New African mars 1993, 21)

9 janvier

L'APLS prétend que le gouvernement a exécuté quatre généraux Sud-Soudanais pour avoir collaboré avec des combattants de l'APLS. Trois des quatre ont été arrêtés lors de l'offensive lancée par l'APLS contre la ville de Juba en juillet 1992. (AFP 9 janv. 1993)

20 janvier

Les forces d'opposition soudanaises basées au Caire soutiennent que le gouvernement de l'Iran est en train de prêter au Soudan plusieurs avions militaires confisqués à l'Iraq, ce qui laisse présager une nouvelle offensive contre les rebelles sud-soudanais. (AFP 20 janv. 1993)

10 février 1993

Après une visite de dix jours au Benin et en Ouganda, le pape Jean Paul II fait une escale de neuf heures au Soudan. Dans l'un des trois principaux discours prononcés à Khartoum, le pape aurait déclaré qu'il ne peut jamais y avoir de paix au Soudan sans que la liberté, la justice et les droits de la personne soient respectés. (Jeune Afrique 18-24 févr. 1993, 6-8; Sudan Democratic Gazette mars 1993, 2)

24 Février

Garang exhorte le gouvernement soudanais à reprendre les pourparlers avec l'APLS, sous les auspices des Nations Unies, afin de démilitariser certaines régions du pays. (Xinhua 25 févr. 1993)

20 mars

Le gouvernement accepte un cessez-le-feu dans les zones de combat du sud du pays. Selon un haut fonctionnaire soudanais, le président du Nigeria rencontrera les dirigeants de l'APLS pour fixer la date d'une nouvelle ronde de pourparlers de paix qui se tiendra à Abuja, au Nigeria. (AFP 20 mars 1993)

ANNEXE : CARTE

LE SOUDAN ET SES REGIONS

Source : Peter Woodward. 1990. Sudan, 1898-1989: The Unstable State. Boulder Co: Lynne Rienner Publishers, Inc., vi. (Les renseignements de la carte proviennent de A. Trilsbach, département de Géographie, University of Durham.)

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