Inde : les Sikhs a l'exterieur du Pendjab

 

1.   INTRODUCTION

Selon les estimations les plus courantes, environ quatre millions de Sikhs vivent à l'extérieur du Pendjab. Neuf millions de Sikhs sont regroupés dans cet Etat (AP 28 avr. 1988; Delahoutre 1989, 149). On retrouve des communautés sikhs de plus ou moins grande importance dans les villes et dans presque tous les Etats de l'Inde. Les Sikhs sont loin de former un groupe homogène : les divisions fondées sur les castes, le degré d'orthodoxie et la divergence des opinions politiques ont miné la cohésion du groupe dans son ensemble (AP 28 avr. 1988).

Bien que de nombreux Sikhs considèrent qu'ils sont plus en sécurité à l'extérieur du Pendjab, la montée du militantisme sikh hors du Pendjab a donné lieu au harcèlement des Sikhs modérés par des éléments extrémistes et à une plus grande surveillance policière de la communauté sikh. Qui plus est, des incidents isolés de violence communautaire impliquant des Sikhs pourraient avoir des conséquences sur les conditions de sécurité des Sikhs vivant à l'extérieur du Pendjab, notamment durant les périodes de chaos et d'agitation qui font souvent suite aux attaques menées par les militants sikhs contre des cibles hindoues.

2.             ANALYSE DES EVENEMENTS PAR REGION

Les Sikhs ont vécu le déracinement, à plusieurs reprises, au cours de l'histoire récente de l'Inde. Pendant la colonisation britannique, de nombreux Sikhs se sont installés dans les grandes villes (Delhi, Bombay, Calcutta), et ils furent nombreux à joindre les rangs de l'armée coloniale, s'établissant à proximité des garnisons (Minority Rights Group 1989, 319). Aujourd'hui, les Sikhs sont toujours représentés au sein de l'armée indienne, mais leur nombre est relativement moins important. De nombreux Sikhs ont déserté l'armée à la suite de l'assaut contre le Temple d'or, à Amritsar (The Washington Post 12 juin 1984; The New York Times 4 nov. 1984).

La communauté sikh a particulièrement été touchée par la division du Pendjab lors de la séparation de l'Inde et du Pakistan en 1947. Plusieurs Sikhs ont dû se réinstaller à l'extérieur du Pendjab, la plupart à Delhi (Cole et Sambhi 1978, 165).

Aujourd'hui, les Sikhs établis à l'extérieur du Pendjab sont en majorité des citadins et sont généralement prospères (Etudes janv. 1987, 10; Pittson 8 sept. 1992). Ils tendent à se concentrer dans certaines occupations, notamment dans les affaires, le transport (chauffeurs d'autobus et de taxi, commerce des pièces d'automobile), les professions (le droit et la médecine) et l'armée (ibid.; Delahoutre 1989, 148; Amrik Singh 1988, 425). Ils exercent leur contrôle dans les métiers importants et occupent une place prédominante dans l'administration centrale et régionale (Delahoutre 1989, 148). Au moment des événements de 1984, le président de l'Inde était un Sikh (New York Times 1er nov. 1984) et Rajiv Ghandi a par la suite nommé des Sikhs dans des postes clés au sein de deux grands ministères, soit ceux de l'Intérieur et de l'Agriculture (Etudes 1987, 17). Les plus grandes usines d'embouteillage de l'Inde appartiennent à un Sikh et l'une des personnalités sportives les plus populaires de l'Inde est un joueur de cricket d'origine sikh (AP 28 avr. 1988).

2.1           L'Uttar Pradesh et le Haryana

En 1966, les frontières des Etats indiens ont été modifiées pour qu'elles puissent mieux correspondre aux limites des territoires linguistiques (Population 1988, 1111). Les Etats d'Haryana et de l'Uttar Pradesh ont hérité d'importantes communautés paysannes sikhs de l'ancien Pendjab, plus vaste.

Dans l'Uttar Pradesh, les communautés sikhs sont principalement regroupées dans les districts de Nalital (125 000 Sikhs), de Pilibhit (50 000 Sikhs), de Rampur, de Lakhimpur, de Shahjahanpur, de Bijnor, de Saharanpur et des districts de Dehra Dun de la région du Terai (Asia Watch 29 sept. 1991, 1). Selon une estimation de 1988, la région du Terai était à l'époque le lieu de résidence d'environ 300 000 fermiers sikhs (Amrik Singh 1988, 425). Les militants sikhs ont choisi de faire de cette région la base de leurs opérations parce qu'ils pouvaient se réfugier facilement dans les montagnes environnantes et parce qu'ils pouvaient compter sur la présence de nombreuses familles sikhs (India Abroad 21 août 1992, 6; The Gazette 22 août 1992; AP 20 oct. 1991).

La région administrative de Chandigargh a été érigée au rang de capitale commune du Pendjab et de l'Haryana en 1966 (Population 1988, 1111). Selon les données du recensement de 1981, environ 6 p. 100 de la population de l'Haryana était sikh (ibid.). La plupart des Sikhs vivent dans les régions qui bordent le Pendjab.

2.2             Delhi

Les Sikhs se sont installés à Delhi avant 1947 et cette communauté, déjà bien établie, s'est accrue en absorbant le flot des réfugiés sikhs provenant du Pendjab pakistanais au moment de la partition du sous-continent indien (Cole et Sambhi 1978, 165; Amrik Singh 1988, 424). Au moment du recensement de 1981, environ 8 p. 100 de la population de Delhi était sikh (Population 1988, 1111). Un nombre appréciable de Sikhs habitaient dans des quartiers comme ceux de Mangolpuri, de Trilokpuri et de Sultanpuri (PUDR/PUCL 1984, 17, 19, 21). De nombreux Sikhs gagnent leur vie dans le transport et le tourisme à Delhi; d'autres oeuvrent dans l'administration publique et dans l'armée (AP 28 avr. 1988; Delahoutre 1989, 148).

Au cours des émeutes anti-sikhs qui ont suivi l'assassinat d'Indira Ghandi perpétré par deux de ses gardes du corps en 1984, quelque 2 150 Sikhs ont été tués seulement dans la capitale, et de 50 000 à 60 000 Sikhs ont fui la ville, les uns trouvant refuge dans les camps temporaires installés autour de Delhi, les autres regagnant le Pendjab (Minority Rights Group 1989, 321; Lokayan Bulletin 1984, 40; Amrik Singh 1988, 425). Bien qu'on ait rapporté quelques incidents violents impliquant des Sikhs à Delhi, le calme est revenu dans la capitale depuis les émeutes de 1984 (Wallace 17 sept. 1992).

2.3       Bombay et Calcutta

Selon The New York Times, quelque 300 000 Sikhs vivaient à Bombay en 1984 (la population de la ville s'établissait alors à sept millions d'habitants) (2 nov. 1984). Toutefois, une autre source indique qu'en 1988, la ville de Bombay ne comptait pas plus de 100 000 Sikhs (Amrik Singh 1988, 424). D'autres Sikhs sont concentrés dans plusieurs quartiers, Koliwada étant la plus importante communauté sikh de la ville (Reuter 3 nov. 1984). On trouve également d'importantes enclaves sikhs à Sion et à North Dadar. Les Sikhs ont toujours vécu en harmonie avec les autres groupes religieux de Bombay (The New York Times 2 nov. 1984). Comme ailleurs en Inde, ils ont tendance à se concentrer dans certaines occupations : ils possèdent des ateliers de pièces d'automobile, ils conduisent des camions et des taxis, ils travaillent dans des restaurants et exercent les métiers de menuisier ou de manoeuvre. Peu d'entre eux sont au chômage (ibid.; AP 28 avr. 1988; Reuter 3 nov. 1984).

Il semblerait que les communautés sikhs de Calcutta et des autres villes du Bengale occidental soient importantes. Bien que les Sikhs prétendent qu'ils sont présents dans la région depuis l'époque du gourou Nanak, un certain nombre de Sikhs venant du Pendjab sont venus dans cette région au temps de l'Empire colonial britannique. La population sikh du Bengale occidental s'est accrue en 1947 avec le flot de réfugiés en provenance du Pendjab occidental, région qui fait maintenant partie du Pakistan (Eliade 1987, 105). Selon une estimation de 1984, la population de la capitale du Bengale compterait environ 50 000 Sikhs (Reuter 2 nov. 1984). La plupart d'entre eux sont regroupés dans les districts de Kalighat et de Bhawanipur au centre-sud de la ville, où sont situés au moins deux gurdwaras (temples sikhs), et dans le nord de Calcutta, près de l'aéroport, où les services d'autobus et de camionnage ont établi le centre de leurs opérations (O'Connell 18 sept. 1992). Les gurdwaras, les écoles communautaires sikhs et les organismes de bienfaisance sont maintenant présentes à Calcutta, et le Journal of Sikh Studies, un périodique aux horizons multiples, est bien enraciné dans cette ville (Eliade 1987, 105).

2.4   Autres Etats

Très peu de publications traitent des Sikhs établis dans les autres villes et Etats de l'Inde. Toutefois, les nombreux comptes rendus des émeutes de 1984, ainsi que des articles plus récents, témoignent de la présence des Sikhs dans toutes les régions de ce pays. On retrouve des communautés sikhs dans l'Andhra Pradesh, l'Assam, le Bihar, le Gujarat, l'Himachal Pradesh, le Karnataka, le Kerala, le Madhya Pradesh, le Maharashtra, le Tamil Nadu, le Tripura et le Bengale occidental. Dans l'Etat de Jammu et Cachemire, souvent appelé tout simplement Cachemire, la communauté sikh est forte de 25 000 membres, et, au Radjastan, la population sikh, concentrée principalement le long de la frontière du Pendjab, constituait 1,4 p. 100 de la population totale en 1981 (Population 1988, 1111; UPI 19 janv. 1992; The New York Times 1er nov. 1984; Reuter 1er nov. 1984).

3.   VIOLATIONS DES DROITS DE LA PERSONNE PRATIQUEES CONTRE LES SIKHS VIVANT A L'EXTERIEUR DU PENDJAB

Selon un haut fonctionnaire de l'Uttar Pradesh, le militantisme sikh en faveur de l'avènement de l'Etat indépendant du Khalistan « prend de plus en plus l'apparence d'un phénomène inter-Etat » (AP 20 oct. 1991). Comme la police exerce un contrôle accru sur le Pendjab, les militants sikhs déplacent présentement quelques-unes de leurs bases d'opération à l'extérieur de leur Etat d'origine (AP 16 janv. 1992; India Abroad 21 août 1992, 6). La police a aussi intensifié les mesures de répression dans les Etats voisins du Pendjab pour faire en sorte que le militantisme sikh ne prenne pas plus d'ampleur (Pittson 8 sept. 1992; Basarka 21 sept. 1992).

3.1              L'Uttar Pradesh et le Haryana

L'Uttar Pradesh a été durement touché par les émeutes anti-sikhs de 1984. A l'époque, les autorités ont décrété le couvre-feu dans la plupart des grandes villes pour circonscrire la violence (AP 3 nov. 1984; UPI 2 nov. 1984; New York Times 1er nov. 1984). Au fil des ans, la propagation du militantisme sikh s'est fait surtout sentir dans la région montagneuse de l'Uttar Pradesh (Asia Watch 29 sept. 1991, 1; Reuter 16 juill. 1991). Le gouvernement de cet Etat a invoqué les problèmes de sécurité dans cette région pour justifier la « campagne anti-terroriste » lancée en novembre 1991 (AP 17 nov. 1991). Il semblerait que les activités des militants sikhs soient en train de devenir « plus audacieuses et plus impitoyables ». Les militants sikhs ont souvent recours aux enlèvements contre rançon et répandent la terreur dans les villages de l'Uttar Pradesh, contraignant ainsi la population à fuir la région (Gazette 22 août 1992; India Abroad 21 août 1992, 6). A la suite du meurtre de 29 villageois du Terai en août 1992, apparemment commis par des militants sikhs, les députés de l'assemblée législative de l'Uttar Pradesh ont demandé que la troupe soit envoyée dans la région afin de mettre un terme aux activités des militants sikhs dans la région (India Abroad 21 août 1992; AFP 3 août 1992).

Des violations des droits de la personne ont également été commises par la police et les militants sikhs dans d'autres régions de l'Uttar Pradesh. En 1988, les militants sikhs ont tué un membre influent du Parti du Congrès (I) à Kanpur (AP 5 avr. 1988). En octobre 1991, les extrémistes ont déposé une bombe au milieu de la foule qui participait à un festival hindou dans la ville de Ruderpur, tuant 55 personnes. Une seconde bombe a explosé une demi-heure plus tard dans l'hôpital qui venait d'accueillir les victimes de la première déflagration (Le Monde 19 oct. 1991). Un mois plus tard, les militants ont tué neuf civils hindous près de la ville de Rampur, « pour venger la mort d'un compagnon rebelle » (AP 17 nov. 1991). On rapporte également des violations imputés à la police. Un autre incident majeur s'est produit dans la ville de Pilibhit le 13 juillet 1991. Ce jour-là, dix pélerins sikhs ont été mis en garde à vue et abattus par la police. Cette dernière aurait déclaré par la suite que les Sikhs sont morts lors d'un « affrontement » (Asia Watch 29 sept. 1991; AFP 18 juill. 1991). Au cours d'un festival hindou qui se serait déroulé au début de 1992, les policiers auraient extorqué de l'argent à des Sikhs locaux parce qu'ils se seraient livrés à de la distillation illégale (SAHRDC mars 1992, 67-68). La situation qui prévaut dans l'Uttar Pradesh ressemble à celle du Pendjab, si l'on considère que plus de 300 personnes ont été tuées dans cette région au cours des quelques derniers mois (India Abroad 21 août 1992, 6).

A la suite des émeutes anti-sikhs de 1984, des centaines de Sikhs de l'Haryana et de l'Himachal Pradesh ont fui au Pendjab, une région qu'ils considéraient plus sûre, malgré l'existence de certains problèmes de sécurité (Reuter 2 nov. 1984; ibid. 1er nov. 1984). En 1985, le gouvernement de Rajiv Ghandi et le principal parti sikh ont conclu un accord qui acquiesçait à de nombreuses demandes formulées par les militants sikhs, notamment la juridiction exclusive du Pendjab sur la ville de Chandigarh et la mise sur pied d'un tribunal spécial habilité à trancher les litiges entre le Pendjab et les Etats voisins. A l'époque, un article du Los Angeles Times notait que l'entente pouvait se heurter à d'éventuelles critiques de la part des autorités de l'Haryana et du Radjastan qui, dans le passé, s'étaient opposées à toute concession aux Sikhs. Selon Press Trust, cité dans le même article, la sécurité a été renforcée au Pendjab, dans l'Haryana, dans l'union territoriale de Chandigarh et à Delhi dans le but d'empêcher les « terroristes » d' « empoisonner l'atmosphère de bonne volonté » qui règne (25 juill. 1985).

De violents incidents se sont produits au cours des années 1980 dans les villes d'Ambala et de Yamunagar dans l'Haryana, ainsi que dans d'autres localités de ce même Etat (les articles de journaux n'indiquent pas les lieux exacts) (Xinhua 19 juin 1990; Los Angeles Times 11 juill. 1987). En novembre 1991, les tirs aveugles des militants sikhs dans une ville située près de la frontière de l'Haryana et du Pendjab ont fait un certain nombre de victimes, dont de nombreux civils sikhs (AP 10 nov. 1991; The Washington Post 7 déc. 1991). En mars 1992, le chef de l'Haryana Akali Dal (le principal parti politique sikh) a fait état d' « arrestations massives et de torture de Sikhs par la police de l'Haryana » (SAHRDC mars 1992, 47).

3.2    Delhi

Delhi, le lieu de l'assassinat d'Indira Ghandi, a été l'un des principaux centres affectés par les émeutes anti-sikhs de 1984 (The Washington Post 1er nov. 1984; The New York Times 4 nov. 1984). Selon un professeur spécialisé dans les questions sikhs, les principaux gurdwaras de la capitale indienne ont été fortifiés après 1984, en prévision d'autres émeutes (O'Connell 18 sept. 1992). Des attaques contre des Sikhs ont eu lieu depuis 1984, notamment en 1990 lorsque des vandales ont mis à sac un gurdwara sikh à Delhi et ont détruit le livre saint des Sikhs, le Granth Sahib (The Independent 15 nov. 1990). Quelques années auparavant, en 1986, les mesures de sécurité ont été renforcées dans le cadre des célébrations de l'anniversaire de l'Indépendance afin de prévenir toute attaque des extrémistes sikhs. La police craignait que ces derniers ne se soient cachés parmi les nombreux Sikhs établis dans la ville (UPI 15 août 1986). Au cours des élections nationales de 1991, de nombreux Sikhs de Delhi, voyant les forces de sécurité arrêter les automobiles dans le but d'intercepter des militants du Pendjab exerçant leurs activités à Delhi, s'inquiétaient du « mouvement de ressac provoqué par la violence au Pendjab » (The Toronto Star 24 juin 1991). Au mois d'août de cette année, des officiers des forces anti-insurrectionnelles ont investi les repaires de présumés militants sikhs quelques jours avant les célébrations du Jour de l'Indépendance, et plusieurs personnes ont été détenues à des fins d'interrogatoires (AFP 13 août 1992).

Certains rapports indiquent que des militants sikhs de Delhi ont été impliqués dans des incidents violents, dont des attentats à la bombe, des fusillades et des assassinats politiques. En avril 1991, par exemple, une bombe placée dans le principal marché de la ville a fait trois morts et 15 blessés. La police a imputé cet attentat aux militants sikhs, alléguant qu'ils voulaient perturber des élections à venir (AP 26 avr. 1991). Plus tôt dans l'année, la sécurité des fonctionnaires gouvernementaux a été renforcée à la suite de l'assassinat du président du Service administratif indien par un groupe militant (India Abroad 22 mai 1992). En août, l'AFP a signalé une fusillade entre des militants sikhs et les forces de sécurité au cours de laquelle deux personnes auraient trouvé la mort (13 août 1992).

3.3              Bombay et Calcutta

Un article New York Times paru le 2 novembre 1984 signale que les Sikhs et les non-Sikhs vivaient en relative harmonie avant 1984. L'article n'indique pas si Bombay et trois autres villes du Maharashtra ont été placées sous le couvre-feu au cours des émeutes de 1984. D'autres émeutes ont eu lieu depuis. Par exemple, à la suite d'un appel à la grève lancé par des Hindous de Bombay et de Chikli en juillet 1989 pour protester contre la violence au Pendjab, des Hindous se sont livrés à de multiples agressions contre les travailleurs du transport, secteur qui compte de nombreux Sikhs (AP 3 juill. 1989). Toutefois, il n'existe aucune information indiquant que l'ensemble de la communauté sikh est en danger.

Les militants sikhs, « très présents » à Bombay, auraient fait de cette ville le terrain de leurs activités d'extorsion d'hommes d'affaires prospères (AFP 5 mars 1992; India Today 15 juill. 1992, 26). Les militants sikhs qui auraient projeté plus tôt dans l'année l'enlèvement de la petite-fille du premier ministre Rao ont été arrêtés à Bombay (AFP 7 juin 1992). Selon India Today, des organisations sikhs comme le Khalistan Liberation Front (KLF) [Front de libération du Khalistan], la Bhindranwale Tiger Force (BTF) [Force des Tigres de Bhindranwale] et la Khalistan Commando Force (KCF) [Force commando du Khalistan] auraient apparemment fait de la ville de Bombay la cible de leurs futures opérations (India Today 15 juill. 1992, 26). Les fusillades entre les militants sikhs et la police se sont accrues au cours des dernières années, après quoi la police municipale a revendiqué des pouvoirs accrus et un meilleur équipement dans le but de mettre fin à la montée du terrorisme sikh dans la ville (AP 5 mars 1992).

Pendant les émeutes de 1984, de nombreux Sikhs de Calcutta et de Bombay ont dû apparemment se tenir cachés pendant plusieurs jours par crainte d'être molestés par une foule hindoue hostile (Reuter 2 nov. 1984; New York Times 2 nov. 1984). Les échanges de coups de feu entre la police et les militants sikhs cachés dans la jungle le long de la frontière du Bengale et du Bihar ont été signalés en janvier 1991 (Reuter 11 janv. 1991).

Plus récemment, en février 1992, la police a arrêté quelque 28 militants sikhs à Calcutta (AFP 8 févr. 1992; UPI 8 févr. 1992). Malgré ces arrestations, un article publié dans le Washington Post en avril 1992 signalait que Calcutta « avait été épargnée jusqu'à cette date par la violence entre Hindous, Musulmans et Sikhs » (The Washington Post 19 avr. 1992). Plus tard, en août, les militants sikhs décrits comme des « terroristes endurcis » ont été tués dans un affrontement avec la police (All India Radio 4 août 1992). Bien que la violence reliée aux Sikhs se soit concentrée au Pendjab au cours des dernières années, le nombre d'incidents impliquant des militants sikhs est présentement à la hausse dans d'autres régions, même dans des endroits aussi éloignés que le Bengale occidental (The Gazette 22 août 1992).

3.4     Autres Etats

La lutte des séparatistes musulmans au Cachemire oblige un certain nombre de Sikhs à fuir la région (Reuter 29 janv. 1990). A la suite de la mort d'un Sikh en juillet 1990, présumément tué par des militants sikhs, des manifestants appartenant aux deux confessions ont marché dans les rues de Baramulla (situé à environ 30 milles au nord-ouest de Srinagar) et ont accusé les militaires d'avoir commis ce meurtre dans le but de semer la discorde entre les deux communautés (UPI 14 juill. 1990). Plus récemment, en janvier 1992, cinq femmes sikhs ont été enlevées par des militants musulmans au Cachemire (ibid. 19 janv. 1992).

En 1984, des émeutes anti-sikhs ont éclaté principalement dans le nord de l'Inde, mais il y en a eu également plusieurs dans des régions où le nombre de Sikhs est assez restreint, comme à Karnataka, à Kerala, au Tamil Nadu et même dans le Tripura et l'Assam. Les Hindous ont tenu des manifestations pour protester contre le meurtre de leurs coreligionnaires par des militants sikhs. Certaines de ces manifestations ont eu lieu à Ajmer, à Kanpur, à Raipur, à Bombay et à Calcutta (Los Angeles Times 11 juill. 1987). Les militants sikhs seraient également responsables de nombreux meurtres survenus au Radjastan et dans l'Himachal Pradesh, mais les détails et les dates précises de ces meurtres ne sont pas disponibles (AP 10 nov. 1991; AFP 3 août 1992). Il existe peu d'information sur le Madhya Pradesh; toutefois, l'une des sources signale que le gouvernement de l'Etat a récemment autorisé la police locale à détenir des militants sikhs arrêtés conformément aux dispositions de la Terrorist and Disruptive Activities Act (TADA) [Loi sur les activités perturbatrices et terroristes] (SAHRDC mars 1992, 53).

4.                EVALUATION GENERALE DE LA SITUATION DES SIKHS A L'EXTERIEUR DU PENDJAB

Pour évaluer le traitement généralement réservé aux Sikhs à l'extérieur du Pendjab, ils importe de prendre en considération les violations des droits de la personne imputables aux militants sikhs et à la police. L'extension des activités des militants sikhs à d'autres régions a influé de façon significative sur la condition des Sikhs à l'extérieur du Pendjab. La Terrorist and Disruptive Activities Act, promulguée pour la première fois en 1985, s'applique partout en Inde et permet la détention administrative sans que l'on inculpe officiellement ou que l'on cite à leur procès « des personnes soupçonnées d'être des militants ou des partisans » (Asia Watch 29 sept. 1991, 2).

Dans le passé, les relations entre les Sikhs et les Hindous étaient harmonieuses. Les mariages entre Sikhs et Hindous étaient fréquents, et certaines familles hindoues de la caste des Khatris, au Pendjab, perpétuaient la tradition en élevant l'un de leurs fils dans la foi sikh (AP 28 avr. 1988; McLeod 15 sept. 1992). Toutefois, selon Associated Press, la « campagne radicale » des Sikhs au Pendjab a contribué à la détérioration des liens entre les deux communautés et les échanges interconfessionnels traditionnels ont diminué radicalement ces dernières années (28 avr. 1988).

Les Sikhs à l'extérieur du Pendjab ne font pas généralement l'objet d'hostilités, mais, étant donné les conditions chaotiques passagères qui ont prévalu à la suite de certains événements politiques, ils sont devenus la cible de représailles menées sans discernement. Dans les périodes de troubles, le ressentiment prend la forme d'un ressac contre les Sikhs, une minorité reconnue pour ses réussites au sein de la société indienne (Kothari 1989, 450). La situation devient explosive pour la communauté sikh chaque fois que des militants sikhs commettent un attentat important contre une cible hindoue. Les événements qui ont suivi le meurtre d'Indira Ghandi commis par deux Sikhs en 1984 en est une illustration (Oberoi 15 sept. 1992; Wallace 17 sept. 1992). Quelques années plus tard, un autre incident s'est produit : pendant des émeutes qui ont duré trois jours, des Hindous de droite ont lancé des pierres contre des autobus et ont blessé des travailleurs du secteur des transports, à Bombay. Ces émeutes ont été déclenchées en guise de protestation contre le meurtre de six Hindous au Pendjab, en juillet 1987 (Los Angeles Times 11 juill. 1987). En 1986, des Hindous ont tué au moins cinq Sikhs et ont fait exploser une bombe dans un hôtel de Bombay appartenant à des Sikhs pour protester contre le meurtre d'un chef d'Etat-major de l'armée indienne à la retraite (Reuter 13 août 1986). La communauté sikh à l'extérieur du Pendjab a occasionnellement réagi à des incidents particuliers (en n'ouvrant pas leurs commerces ou en organisant des marches de protestation), comme le traitement réservé aux assassins sikhs d'Indira Ghandi en 1989 et le meurtre du leader sikh modéré Harchand Singh Longowal, en 1985 (The Washington Post 7 janv. 1989; The New York Times 22 août 1985).

La montée du chauvinisme hindou constitue également un facteur important qui influe sur la situation des Sikhs ainsi que sur celle des autres communautés confessionnelles en Inde (Millennium: Journal of International Studies 1985, 186). Les mouvements fondamentalistes hindous, tel le Shiv Sena, sont de plus en plus présents au Pendjab, et ils auraient recours à la violence pour s'opposer aux Sikhs (OSAR 1988, 42; Etudes janv. 1987, 18). Les militants sikhs se sont également heurtés à des mouvements fondamentalistes hindous. En janvier et en février 1992, des militants sikhs du Pendjab ont attaqué des membres du Bharatiya Janata Party (BJP), un parti intégriste hindou (La Presse 24 janv. 1992; Reuter 11 févr. 1992; AFP 11 févr. 1992).

Les Musulmans étaient considérés comme les ennemis traditionnels des Sikhs, et les relations entre les deux communautés ont été profondément aigries par la partition du sous-continent indien en 1947 (Millennium: Journal of International Studies 1985, 184). La lutte des séparatistes dans le Cachemire, un Etat à majorité musulmane situé au nord-ouest de l'Inde, a eu des conséquences négatives sur les relations entre les Musulmans et les Sikhs, et a incité certains Sikhs à fuir la région en 1990, par crainte des émeutes (Reuter 29 janv. 1990; UPI 19 janv. 1992). En 1990, des membres des deux communautés ont accusé les militaires de créer un fossé entre les Musulmans et les Sikhs (UPI 14 juill. 1990).

5.                PERSPECTIVES D'AVENIR

Comme les Sikhs forment une communauté assez diversifiée, il est difficile de discerner qui sont les Sikhs à risque. Les Sikhs orthodoxes (kesdhari), qui ne sont pas nécessairement des militants, ont tenté dans le passé de ramener à la religion bon nombre de Sikhs nominaux (sahajdharis) qui ont adopté certains rituels hindous (Delahoutre 1989, 149). De plus, de nombreux sous-groupes fondés sur la caste ou l'occupation (tels les Jats et les Khatris), ou sur les sectes et les initiations (tels les Nirankaris ou les Amritdharis) sont susceptibles d'être traités différemment par les autorités ou par les autres groupes religieux. Par exemple, un Sikh bien rasé de la caste Ahluwalia, Khatri ou Arora peut facilement être pris pour un Hindou ou être moins visible que les autres Sikhs plus orthodoxes (McLeod 1989, 114).

L'exemple des émeutes de 1984 a montré que, dans le contexte de la violence intercommunautaire en Inde, « l'innocence ne compte pas. Le meurtre de Sikhs mazhabis ou de Sikhs sindhis n'ayant pas eu grand-chose à voir avec les activités politiques de l'Akali Dal ou avec les revendications des terroristes démontre la pertinence de cette règle » (Kothari 1989, 448). La recrudescence de la violence contre les Sikhs au moment de l'assassinat d'Indira Ghandi était aveugle, et certains Sikhs ont été tués non pas en raison de leurs opinions personnelles ou de leur militantisme, mais par association (Reuter 2 nov. 1984; Patwant Singh 1988, 415).

Même si la plupart des Sikhs à l'extérieur du Pendjab semblent adopter une attitude modérée sur la question de la formation d'un Etat sikh séparé, il n'en demeure pas moins que les Sikhs tenus de porter le turban et la barbe par leur religion sont très visibles aux yeux des autorités. Les Sikhs sont apparemment suspects et de nombreux chauffeurs de taxi sikhs de Bombay ont coupé leurs cheveux et se sont rasés (ce qui, en principe, va à l'encontre de leurs croyances religieuses) pour n'être pas associés avec les militants. « Cela signifie que dès qu'un chauffeur est Sikh, il y a vérification spéciale [des autorités sikhs] », déclare un propriétaire d'une station de taxis de Delhi (AP 28 avr. 1988). Certains Sikhs à l'extérieur du Pendjab occultent délibérément leur appartenance religieuse parce qu'ils craignent être la cible de représailles en raison de la violence qui sévit dans cet Etat déchiré par les conflits (The Toronto Star 24 juin 1991).

Selon un spécialiste des questions sikhs, les jeunes étudiants sikhs de sexe masculin qui prônent l'avènement du Khalistan ou qui expriment publiquement leur opposition au gouvernement indien ne pourraient être en sécurité nulle part en Inde, en particulier s'ils se sont fait remarquer par leurs marches ou leurs écrits antigouvernementaux. Il ajoute que certains endroits comme Kanpur, où des Sikhs ont été tués après le meurtre d'Indira Ghandi en 1984, pourraient présenter plus de risques pour les Sikhs (O'Connell 18 sept. 1992).

D'autres groupes pourraient être la cible de harcèlement de la part des militants et de la police. Par exemple, le nombre d'hommes d'affaires sikhs détenus contre rançon par les militants est à la hausse. Ces derniers utilisent l'argent des rançons pour financer leurs activités au Pendjab (India Today 15 juill. 1992, 26). Des militants sikhs ont récemment indiqué à des forestiers gouvernementaux de la région du Terai qu'ils mettraient leurs menaces de mort à exécution s'ils ne quittaient pas la région immédiatement (India Abroad 21 août 1992, 6). De même, les politiciens et les fonctionnaires gouvernementaux de Delhi sont fréquemment sur la liste des personnes à assassiner (ibid. 22 mai 1992, 11).

Au lendemain de l'assaut contre le Temple d'or au début de juin 1984, un député sikh du parlement a prédit, en remettant sa démission, que « la blessure psychique infligée au Pendjab au cours de la dernière semaine prendra des siècles à se cicatriser » (The Washington Post 12 juin 1984). L'incident du Temple d'or et le refus subséquent des autorités de poursuivre les agitateurs hindous tenus responsables des émeutes anti-sikhs de 1984 ont semé la division et la désillusion dans l'ensemble de la communauté sikh. D'une part, les Sikhs à l'extérieur du Pendjab disent que la majorité hindoue de l'Inde leur fait sentir qu'ils sont des citoyens à part (AP 28 avr. 1988). D'autre part, la férocité de la campagne des militants sikhs pour la création du Khalistan a également désillusionné de nombreux Sikhs (McLeod 15 sept. 1992). Les Sikhs seraient apparemment « les critiques les plus sévères du concept de la séparation parce qu'ils sont ceux qui en souffrent le plus » (AP 28 avr. 1988).

Malgré leurs antécédents migratoires vers d'autres régions de l'Inde et ailleurs dans le monde, la plupart des Sikhs considèrent le Pendjab comme leur patrie, Amritsar comme la cité la plus sacrée à leurs yeux et le Temple d'or comme la source de leurs appartenance spirituelle (Delahoutre 1989, 148; Patwant Singh 1988, 415). Ils vivent maintenant dans une Inde de plus en plus polarisée, toujours sous la gouverne du Parti du Congrès (I), dont certains membres auraient, semble-t-il, participé à l'organisation des émeutes de 1984 contre les Sikhs (The Economist 1er nov. 1986). La situation des Sikhs à l'extérieur du Pendjab peut sembler plus stable que dans leur patrie déchirée par la violence. Toutefois, les tensions communautaires en Inde semblent augmenter et les explosions de violence seront toujours à craindre tant que les causes fondamentales du conflit n'auront pas été résolues.

6.        ANNEXE : CARTE

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