République du Chili
Chef de l'État et du gouvernementMichelle Bachelet
Peine de mortabolie sauf pour crimes exceptionnels
Population16,6 millions
Espérance de vie78,3 ans
Mortalité des moins de cinq ans (m/f &#8240)10 / 8 ‰
Taux d'alphabétisation des adultes95,7 %

Plusieurs responsables présumés des violations des droits humains commises sous la dictature militaire ont été traduits en justice. Cette année encore, des communautés indigènes ont été victimes de pratiques discriminatoires répandues et d'autres violations de leurs droits fondamentaux.

Contexte

En 2007, le pays a été soulevé par une vague de grèves et de manifestations, expression de la colère généralisée provoquée par les inégalités économiques. Les débats sur la nécessité d'un salaire minimum se sont intensifiés. À Santiago, des milliers de personnes sont descendues dans la rue et plusieurs manifestants et policiers ont été blessés à la suite de violents affrontements. Des centaines de manifestants ont été détenus pour de courtes périodes.

Impunité – justice pour les violations passées

Des militaires et d'anciens agents des services secrets ont été reconnus coupables d'implication dans des affaires d'enlèvements, de torture et d'homicides commis sous le régime militaire d'Augusto Pinochet (1973-1990).

  • En octobre, Manuel Contreras, ancien chef des services secrets, et trois autres anciens agents ont été condamnés à des peines de dix à quinze ans d'emprisonnement pour l'enlèvement, en 1974, de Jorge D'Orival Briceño. Ce membre du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) avait été assassiné par la suite en raison de son appartenance politique.

En novembre, cependant, la Cour suprême a acquitté le colonel à la retraite Claudio Lecaros de la disparition forcée, en 1973, des dirigeants paysans Vidal Riquelme et Cesario Soto et de l'homme d'affaires Rubén Acevedo, en arguant du fait qu'il y avait prescription. La Cour avait auparavant déclaré les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre imprescriptibles, conformément au droit international coutumier.

En septembre, il a été procédé à l'extradition d'Alberto Fujimori vers le Pérou. L'ancien chef de l'État péruvien devait répondre d'accusations de corruption et de violations des droits humains.

Discrimination – droits des populations indigènes

En mars, le Comité des droits de l'homme [ONU] s'est inquiété de l'utilisation de la loi antiterroriste contre des Mapuches ayant participé à des activités de revendication du droit à la terre des populations indigènes.

En février, le Comité des droits de l'enfant [ONU] a exprimé ses préoccupations concernant le nombre élevé d'enfants autochtones victimes de la pauvreté et de discrimination dans l'accès à l'éducation et aux services de santé. Le Comité a formulé plusieurs recommandations dont l'inscription des droits des peuples autochtones dans la Constitution et la ratification de la Convention n° 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT).

  • Le 15 septembre, la police a fait irruption dans la communauté mapuche de Temucuicui (région IX de La Auracanía) et saisi des têtes de bétail. Lorsque les villageois ont demandé des explications, les policiers auraient proféré des injures à caractère raciste. D'après certaines sources, ils recherchaient des animaux volés. Ils ont par la suite rendu les animaux mais sont revenus dans la communauté où ils ont ouvert le feu, faisant au moins un blessé.
  • Le 18 juin, trois enfants de la communauté mapuche de Ranquilco ont été interrogés, à l'école, par des membres de la Division de la police judiciaire à propos d'occupations de terres. Une ordonnance de protection a été demandée en faveur des mineurs. Dans la requête, il était souligné que les enfants et de nombreux parents étaient réellement terrorisés par ces interrogatoires et que les parents craignaient des représailles contre leurs enfants.

Violences contre les femmes

Les ONG chiliennes ont recensé au moins 60 meurtres de femmes en 2007. Les limites de la législation ainsi que des procédures bureaucratiques et des méthodes policières inadaptées continuaient à rendre difficile toute poursuite en justice pour des affaires de violences domestiques ou de violences sexuelles.

La présidente, Michelle Bachelet, a proposé une nouvelle loi aux termes de laquelle le meurtre de femmes serait considéré comme un crime spécifique dans le Code pénal. Ce projet de loi était en cours de discussion au Parlement.

Documents d'Amnesty International

  • Chile: Fujimori Case – the Supreme Court of Justice must comply with obligations of international law contracted by Chile (AMR 22/006/2007).
  • Chili. Les membres de la communauté mapuche Juan Paillalef doivent être jugés équitablement (AMR 22/009/2007).

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