Cuba et les nouveaux demandeurs d'asile

 

1.   DEMANDES D'ASILE : RECENTES TENTATIVES

Après la défection d'un certain nombre de hauts diplomates, d'artistes et d'un atomiste (tous d'éminents citoyens qui jouissaient de privilèges exceptionnels à Cuba), plusieurs personnes ont tenté successivement, en juillet 1990, de se réfugier dans des ambassades étrangères à La Havane. Ces événements ont à nouveau suscité l'intérêt de la communauté internationale à l'égard de la situation des droits de la personne à Cuba et de la résistance aux changements du régime communiste cubain qui contraste nettement avec la libération des pays de l'Est.

Divers rapports signalent qu'en quelques jours, environ 50 personnes ont pénétré, par deux vagues successives, dans l'enceinte de cinq ambassades et résidences d'ambassadeurs de pays européens. A ce qu'il semble, les personnes faisant partie de la première vague étaient des demandeurs d'asile, mais on soupçonne fortement que celles du deuxième groupe étaient des agents du gouvernement cubain (The Washington Post 25 juill. 1990, A1; The Los Angeles Times 24 juill. 1990, A4). Les renseignements disponibles sont pour la plupart basés sur les comptes rendus de diplomates qui étaient présents lors de ces événements puisque tous les demandeurs d'asile se sont rendus aux autorités, ou bien ont quitté les représentations diplomatiques après avoir reçu l'assurance du gouvernement cubain qu'ils ne feraient l'objet d'aucunes représailles. Au cours de ces événements, le gouvernement cubain a fait encercler les ambassades et les résidences par les militaires en déclarant que les personnes qui s'y étaient réfugiées ne seraient pas autorisées à quitter le pays (Reuter 5 sept. 1990; The Washington Post 25 juill. 1990, A1).

Il est difficile d'établir les motifs précis de ces récentes tentatives. Certains diplomates auraient dit, en parlant de la première vague, que « la plupart des réfugiés [étaient] des ouvriers cubains mécontents de la situation économique peu reluisante du pays » (The Christian Science Monitor 26 juill. 1990, 3). Un diplomate occidental a émis une autre hypothèse selon laquelle un certain nombre de personnes à la solde du ministère de l'Intérieur se trouvaient dans les deux groupes, se faisant passer pour des réfugiés dans le but de s'infiltrer dans les ambassades étrangères. Il est possible que cette tentative ait fait partie d'un plan visant à prévenir une crise de réfugiés majeure comme celle qui s'est produite récemment en Albanie; ou encore, les événements qui se sont produits dernièrement à l'ambassade de Tchécoslovaquie ont peut-être été provoqués en vue de jeter le discrédit sur Vaclav Havel, qui était devenu, depuis peu de temps, un franc critique de Fidel Castro (The Los Angeles Times 24 juill. 1990, A4; The Washington Post 25 juill. 1990, A1). Les Cubains qui tentent de quitter illégalement le pays s'exposent à des peines sévères, tandis que ceux qui tentent d'émigrer par la voie légale font l'objet d'un certain nombre de représailles extrajudiciaires telles le congédiement ou le refus d'accès à l'enseignement supérieur (Americas Watch janv. 1989, 42-43).

2.                REACTION DU GOUVERNEMENT

La crise, qui a duré sept semaines, a commencé le 9 juillet 1990, jour où cinq membres du groupe dissident Asociación Pro-Arte Libre (APAL, Association pour l'art libre) ont pénétré dans l'enceinte de l'ambassade de Tchécoslovaquie. Ils cherchaient apparemment à obtenir des visas et l'aide du gouvernement tchécoslovaque pour visiter l'Europe de l'Est afin d'être témoins des changements qui s'y produisaient. Le 16 juillet, un deuxième groupe de Cubains est entré dans la même ambassade, a pris en otage le premier groupe de personnes et un certain nombre de diplomates tchèques, et a menacé de démolir l'ambassade (Latin American Weekly Report 26 juill. 1990, 1).

D'autres personnes ont cherché refuge aux ambassades de Suisse, de Belgique et d'Espagne, ainsi qu'à la résidence de l'ambassadeur italien. Un autre groupe de Cubains est entré dans la résidence de l'ambassadeur de Tchécoslovaquie. Les forces de sécurité cubaines ont suivi et les ont arrêtés. Elles ont aussi pénétré dans l'enceinte de l'ambassade d'Espagne en violation de l'immunité diplomatique et ont arrêté un Cubain qui se dirigeait vers le bâtiment, cherchant semble-t-il à s'y réfugier (Latin American Weekly Report 26 juill. 1990, 1).

La tension est encore montée d'un cran le 21 juillet quand un nouveau groupe de présumés réfugiés a réussi à pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade d'Espagne, malgré les strictes mesures de sécurité prises par les Cubains. Un diplomate espagnol a contesté la possibilité que ces réfugiés aient pu franchir sains et saufs le barrage établi par les forces de sécurité et il a laissé entendre que les nouveaux réfugiés pourraient avoir été envoyés par les autorités cubaines (Latin American Weekly Report 2 août 1990; The Washington Post 25 juill. 1990, A1). Les membres de ce groupe se sont rendus rapidement aux autorités et ils ont pu parler en toute liberté devant les médias de l'état, alors que ceux du premier groupe ont renoncé à contrecoeur à leur tentative de demander l'asile (Ibid.). Des hauts fonctionnaires espagnols auraient dit, en parlant du groupe qui s'est rendu en dernier : « Lorsque les réfugiés authentiques sont partis, certains agents de police ont suivi » (The New York Times 12 sept. 1990, A7).

La tentative de se réfugier à l'ambassade d'Espagne a eu une incidence sur les relations diplomatiques et sur l'économie: en violant l'immunité diplomatique, Fidel Castro a fait cesser toute coopération avec l'Espagne, un des rares pays à entretenir des relations économiques avec Cuba. Castro a offert de mettre fin à la friction diplomatique avec l'Espagne et a annoncé, en outre, que tous ceux qui feraient une demande d'émigration par la filière officielle et qui obtiendraient un visa étranger seraient autorisés à partir, à l'exception de ceux qui se sont réfugiés dans des ambassades étrangères (The New York Times 12 sept. 1990, A7). Le gouvernement espagnol a laissé entendre que l'incident pourrait avoir un effet négatif à long terme dans ses relations avec Cuba (Ibid.).

3.      SITUATION GENERALE

Les défections récentes et les tentatives des demandeurs d'asile se sont produites en même temps que la libéralisation des pays de l'Est et sous des pressions économiques croissantes exercées sur Cuba, surtout par ses anciens alliés. Toutefois, les changements considérables qui déferlent sur le monde communiste n'ont eu, jusqu'à présent, que des effets modérés sur l'île de Cuba. Ayant rejeté la perestroïka et la glasnost à la soviétique, de même que le multipartisme, Fidel Castro réorganise le pays en vue de faire face à une menace à la révolution qui, selon lui, serait plus grande que l'invasion de la Baie des Cochons (The Washington Post 25 juill. 1990, A1; The Economist 28 juill. 1990, 31-32).

Le processus de rectification ou de correction des erreurs, mis en vigueur au milieu des années 1980, visait surtout à résoudre les problèmes économiques de Cuba plutôt qu'à mettre en oeuvre des réformes comme la perestroïka. Le processus évitait cependant de compromettre les principes sociaux et politiques de la révolution (Bulletin of Latin American Research 1989, 70-71). On s'attendait, par exemple, à ce que la commercialisation des produits, restreinte par les agriculteurs, et la reprise des microbrigades de construction (groupes d'employés qui changent temporairement d'emploi pour construire des logements dont on a grand besoin, et mettre sur pied l'infrastructure nécessaire aux projets résidentiels et connexes) ravivent l'idéalisme nécessaire pour soutenir la révolution. Toutefois, les réformes n'ont pas apporté de changements politiques importants à une époque où un nouvel idéalisme avait commencé à se répandre dans tous les pays socialistes (Ibid.).

La libéralisation en Europe de l'Est et les réformes dans les pays du tiers monde, alliés à l'URSS, ont peut-être encouragé les organismes naissants de défense des droits la personne et les groupes religieux cubains, et enhardi leur critique et leurs activités au cours des deux dernières années. Le mécontentement au sein de la population et des forces armées peut être attribué, en grande partie, aux opérations militaires menées par Cuba à l'étranger, particulièrement en Angola et en éthiopie. En dépit de certaines victoires militaires contre les forces de l'Afrique du Sud, les coûts économiques et en vies humaines de plus d'une décennie d'interventions militaires en Angola ont affecté de nombreuses familles cubaines. D'après un général cubain dissident, d'autres officiers considéraient cette campagne militaire comme un exercice inutile qui a fait quelque 10 000 victimes parmi les Cubains (The Cuban-American National Foundation 1987, 11-12). Certains rapports affirment que Fidel Castro a lancé une présumée campagne contre la corruption en vue d'éliminer la dissidence au sein de l'armée cubaine et du ministère de l'Intérieur. L'exécution du général Ochoa, un héros de la guerre d'Angola, et d'autres officiers de haut rang, pour leur présumée participation au trafic de stupéfiants, a peut-être aussi été politiquement motivée (Latin American Regional Report 24 août 1989, 1-2; Ibid. 18 sept. 1989, 2).

Dans cet état à parti unique, certaines revendications politiques ont été acheminées, en relative sécurité, par l'entremise des institutions religieuses. Les évêques catholiques auraient envoyé au gouvernement des pétitions pour des réformes sociales et politiques, pendant que les archevêques rencontraient Castro et que des laïcs catholiques participaient aux activités des organisations illégales qui militent pour la défense des droits de la personne. On a pu observer au cours des années 1980 une plus grande tolérance de la pratique religieuse, résultat de ce que certains ont appelé un « manquement salutaire » de la part du gouvernement, dont le point culminant fut l'invitation faite au pape, en 1989, de visiter Cuba. Toutefois, la brèche s'est brusquement fermée au début de 1990 quand Fidel Castro a prononcé un discours dans lequel il a critiqué sévèrement l'église, remettait à une date indéterminée la visite du pape et interdisait toutes les processions religieuses (Americas Watch 8 juin 1990; Latinamerica Press 21 juin 1990, 2).

Depuis 1988, un nombre croissant de membres de groupes de défense des droits de la personne, de groupes environnementaux et d'opposition ont été arrêtés et incarcérés (Amnesty International déc. 1989; Americas Watch mars 1990). Bien que le mouvement cubain de défense des droits de la personne soit constitué de petits groupes ayant relativement peu de poids, ils ont été, à l'étranger, l'une des principales sources d'informations non gouvernementales sur la situation des droits de la personne dans le pays (Americas Watch 26 avr. 1990, 8 juin 1990).

4.                CONSIDERATIONS FUTURES : « LE SOCIALISME OU LA MORT? »

Castro a reconnu que la stabilité du régime cubain était menacée et, dans ses discours, s'est répandu en invectives contre le rejet du marxisme-léninisme par l'Europe de l'Est et a déclaré que Cuba n'avait que deux choix : « le socialisme ou la mort » (The Globe and Mail 28 juill. 1990, D3). La répression de la dissidence s'est apparemment étendue aux forces de sécurité et au Parti communiste lui-même : au moins quatre membres des Jeunesses communistes (UJC) ont été arrêtés pour avoir formulé des critiques à l'endroit du gouvernement au cours d'une réunion de l'UJC (Americas Watch mars 1990); on a rapporté également qu'une purge majeure avait été effectuée au sein du ministère de l'Intérieur et du Parti communiste, les plus jeunes et plus fidèles partisans de Fidel Castro ayant remplacé les figures plus âgées au sein du Bureau politique, du Secrétariat et des Comités de défense de la Révolution (Latin American Regional Report 5 avr. 1990, 2).

Le régime communiste cubain, contrairement à ceux de l'Europe de l'Est, est issu d'une révolution intérieure et a été renforcé par la menace constante provenant des états-Unis et par l'existence de services sociaux qui ne sont généralement pas disponibles ailleurs en Amérique latine. Toutefois, l'état ne pourrait pas offrir ces services sans une aide suffisante de l'URSS et il semblerait que les Cubains plus jeunes les prennent pour acquis (The Christian Science Monitor 10 juill. 1990, 3; The Economist 28 juill. 1990, 31-32). Les denrées alimentaires de base, les crédits et le pétrole ne sont pas arrivés du bloc de l'Est comme dans le passé et, dernièrement, les exportations de l'île, qui étaient vendues auparavant aux pays communistes à des prix autres que ceux du marché mondial, ont trouvé peu de preneurs (Ibid.; Latin American Regional Report 1er mars 1990, 1).

Il en est résulté une crise qui a forcé le gouvernement cubain à promulguer des mesures sévères dont les répercussions sociales ultimes restent à voir. Les rations de vivres et de produits non alimentaires ont été réduites; le service de transports en commun a été interrompu; on s'apprête à réduire l'effectif de la fonction publique de 50 p. 100 et on réinstalle de nombreux bureaucrates dans des fermes et des usines (The Ottawa Citizen 15 oct. 1990, D12). Dans le cadre de ce plan d'austérité, par exemple, on réintroduit l'utilisation d'animaux comme moyen de transport et de déplacement et on est à mettre en oeuvre des plans visant à promouvoir l'utilisation du vélo (Le Devoir 21 sept. 1990).

Plusieurs changements récents sur le plan politique ont aussi été effectués. Le nombre de cadres du Parti communiste a été réduit peut-être afin de faciliter le contrôle et la prise de décision. De plus, des conseils locaux qui administraient activement les communautés rurales commenceront bientôt à fonctionner dans les quartiers de La Havane (Latinamerica Press 4 oct. 1990). L'introduction de 93 conseils de district dans la capitale donnera aux délégués de district des pouvoirs accrus, y compris celui de prendre des décisions et de démettre des responsables gouvernementaux de leurs fonctions (Ibid.). Ces conseils viendront s'ajouter à un système de comités de quartier (CDR - Comités de défense de la Révolution) établi dans les années 1960 pour surveiller les activités de la population afin de déceler des attitudes ou des comportements contre-révolutionnaires (Americas Watch janv. 1989, 59-63).

D'anciens alliés, surtout ceux de l'Europe de l'Est, ont tourné le dos à Cuba et certains d'entre eux ont même joint leur voix à la critique internationale du régime. Toutefois, divers rapports soulignent que Cuba a renoué avec la Corée du Nord, la Chine et l'Albanie. Au cours des derniers mois, des responsables cubains de haut niveau ont visité ces pays et ont signé, avec certains, des accords commerciaux et de coopération.

Il reste à voir si le régime de Fidel Castro pourra résister aux changements considérables qui se produisent partout dans le monde. Des sentiments anti-impérialistes bien enracinés et persistants sont le résultat de siècles de domination, d'abord par l'Espagne et ensuite par les états-Unis. En outre, la conjonction d'un chef éloquent et incontesté à forte personnalité et d'un contrôle politique extrême, perfectionné depuis plus de trente ans, pourrait s'avérer un obstacle formidable à une révolution au sein d'une révolution.

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