Chronologie des événements janvier 1992 à février 1995

 

CARTE

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LEXIQUE

AFRC             Conseil de gouvernement des forces armées (Armed Forces Ruling Council)

ASUU            Syndicat du personnel universitaire (Academic Staff Union of Universities)

CD          Campagne pour la démocratie (Campaign for Democracy)

CDHR     Comité pour la défense des droits de la personne (Committee for the Defence of Human Rights)

CLO        Organisation des libertés civiles (Civil Liberties Organization)

ING         Gouvernement intérimaire d'union nationale (Interim National Government)

MOSOP Mouvement pour la survie du peuple ogoni (Movement for the Survival of the Ogoni People)

NADECO               Coalition démocratique nationale (National Democratic Coalition)

NANS    Association nationale des étudiants nigérians (National Association of Nigerian Students)

NDSC     Conseil national de défense et de sécurité (National Defence and Security Council)

NLC        Congrès du travail du Nigéria (Nigeria Labour Congress)

NRC        Convention nationale républicaine (National Republican Convention)

NUPENG                Syndicat national du pétrole, de l'énergie et du gaz (National Union of Petroleum and Gas Workers)

PENGASSAN       Association des cadres de l'industrie pétrolière et gazière (Petroleum and Natural Gas Senior Staff Association)

SDP        Parti social-démocratique (Social Democratic Party)

SSS         Service de sécurité de l'Etat (State Security Service)

INTRODUCTION

 Jadis considéré comme le [traduction] « joyau britannique de la démocratie en Afrique de l'Ouest » (Revue des droits de l'homme 1974, 62), le Nigéria n'a pas été à la mesure des espérances entretenues au moment de son indépendance en 1960 (New African Yearbook 1993-94 1994 274-293; Africa South of the Sahara 1990 1989, 763-774). Des dirigeants élus ont gouverné ce pays pendant environ dix des trente-cinq dernières années tandis que divers régimes militaires s'y sont succédé le reste du temps (ibid.). Au cours des 35 dernières années, le pays a été gouverné, pendant environ 10 ans, par des dirigeants élus; le reste du temps, ce sont des régimes militaires qui ont tenu le pouvoir.

Les difficultés qu'éprouve le Nigéria résident en partie dans la structure politique héritée de l'administration coloniale britannique (ibid., 762-763). Ses anciens dirigeants l'avaient divisé en trois régions administratives dominées, chacune, par l'un des trois principaux groupes ethniques (ibid.; New African Yearbook 1993-94 1994, 273). La partie septentrionale du pays est dominée par les Hausas-Fulanis qui sont majoritairement musulmans, le Sud-Est, par les Ibos qui sont pour la plupart des catholiques, et le Sud-Ouest, par les Yorubas qui sont en général des protestants (ibid.; HRW déc. 1993, 28; Revue des droits de l'homme 1974, 62). Cette structure tripartite a eu une influence marquée sur la lutte que se livrent les 250 groupes ethniques du pays pour l'accès à l'appareil gouvernemental et, partant, au pouvoir politique et économique (New African Yearbook 1993-94 1994, 271, 274).

Des régimes militaires successifs ont eu à composer non seulement avec des rivalités ethniques, mais aussi avec une vive opposition de la part de syndicats et de groupes politiques de même qu'avec le désenchantement de la population face à une baisse constante du niveau de vie (New African févr. 1995). Comme l'indiquait New African, les dirigeants militaires du Nigéria ont réagi à l'opposition en adoptant des mesures répressives de plus en plus sévères, dont des décrets interdisant l'activité politique, et passent outre au système judiciaire (ibid.). Ces mesures ont exacerbé les troubles sociaux et politiques, d'où une aggravation des problèmes économiques de la nation (ibid.; Human Rights Watch/Africa oct. 1994).

La présente chronologie fait état des événements survenus au Nigéria entre août 1985 et février 1995. Etant donné que la transition vers la démocratie est un des thèmes centraux du présent document, nous avons ajouté à titre d'information des événements survenus entre 1985 et 1991. Bien qu'habituellement, les chronologies ne traitent pas en profondeur des revirements dans les alliances politiques, des relations ethniques et des questions socio-culturelles, il est possible que de plus amples informations sur ces sujets permettent de mieux comprendre la situation actuelle. Pour plus d'information, veuillez consulter le document de la série « Questions et réponses » publié en mars 1993 par la DGDIR et intitulé Nigéria : Religion et conflit, la revue de presse indexée, la base de données REFINFO et d'autres sources que l'on peut se procurer aux centres de documentation régionaux.

CHRONOLOGIE

1985

27 août

A la faveur du septième coup d'Etat depuis l'indépendance, le général Ibrahim Babangida prend le contrôle du gouvernement nigérian. Il établit le Conseil de gouvernement des forces armées (Armed Forces Ruling Council - AFRC) et prend le titre de président (Freedom in the World 1993-94 1994, 434; New African Yearbook 1993-94 1994, 292; Africa South of the Sahara 1990 1989, 771-772).

1986

13 janvier

Babangida annonce le retour du Nigéria à la démocrtie pour le 1er octobre 1990 (Africa South of the Sahara 1990 1989, 772; New Africa Yearbook 1993-94 1994, 292)

1987

1er juillet

Babangida annonce que la transition au régime civil sera retardée jusqu'au 1er octobre 1992 (Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993a, 4; Africa South of the Sahara 1990 1989, 773).

28 juillet

Le gouvernement militaire annonce son programme de transition (Africa South of the Sahara 1990 1989, 773; Country Reports 1987 1988, 230; Africa Watch oct. 1991, 3). Celui-ci prévoit la rédaction d'une nouvelle constitution, l'interdiction de tous les partis politiques indépendants et la création de deux nouveaux partis gouvernementaux (ibid., 1; Country Reports 1987 1988, 230). De nombreux politiciens et dirigeants militaires, anciens et actuels, ne pourront briguer les suffrages que lorsque la transition sera chose faite (ibid.; Africa Watch Oct. 1991, 1).

1989

3 mai

Le gouvernement lève l'interdiction d'activités politiques pour permettre la formation et l'inscription de partis politiques (Country Reports 1989 1990, 277; Afrique contemporaine oct.-déc. 1989, 52).

11 mai

Les dirigeants militaires approuvent un projet de constitution qui doit devenir loi le 1er octobre 1992 (ibid.; Country Reports 1989 1990, 268).

1991

14 décembre

Des élections aux postes de gouverneurs civils des Etats et de députés aux assemblées législatives des Etats ont lieu (Afrique contemporaine avr.-juin 1992, 85; Africa Research Bulletin déc. 1991, 10384-85). Même si l'ampleur de la fraude lors des primaires de novembre a obligé les militaires à annuler les résultats dans neuf Etats (ibid., 10385; Country Reports 1991 1992, 297), les Country Reports 1991 ne signalent que des cas « isolés » de violence et de manipulation au moment des élections mêmes (1992, 297). La Convention nationale républicaine (National Republican Convention - NRC), l'un des deux partis créés par les militaires en 1990, l'emporte dans 16 des 30 Etats (ibid.; Africa Research Bulletin déc. 1991, 10385).

18 décembre

Le gouvernement militaire abroge le décret du 28 juillet 1987 interdisant aux ex-politiciens de briguer les suffrages, mais l'interdiction demeure pour ceux qui ont été reconnus coupables d'infractions lorsqu'ils étaient titulaires de charge publique (Africa Research Bulletin déc. 1991, 10385; Country Reports 1991 1992, 294). Quelques jours plus tard, 13 ex-politiciens bien en vue arrêtés pour avoir enfreint le décret sont libérés (ibid.; HRW déc. 1991, 90).

1992

1er janvier

Babangida annonce que les électeurs choisiront un président par voie de scrutin public, soit en faisant la queue derrière une photo de leur candidat (Afrique contemporaine avr.-juin 1992, 85; HRW déc. 1992, 37). Peu de temps après, le directeur-rédacteur en chef du Daily Times est congédié à cause d'un article du 31 décembre 1991 dans lequel le lauréat du prix Nobel, Wole Soyinka, critiquait le scrutin public (ibid., 39; LCHR juill. 1993, 275).

25 janvier

Babangida publie la version finale de son programme de transition et fixe les élections présidentielles au 5 décembre 1992 (Afrique contemporaine avr.-juin 1992, 85).

Février

Les unités mobiles de la police - les redoutées « escouades meurtrières » (kill-and-go) - sont retirées des postes de contrôle partout au pays après qu'un agent eut abattu un chauffeur d'autobus à Lagos, causant une petite émeute (LCHR mai 1992, 3; Reuters 4 avr. 1993; Country Reports 1992 1993, 196). Les unités sont redéployées avant la fin du mois (ibid.). Deux chauffeurs de camion sont abattus à des postes de contrôle en juin et juillet, ce qui déclenche des grèves à Lagos (ibid.). Les unités mobiles de la police sont de nouveau retirées en septembre après qu'un colonel de l'armée eut été tué par balle à un poste de contrôle à Lagos (ibid.).

11 février

Des affrontements entre le groupe musulman des Hausas et la minorité chrétienne des Katafs dans l'Etat de Kaduna, dans le nord du Nigéria, font 30 morts et environ 50 blessés (New African Yearbook 1993-94 1994, 293; Afrique contemporaine avr.-juin 1992, 85; News from Africa Watch 30 mars 1993, 2). La violence est imputée à l'intention du gouvernement de déménager un marché d'un district hausa à un district kataf. Un conflit de longue date oppose les deux groupes au sujet de la propriété de terres (ibid.).

Mars

Onze civils sont libérés après avoir été détenus pendant près de deux ans à la suite d'une tentative de coup d'Etat en avril 1990. Neuf d'entre eux sont des parents de suspects et n'avaient pas été inculpés (Country Reports 1992 1993, 199; AI 1993, 227). Neuf officiers de l'armée continuent à être gardés au secret (ibid.; HRW déc. 1992, 37).

20 mars

Le rédacteur en chef du Nigerian Tribune, Folu Olamiti, est arrêté et accusé [traduction] « de provocation, de diffamation et de publication de fausses nouvelles » pour avoir publié un article intitulé « Ibadan under Police Siege » (Ibadan est sous le contrôle de la police) (Country Reports 1992 1993, 200; Afrique contemporaine juill.-sept. 1992, 77).

9 avril

Les forces de police et de sécurité obligent le Concord, un groupe de 13 publications, à cesser ses activités. Celui-ci est accusé [traduction] « d'avoir miné l'intérêt national et la sécurité » (Country Reports 1992 1993, 200; Constitutional Rights Journal avr.-juin 1994b, 37), et ne reprend ses activités qu'après que son directeur M.K.O. Abiola eut fait publiquement des excuses au président (ibid.; LCHR juill. 1993, 275; Country Reports 1992 1993, 200).

4 mai

Des émeutes éclatent à Lagos en raison d'une augmentation des tarifs du transport en commun (HRW déc. 1992, 38). Les politiques économiques du gouvernement et de fortes augmentations des prix entraînent de nombreuses manifestations et des bagarres violentes. Des centaines de personnes sont arrêtées et au moins 80 tuées dans diverses régions du pays au cours des semaines qui suivent (AI 1993, 226; HRW déc. 1992, 38).

18 mai

A Zango-Kataf, dans l'Etat de Kaduna, des affrontements entre les Katafs chrétiens et les Hausas musulmans débouchent sur des émeutes à caractère ethnique et religieux qui gagnent les villes de Kaduna et de Zaria (Afrique contemporaine juill.-sept. 1992, 77; HRW déc. 1992, 38; News from Africa Watch 30 mars 1993, 3). Le nombre de morts est évalué à moins de 300 par le gouvernement et à « quelques milliers » par des organismes de défense des droits de la personne (ibid.; HRW déc. 1992, 38; Country Reports 1992 1993, 202). Deux tribunaux sont créés pour juger 70 personnes que l'on soupçonne d'avoir participé aux émeutes. L'un des détenus est l'ex-général et chef kataf Zamani Lekwot, aussi ex-gouverneur militaire de l'Etat de Rivers et ambassadeur au Sénégal (CDHR 12 oct. 1992; HRW déc. 1992, 38; News from Africa Watch 30 mars 1993, 1). Après avoir été relâchés puis arrêtés de nouveau, Lekwot et cinq autres personnes sont reconnus coupables d'homicide et condamnés à mort (voir aussi les articles d'août 1993 et du 18 mars 1994) (ibid., 5). Des observateurs chargés de veiller au respect des droits de la personne critiquent le tribunal pour discrimination politique et ethnique (ibid., 3-4; CDHR 12 oct. 1992; Country Reports 1993 1994, 217); l'un des membres du tribunal démissionne en guise de protestation sous prétexte que les jugements ont été rendus sans sa participation (ibid.).

19 mai

Beko Ransome-Kuti, président du Comité pour la défense des droits de la personne (Committee for the Defence of Human Rights - CDHR) et dirigeant de la Campagne pour la démocratie (Campaign for Democracy - CD), est arrêté chez lui à Lagos par 200 membres du Service de sécurité de l'Etat (State Security Service - SSS) (AI 1993, 226; Country Reports 1992 1993, 198; HRW déc. 1992, 40). Deux autres membres de la CD sont arrêtés le même jour, dont Femi Falana, président de l'association nationale des juristes démocrates (National Association of Democratic Lawyers) (HRW déc. 1992, 40; AI 1993, 226). Un avocat et membre de la CD qui était leur représentant, Gani Fawehinmi, est arrêté le 29 mai (ibid.; HRW déc. 1992, 40). Tous ces hommes sont gardés au secret, et les autorités militaires refusent de se plier aux ordonnances de la cour voulant qu'ils soient traduits devant elle. Le 29 juin, ils sont accusés de complot en vue de commettre une trahison et mis en liberté sous caution (ibid.; AI 1993, 226; Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993b, 19).

20 mai

Le gouvernement interdit les associations ethniques, religieuses et régionales qui appuient des candidats politiques (HRW déc. 1992, 38; LCHR juill. 1993, 276; Country Reports 1992 1993, 201).

Juin

Le Parti social-démocrate (Social Democratic Party - SDP) et la Convention nationale républicaine tiennent des primaires en vue des élections du 4 juillet au sénat et à la chambre des représentants (Country Reports 1992 1993, 202-03). A la fin de juin, la Commission nationale électorale exclut plus de 30 candidats des deux partis, apparemment pour des raisons de sécurité (ibid.; Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993a, 7).

1er juillet

La haute cour de Lagos ordonne au gouvernement de verser à M. Ransome-Kuti la somme de 50 000 naira (2 500 $ US) en dommages-intérêts pour avoir été arrêté et détenu illégalement (AI 1993, 226; Country Reports 1992 1993, 199). Le gouvernement ne tient pas compte d'une ordonnance de la haute cour de justice d'Ikeja lui enjoignant en juillet de libérer 50 autres personnes détenues depuis les émeutes de mai, tout comme plusieurs autres ordonnances d'ailleurs (LCHR juill. 1993, 275; Country Reports 1992 1993, 199-200).

4 juillet

Le SDP remporte les élections législatives, allant chercher 47 sièges sur 91 au sénat et 310 sur 598 à la chambre de représentants (Afrique contemporaine oct.-déc. 1992, 283; Freedom in the World 1993-94 1994, 434). Une femme est élue au sénat et six autres à la chambre des représentants (Country Reports 1992 1993, 203).

22 juillet

Le gouvernement interdit le syndicat du personnel universitaire (Academic Staff Union of Universities - ASUU) alors en grève. (Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993c, 12; Country Reports 1992 1993, 201).

Août

Les autorités militaires libèrent Jennifer Madike, une importante détenue qui avait été emprisonnée en vertu du décret no 2 pour avoir été impliquée dans un scandale de corruption du gouvernement en 1991 (LCHR juill. 1993, 275; Country Reports 1992 1993, 199). Le décret no 2, rendu en 1984, autorise le gouvernement à détenir sans inculpation quiconque est réputé constituer une menace pour la sécurité de l'Etat ou le bien-être économique de la nation (ibid.).

Le commissaire de police de l'Etat de Delta annonce qu'au cours des six premiers mois de 1992, ses officiers ont tué 53 personnes soupçonnées de vol à main armée, soit 12 de plus qu'ils en ont arrêté. Selon certaines sources, de tels chiffres montrent la propension de la police nigériane à recourir à une force meurtrière (Country Reports 1992 1993, 197; LCHR juill. 1993, 274).

1er août

La première d'une série d'élections primaires présidentielles est marquée par la fraude, la corruption et les irrégularités à grande échelle. Les partis et le gouvernement conviennent d'en annuler les résultats (Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993a, 5; Freedom in the World 1993-94 1994, 434-435; Country Reports 1992 1993, 203).

4 septembre

L'ASUU accepte de mettre fin à la grève qu'il avait déclenchée pour obtenir de meilleurs salaires, une plus grande autonomie et un meilleur financement pour les universités (Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993c, 12; Afrique contemporaine oct.-déc. 1992, 284; CDHR 31 déc. 1993, 19). La grève prend fin le 9 septembre, mais le syndicat continue à être interdit (ibid.; Country Reports 1992 1993, 201).

19 septembre

Une fraude généralisée contribue à l'échec de la deuxième série de primaires. Le 16 octobre, le gouvernement annule les résultats du vote une deuxième fois et nomme des comités transitoires qui vont remplacer l'exécutif des partis politiques à tous les niveaux (Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993a, 5-6; Country Reports 1992 1993, 203)

17 novembre

Babangida annonce que l'élection présidentielle, prévue pour décembre 1992, est reportée au 12 juin 1993 (Country Reports 1992 1993, 203; Freedom in the World 1993-94 1994, 435). Chaque parti se choisira un candidat dans le cadre d'une série de congrès qui se termineront par une convention nationale (Country Reports 1992 1993, 203; Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993a, 6). Le processus de transition est prolongé jusqu'au 27 août 1993 (Country Reports 1992 1993, 203; Afrique contemporaine janv.-mars 1993, 79). Faisant valoir la corruption à grande échelle, le gouvernement militaire interdit également toute participation aux élections aux 23 candidats présidentiels qui ont pris part aux primaires précédentes (AI 1993, 226; Freedom in the World 1993-94 1994, 435; Country Reports 1992 1993, 203).

Décembre

Plusieurs personnes manifestent à Kano, dans le nord du Nigéria, contre le report du retour au régime civil et demandent la démission de Babangida. Figurent parmi les personnes arrêtées et accusées de subversion l'ancien gouverneur adjoint de l'Etat de Kano, Wada Abubakan, l'ex-président du SDP de l'Etat de Kano, Inuana Ammam, et l'ex-dirigeant syndical Wada Waziri (AI 1993, 226-227; LCHR juill. 1993, 276).

1993

4 janvier

Le Conseil transitoire civil vient remplacer le conseil des ministres. Présidé par l'homme d'affaires Ernest Shonekan, il demeurera en place jusqu'à ce que la transition vers le régime civil soit terminée le 27 août (AI 1994, 228; Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993a, 8; Afrique contemporaine avr.-juin 1993, 92).

5 janvier

Le gouverneur Otedola, de l'Etat de Lagos, ordonne la libération de 12 enfants condamnés à mort pour vol en 1988 (CDHR 31 déc. 1993, 29). Leur peine avait auparavant été commuée en emprisonnement à vie, puis en 10 ans de détention après que des groupes nationaux et internationaux de défense des droits de la personne eurent exercé des pressions (ibid.; Victims mars 1993, 1).

7 janvier

L'AFRC est dissous et remplacé par le Conseil national de défense et de sécurité (National Defence and Security Council - NDSC) (Freedom in the World 1993-94 1994, 435; Afrique contemporaine avr.-juin 1993, 92). Même si Shonekan dirige les affaires quotidiennes du gouvernement, le NDSC conserve effectivement le contrôle, le ministre de la Défense Abacha jouant un rôle de premier plan (ibid.; AI 1994, 228).

Février

Des agents de police et de sécurité font une descente dans les bureaux de l'Organisation des libertés civiles (Civil Liberties Organisation - CLO) où ils confisquent des états financiers, des listes de membres et le manuscrit d'un rapport sur les femmes et les enfants détenus dans des prisons nigérianes (HRW déc. 1993, 31; Country Reports 1993 1994, 221-222). Des agents de sécurité perquisitionnent également au domicile du président de la CLO, Olisa Agbakoba, et d'un membre du CDHR, Chima Ubani (ibid., 222). Selon les Country Reports 1993, le harcèlement dont des organismes de défense des droits de la personne sont la cible serait « chose courante » (ibid., 213).

1er mars

Le gouvernement intensifie ses efforts pour faire taire la presse lorsque des membres du SSS appréhendent le rédacteur en chef du journal Reporter de l'Etat de Kaduna et interdisent l'accès de ses locaux (HRW déc. 1993, 30; CDHR 31 déc. 1993, 5; Country Reports 1993 1994, 218). Au cours des trois mois qui suivent, les forces de sécurité arrêtent les rédacteurs en chef de plusieurs autres journaux et magazines qui critiquent le régime, ou suspendent leurs opérations (ibid.; CDHR 31 déc. 1993, 5-7).

1er mai

L'interdiction qui frappait depuis six ans l'Association nationale des étudiants nigérians (National Association of Nigerian Students - NANS) est leveé (Afrique contemporaine juill.-sept. 1993, 95; HRW déc. 1993, 30-31).

2 mai

Le gouvernement promulgue le décret relatif aux infractions de trahison ou relevant de la trahison (Treason and Treasonable Offences Decree) en vertu duquel est passible de la peine de mort toute personne qui menace le « tissu » de la société nigériane (HRW déc. 1993, 30; AI 1994, 229; Country Reports 1993 1994, 218). D'aucuns croient que le décret vise le groupe ethnique ogoni, les défenseurs des droits de la personne et les journalistes (HRW déc. 1993, 30). Ce décret est suspendu le 21 mai à la suite de protestations nationales et internationales, mais il n'est pas abrogé (ibid.; AI 1994, 229; Country Reports 1993 1994, 218).

3 mai

L'ASUU, qui est toujours interdit, lance un ordre de grève pour dénoncer le manque d'autonomie des professeurs et leurs conditions de travail (Afrique contemporaine juill.-sept. 1993, 95; HRW déc. 1993, 31; Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993c, 12). Le gouvernement réagit en déclarant l'enseignement un service essentiel et en légalisant le congédiement des enseignants et des éducateurs qui s'absentent de leur travail pendant plus d'une semaine (ibid., 12-13; HRW déc. 1993, 31). Le décret est annulé après qu'un tollé général s'est élevé (ibid.).

22 mai

The News, un nouveau magazine au « franc parler » est obligé de cesser ses activités; la police interdit l'accès de ses locaux et met « à prix » la tête de ses journalistes (CDHR 31 déc. 1993, 7; HRW déc. 1993, 30). Des milliers de numéros de The News et du magazine Tell sont saisis en avril et en mai, et ceux qui les vendent sont souvent détenus sans inculpation (Country Reports 1993 1994, 218).

10 juin

Le gouvernement retire leur accréditation à huit observateurs américains des élections et expulse Michael O'Brien de la US Information Agency. Ce dernier avait dit auparavant que le report des élections « inquiéterait grandement » le gouvernement américain (HRW déc. 1993, 32).

12 juin

Bien que le processus menant aux élections ait été marqué « d'une manipulation intensive » (Country Reports 1993 1994, 213) et la participation au scrutin peu élevée (Country Reports 1993 1994, 212-13; AI 1994, 228; Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993a, 9). Le Mouvement pour la survie du peuple ogoni (Movement for the Survival of the Ogoni People - MOSOP) boycotte les élections et proteste contre la destruction des terres ogonies riches en pétrole dans l'Etat de Rivers par les pétrolières multinationales en collaboration avec les forces militaires (HRW déc. 1993, 29; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 15).

14 juin

Les résultats provisoires des élections indiquent que le chef Moshood K.O. Abiola, candidat du SPD à la présidence et millionnaire musulman yoruba du Sud (EarthAction déc. 1994; Freedom in the World 1993-1994 1994, 435), est en voie de remporter haut la main les élections. En effet, selon les résultats provisoires, il remporterait les élections dans 11 des 15 Etats déclarés, y compris l'Etat d'origine de son adversaire du NCR. Les résultats subséquents révèlent qu'Abiola est vainqueur dans 21 Etats sur 30. L'appui qu'il a obtenu ne connaît aucune frontière ethnique, géographique ou religieuse (Freedom in the World 1993-1994 1994, 435; HRW déc. 1993, 28).

16-17 juin

La commission nationale des élections (National Electoral Commission - NEC), après avoir ignoré une ordonnance de la haute cour d'Abuja interdisant la tenue d'élections, annonce qu'elle allait se plier à une deuxième ordonnance de la haute cour d'Abuja interdisant la divulgation des résulats finals (Africa Research Bulletin juin 1993, 11041). Le lendemain, la décision de la NEC est annulée par deux ordonnances de tribunaux, dont l'une a été prononcée par le juge Moshood Olugbani qui a exigé à ce que les résultats soient divulgués dans les 24 heures (ibid.). Devant les protestations provenant du public, de la classe politique et des critiques en matière sociale, le Dr Ransome-Kuti annonce que la CD allait rendre publics les résultats dans les 24 heures si le NEC ne le faisait pas avant (ibid.).

22-23 juin

Le 22 juin, la haute cour d'Abuja aurait déclaré les élections « nulles et non avenues » parce que la NEC n'avait pas tenu compte de la première ordonnance qui interdisait la tenue d'élections. Le lendemain, Babangida annule les élections soutenant qu'il y aurait eu de nombreuses irrégularités, mais aucune preuve de fraude n'est jamais fournie à la population nigériane (Freedom in the World 1993-94 1994, 435; Country Reports 1993 1994, 213; AI 1994, 228).

5 juillet

Des manifestations pacifiques organisées à Lagos et dans d'autres villes après l'annulation des élections par Babangida tournent à la violence (HRW déc. 1993, 28; Country Reports 1993 1994, 213; AI 1994, 229; Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993a, 10). Des entreprises et des magasins sont pillés, des voitures volées et mises à feu, on enflamme également des pneux disposés pour bloquer l'accès au district des affaires central (Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993a, 10), bien qu'il se pourrait que des étudiants aient également pris part à la violence (Country Reports 1993 1994, 214; CDHR 31 déc. 1993, 2; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 3). Des défenseurs des droits de la personne et de la démocratie, des dirigeants syndicaux et des étudiants sont harcelés par centaines, arrêtés et détenus sans qu'il leur soit permis de communiquer avec leur famille (HRW déc. 1993, 31). La CLO rapporte que 250 manifestants sont gardés pendant quatre semaines dans un camp de détention (ibid., 28). Le gouvernement ne fait aucun effort pour enquêter sur la conduite des forces de sécurité pendant ou après les émeutes de juillet(Country Reports 1993 1994, 214; HRW déc. 1993, 30). La Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Communauté européenne et le Canada retirent leur aide au Nigéria pour protester contre l'annulation des élections (ibid., 28; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 3).

13 juillet

Après un mois de détention, le porte-parole du MOSOP, Ken Saro-Wiwa, et deux autres personnes font l'objet d'accusations liées au boycottage des élections de juin par les Ogonis (AI 1994, 229; HRW déc. 1993, 29). Saro-Wiwa avait également été détenu à deux reprises en avril (Country Reports 1993 1994, 216).

22 juillet

Le gouvernement oblige sept médias à cesser leurs activités : Punch, Concord Press, Sketch, Abuja Newsday, la société de radiodiffusion de l'Etat d'Ogun et The Observer (Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993a, 10; CDHR 31 déc. 1993, 8; Country Reports 1993 1994, 219). Tous avaient critiqué l'annulation de l'élection par le gouvernement (ibid.).

29 juillet

Le Nigéria signe le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (AI 1994, 229; Constitutional Rights Journal avr.-juin 1994c, 13). Il ne ratifie ni le premier protocole facultatif, qui confère aux individus le droit d'en appeler devant le Comité des droits de l'homme des Nations Unies, ni le deuxième protocole facultatif qui vise l'abolition de la peine de mort (ibid.).

Août

A la suite d'une action intentée par une ONG de promotion des droits constitutionnels, le Constitutional Rights Project, Babangida commue en un emprisonnement de cinq ans la peine de mort imposée au général Lekwot et à 12 autres personnes reconnues coupables après les émeutes de mai 1992 à Kaduna (voir aussi les articles du 18 mai 1992 et du 18 mars 1994) (HRW déc. 1993, 30; AI 1994, 230).

9 août

Quarante agents de sécurité font une descente dans les bureaux de la CD où ils s'emparent des dossiers et arrêtent tous ceux qui sont présents, y compris les visiteurs (HRW déc. 1993, 31).

12 août

Le gouvernement lève l'interdiction qui frappait l'ASUU (Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993c, 13; Country Reports 1993 1994, 219). Le lendemain, Omotoye Olorode, professeur à l'Université Obafemi Awolowo à Ile-Ife, est arrêté relativement à des activités reliées à la défense de la démocratie (CDHR 31 déc. 1993, 20; Victims sept. 1993, 6).

La ville de Lagos est paralysée par des grèves et des manifestations organisées par la CD, le Congrès du travail du Nigéria (Nigerian Labour Congress - NLC), les syndicats des travailleurs du pétrole en grève et d'autres organisations (Afrique contemporaine oct.-déc. 1993, 261; HRW déc. 1993, 28). Les forces de sécurité procèdent à l'arrestation de 200 activistes participant à une manifestation assise pour protester contre le régime militaire et l'annulation des résultats des élections du 12 juin (Country Reports 1993 1994, 216; Constitutional Rights Journal juill.-sept. 1993a, 11). Les manifestations, qui se poursuivent en septembre et en octobre, sont chaudement appuyées à Lagos et à Ibadan, mais pas autant dans les régions du Nord et de l'Est (HRW déc. 1993, 28).

16 août

Le gouvernement publie le décret no 43, lequel prévoit des mesures sévères à l'endroit de la presse, y compris une peine d'emprisonnement maximale de 10 ans et une amende pour publication de « fausses informations » (HRW déc. 1993, 30; Country Reports 1993 1994, 219).

17 août

Le gouvernement militaire dissout les comités exécutifs du Congrès du travail du Nigéria et des syndicats des travailleurs du pétrole (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 7).

26 août

Babangida démissionne. Même s'il soutient que son gouvernement militaire cède le pouvoir comme prévu (AI 1994, 228), selon certaines sources, sa démission serait attribuable aux grèves généralisées, aux manifestations et aux pressions exercées par le général Sani Abacha et d'autres officiers de l'armée (HRW déc. 1993, 28; Freedom in the World 1993-94 1994, 435). L'homme d'affaires Ernest Shonekan, en qui bien des gens voient l'homme de paille d'Abacha (ibid.), lui succède à la tête du gouvernement intérimaire d'union nationale (Interim National Government - ING) (AI 1994, 228; Country Reports 1993 1994, 212). Il promet de tenir de nouvelles élections présidentielles et de transférer le pouvoir à un gouvernement civil avant le 31 mars 1994 (ibid.; AI 1994, 228; HRW déc. 1993, 29).

Septembre

Une haute cour de justice de l'Etat de Borno accorde le statut de réfugié à 244 Tchadiens et empêche le gouvernement de les déporter. Elle déclare également illégales leur arrestation et leur détention en 1991 et 1992 (AI 1994, 230). Les réfugiés qui, selon les informations reçues, fuyaient les combats dans la région du lac Tchad (Country Reports 1992 1993, 202), ont été arrêtés par les forces de sécurité dans la ville de Maiduguri, dans le nord-est du pays, à la demande des autorités tchadiennes (AI 1993, 227). Ils ont été détenus sans inculpation ni procès dans un camp militaire nigérian (ibid.). Plus de 200 personnes auraient été secrètement déportées vers le Tchad en 1992 (ibid.; Country Reports 1992 1993, 202) et, à leur arrivée, au moins trois d'entre elles auraient été torturées à mort ou exécutées de façon extrajudiciaire par les autorités tchadiennes tandis que 40 autres auraient péri en détention (AI 1993, 227).

L'ASUU met un terme à sa grève et toutes les universités fermées depuis mai rouvrent leurs portes (HRW déc. 1993, 31).

8 novembre

Alors qu'on ne s'y attendait pas, le gouvernement de Shonekan augmente le prix des carburants de 600 à 700 p. 100 (HRW déc. 1993, 29; Freedom in the World 1993-94 1994, 437; CDHR 31 déc. 1993, 23). Une semaine plus tard, à la suite de cette augmentation et à une décision du 10 novembre de la haute cour de justice de Lagos déclarant le gouvernement national provisoire illégal, le NLC donne un ordre de grève nationale (ibid.; Afrique contemporaine janv.-mars 1994, 78).

17 novembre

Pendant que grèves et manifestations font rage, les militaires lancent un coup d'Etat, forçant Shonekan à démissionner. L'ex-ministre de la Défense, le général Abacha, devient chef d'Etat et commandant en chef de l'armée (HRW déc. 1993, 28, 29; Country Reports 1993 1994, 212; AI 1994, 228; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 3). Il remplace tous les agents civils par des commandants militaires et dissout l'assemblée nationale, la commission électorale et toutes les administrations étatiques, locales et fédérales (ibid.; Freedom in the World 1993-94 1994, 434; AI 1994, 228). Les deux partis politiques du pays et les autres associations sont interdits indéfiniment (ibid.; Freedom in the World 1993-94 1994, 434). Le conseil provisoire de gouvernement (Provisional Ruling Council - PRC), qui est composé en majorité de militaires et qui dirige par décrets, est mis en place (AI 1994, 228-29; Country Reports 1993 1994, 212). Abacha lève l'interdiction imposée aux médias, mais il conseille aux journalistes de faire attention à ce qu'ils publient (HRW déc. 1993, 30).

18 novembre

Abacha annonce l'organisation d'une conférence pour décider du futur régime de gouvernement du Nigéria (Country Reports 1993 1994, 212; Constitutional Rights Journal janv.-mars 1994a, 5). Seulement 273 délégués sur 369 seront élus - les autres étant des militaires nommés - et c'est l'armée qui décidera des sujets de délibération (ibid.; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 3). Selon une source, la plupart des membres de la commission à qui est confiée l'organisation de la conférence constitutionnelle sont d'anciens politiciens « inaptes et corrompus » (Constitutional Rights Journal janv.-mars 1994a, 5).

16 décembre

Afrique contemporaine rapporte que 30 personnes ont été tuées et 400 autres blessées lors d'affrontements entre les Ogonis et les Okrikas dans l'est du Nigéria (avr.-juin 1994, 87).

20 décembre

Le gouvernement militaire promulgue dix nouveaux décrets, dont un voulant que les décrets pris durant le règne militaire, soit du 31 décembre 1983 au 26 août 1993, ne puissent être contestés légalement (LCHR juill. 1994, 255; Constitutional Rights Journal janv.-mars 1994b, 32; CDHR 31 déc. 1993, 26).

30 décembre

Human Rights Watch rapporte qu'entre juillet et septembre 1993, environ 1 000 Ogonis ont été tués et des milliers d'autres déplacés durant des attaques dans l'Etat de Rivers que le gouvernement aurait sanctionnées (HRW déc. 1993, 29).

1994

3 janvier

Une équipe spéciale créée par le gouvernement de l'Etat de Lagos pour nettoyer la ville du même nom rase 300 nouveaux étals de vendeurs ambulants à Mushin (Constitutional Rights Journal avr.-juin 1994a, 5). Deux journalistes assurant la couverture de l'incident sont battus (ibid.).

30 janvier

Le journal The Champion rapporte que des membres d'un groupe de travail environnemental arrêtent environ 20 femmes à Owerri, capitale de l'Etat d'Imo, parce qu'elles sont vêtues « de manière indécente » (Constitutional Rights Journal avr.-juin 1994a, 8). Le CDHR signale que de jeunes femmes des Etats de Rivers et d'Edo ainsi que de Lagos sont parfois déshabillées comme mesure de punition à cause de leur tenue (Victims mars 1994, 2).

10 février

Des affrontements entre étudiants chrétiens et musulmans dans l'Etat de Kano font près de 65 blessés (Afrique contemporaine avr.-juin 1994, 87).

Mars

Faisant allusion à la détérioration du niveau de vie au Nigéria, les responsables du Constitutional Rights Project affirment que [traduction] « pour des millions de Nigérians, la vie est vraiment pire qu'elle ne l'était il y a quelques années. Le chômage est à la hausse et les services publics comme l'électricité, l'approvisionnement en eau, les routes et le téléphone, fonctionnent par à-coups » (Constitutional Rights Journal janv.-mars 1994a, 7).

18 mars

Le général Lekwot et cinq autres personnes reconnus coupables au cours d'un procès grandement critiqué après les émeutes d'origine ethnique de Kaduna en mai 1992 sont libérés (voir aussi les articles du 18 mai 1992 et d'août 1993) (West Africa 17 avr. 1994).

16 avril

La 12e réunion annuelle de l'organisation des femmes au Nigéria (Women in Nigeria -WIN) se termine par un appel aux militaires les exhortant à lever l'interdiction des activités politiques (Liberty janv.-avr. 1994, 9).

22 avril

Abacha annonce que l'interdiction des activités politiques sera levée le 17 janvier 1995 (Afrique contemporaine juill.-sept. 1994, 88; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 3).

Mai

La Coalition démocratique nationale (National Democratic Coalition - NADECO) est créée. Composée de politiciens, d'officiers de l'armée à la retraite et de membres du mouvement pour la démocratie, elle a quatre principales demandes : premièrement, que le gouvernement militaire renonce au pouvoir; deuxièmement, que le chef M.K.O. Abiola soit nommé président; troisièmement, que la conférence constitutionnelle soit annulée et qu'il y ait organisation d'une conférence nationale pour planifier l'avenir du pays; et, quatrièmement, que le pays soit restructuré en une véritable fédération (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 4; Manchester Guardian Weekly 26 juin 1994; West Africa 26 juin 1994b). Selon une source, la NADECO aurait été mise sur pied par la classe politique en vue de la création d'une vaste alliance entre le Nord et le Sud (Africa Research Bulletin 25 juill. 1994, 11461).

22 mai

Le président du MOSOP, Ken Saro-Wiwa, est arrêté par les forces de sécurité en pays ogoni (HRW déc. 1994, 36; AI 27 juin 1994). Il est détenu au lendemain du meurtre, par des jeunes, de quatre représentants officiels du gouvernement ogoni lors d'un rassemblement (IPS 27 déc. 1994; Africa Research Bulletin 21 sept. 1994, 11557). Selon Amnesty International, [traduction] « les accusations portées contre Saro-Wiwa ne sont pas fondées [...] et sa plus récente détention s'explique uniquement, comme plusieurs fois dans le passé, par la campagne qu'il mène au nom du peuple ogoni » (29 juin 1994). Des groupes de défense des droits de la personne signalent par la suite qu'au moins 50 Ogonis ont été tués en 1994, soit à partir du moment où, en avril, la police et les forces militaires ont reçu l'ordre de « restaurer et maintenir » la paix dans l'Etat de Rivers (AI 11 nov. 1994; HRW déc. 1994, 37-38). Des femmes et des fillettes auraient été violées, des villages pillés et incendiés et 600 Ogonis arrêtés pour être détenus dans des camps militaires (ibid., 38; AI 11 nov. 1994). Shell suspend ses opérations après la destruction de plus de deux millions de dollars d'équipement (IPS 27 déc. 1994).

23 mai

La première série d'élections de délégués à la conférence constitutionnelle a lieu (Afrique contemporaine juill.-sept. 1994, 89). La NADECO lance un appel au boycottage, appel auquel répondent de nombreux habitants du Sud-Ouest dominé par les Yorubas, la patrie du chef Abiola. Il y a un manque général d'intérêt parmi les électeurs (West Africa 5 juin 1994a; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 4). Quinze défenseurs de la démocratie et des droits de la personne sont arrêtés temporairement, supposément pour avoir essayé d'interrompre les élections (ibid.).

31 mai

L'inspecteur général de la police déclare que la NADECO est une organisation politique illégale (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 4). De nombreux membres de la NADECO ont été arrêtés par les forces de sécurité dans les semaines qui ont suivi sa formation (West Africa 26 juin 1994b).

Juin

L'avocat et cofondateur de la CLO, Olisa Agbakobaof, remporte le prix Deutscher Richterbund de 1993 (association de la magistrature allemande) pour avoir risqué sa vie pour la défense des droits de la personne au Nigéria (West Africa 5 juin 1994b).

2 juin

L'ancien président du sénat Ameh Ebute est appréhendé le jour après avoir déclaré que le sénat reprendrait ses travaux. L'assemblée législative avait tenu des réunions secrètes. D'autres anciens législateurs, des gouverneurs et d'autres politiciens, dont bon nombre appartiennent à la NADECO, sont aussi appréhendés en juin (AI 21 juill. 1994a; Africa Research Bulletin 25 juill. 1994, 11461; HRW déc. 1994, 35). Au moins 13 d'entre eux sont accusés de trahison et détenus pendant près de deux mois (ibid.).

9 juin

Accusé de trahison, l'avocat spécialiste des droits de la personne et président de la CD, Beko Ransome-Kuti, est détenu sous secret pendant 19 jours, accusé d'une infraction assimilable à la trahison, puis mis en liberté sous caution (Victims juin 1994, 5; AI 21 juill. 1994a).

11 juin

Le chef Moshood Abiola se déclare président devant 3 000 partisans (West Africa 26 juin 1994a; Index on Censorship sept.-oct. 1994, 245; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 4). Abacha offre une récompense de 50 000 naira (2 500 $ US) pour toute information devant mener à l'arrestation d'Abiola, et il interdit l'accès de son domicile de même que de la maison d'édition Concord (ibid.; Africa Research Bulletin 25 juill. 1994, 11459). Abiola se cache (Jeune Afrique 28 juin 1994, 10; West Africa 26 juin 1994a; The Economist 24 juin 1994). Le rédacteur en chef du magazine Punch est appréhendé et détenu jusqu'au 15 juin tandis que l'accès de l'immeuble où il a ses locaux est interdit (Index on Censorship sept.-oct. 1994, 245).

14 juin

Des policiers s'en prennent à des travailleurs et à des étudiants participant à une manifestation à Ile-Ife dans l'Etat d'Osun (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 7-8). Les manifestants se dispersent à l'arrivée d'un convoi militaire dirigé par l'administrateur militaire de l'Etat, mais plusieurs d'entre eux sont poursuivis et attaqués chez eux et à leur travail. D'autres se font voler, et leur propriété est saccagée. Le directeur d'un lycée est battu et fouetté parce qu'il n'a pas renvoyé les élèves chez eux avant le début de la manifestation (ibid., 8; Victims juin 1994, 4).

23 juin

Le chef Abiola est appréhendé chez lui à Lagos après avoir pris la parole devant une assemblée de partisans. Il est accusé de trahison et détenu dans une prison dont le nom n'est pas divulgué (Liberty mai-août 1994, 14; Africa Research Bulletin 25 juill. 1994, 11460; Index on Censorship sept.-oct. 1994, 245; AI 21 juill. 1994b).

27 juin

Le gouvernement ouvre sa conférence constitutionnelle (Africa Research Bulletin 25 juill. 1994, 11462; AFP 27 juin 1994). Près de 400 délégués des 30 Etats du pays y assistent, tout comme des personnalités du gouvernement militaire et des représentants du corps diplomatique. Sont absents de la conférence des représentants de la communauté ogonie de l'Etat de Rivers (ibid.). La NADECO boycotte la rencontre, la qualifiant Bulletin 25 juill. 1994, 11460; West Africa 5 juin 1994a). Certains dirigeants traditionnels du Sud et de l'Ouest appuient la conférence, car ils la considèrent comme une étape sur le chemin qui mène à un régime civil (ibid.).

4 juillet

Le syndicat national du pétrole, de l'énergie et du gaz (National Union of Petroleum and Natural Gas Workers - NUPENG) déclenche la grève, réclamant la libération inconditionnelle d'Abiola, son investiture comme président et la restauration des structures politiques démocratiques du Nigéria (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 5; Xinhua 25 août 1994; West Africa 24 juill. 1994). Le syndicat n'est pas satisfait non plus de la façon dont le gouvernement redistribue les recettes pétrolières (The Economist 19 août 1994) et souhaite que les sociétés pétrolières étrangères touchent les centaines de millions de dollars qui leur sont dus. Le non-paiement de cette somme a entraîné un ralentissement dans l'industrie, lequel menace la production future (ibid; Africa Research Bulletin 21 sept. 1994, 11556).

6 juillet

Après avoir ignoré à deux reprises des ordonnances de la haute cour de justice de Lagos et après que le ministre eut été menacé d'outrage au tribunal, les autorités acceptent finalement qu'Abiola soit traduit en justice pour justifier sa détention. Le 14 juillet, la haute cour de justice d'Abuja refuse de lui accorder une liberté sous caution (AI 21 juill. 1994b).

12 juillet

L'association des cadres de l'industrie pétrolière et gazière (Petroleum and Natural Gas Senior Staff Association - PENGASSAN) fait la grève aux côtés du NUPENG et présente des demandes analogues (West Africa 24 juill. 1994; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 5). Des syndicats du secteur bancaire, du transport aérien et du secteur public se mettent eux aussi en grève (ibid., 6).

18 juillet

Au moins 20 personnes sont tuées lorsque la police fait feu durant des manifestations pour la démocratie à Lagos et à Ibadan. De jeunes manifestants, furieux également de la pénurie d'essence depuis que les travailleurs de l'industrie pétrolière ont commencé la grève plus tôt au cours du mois, allument des feux, érigent des barricades et lancent des pierres à la police (AI 21 juill. 1994a; Libération 19 juill. 1994; Reuters 25 juill. 1994). Celle-ci aurait tué une centaine de manifestants entre juin et le début d'août (AFP 5 août 1994).

Le Congrès du travail du Nigéria déclenche une grève générale qui paralyse Lagos. La police utilise des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants (AFP 3 août 1994). La grève n'est pas appuyée aussi chaudement à l'extérieur du pays yoruba d'Abiola (ibid.; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 6).

27 juillet

La police bat les reporters, y compris un journaliste de Voice of America, qui couvrent les manifestations à l'extérieur du palais de justice où se déroule le procès d'Abiola (Index on Censorship sept.-oct. 1994, 245-246; VOA 1er août 1994). Plus tôt dans la semaine, les forces de sécurité avaient utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des groupes de jeunes qui avaient pris le contrôle d'une manifestation pacifique à laquelle participaient des centaines de femmes réclamant la libération d'Abiola (Le Devoir 31 juill. 1994; Reuters 25 juill. 1994; HRW déc. 1994, 36).

Six sénateurs détenus depuis qu'ils avaient été accusés de trahison au début de juin bénéficient d'une mise en liberté sous caution, mais se voient confisquer leur passeport. Certains sont placés sous surveillance tandis que d'autres sont de nouveau arrêtés par la suite (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 4). Plusieurs autres Nigérians se voient confisquer leur passeport à ce moment-là, y compris Doyin Abiola, femme du chef Abiola, et le lauréat du prix Nobel, Wole Soyinka (ibid., 11; Liberty mai-août 1994, 15; Constitutional Rights Project oct. 1994, 4). Selon Human Rights Watch, la confiscation des passeports des dissidents est une technique de harcèlement privilégiée par le régime militaire au pouvoir et par ceux qui l'ont précédé (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 11).

28 juillet

Deji Giwa et une autre personne sont tués par la police au moment où ils dirigent une manifestation pacifique de protestation de la section de Shomulu (Shomulu Branch) de la CD (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 7).

2 août

Trente-huit prisonniers sont exécutés publiquement à Enugu, dans le sud-est du Nigéria (AI 11 août 1994). Au moins 97 personnes ont été exécutées dans les Etats d'Akwa, d'Ibom, d'Enugu, d'Imo, de Kano et de Lagos depuis février (ibid.).

3 août

Le NLC lance un ordre de grève générale pour appuyer les travailleurs de l'industrie pétrolière qui réclament la libération d'Abiola. La grève laisse désertes les rues de Lagos, mais n'a guère d'influence dans le Nord et dans l'Est. L'ordre de grève est annulé deux jours plus tard (The Economist 19 août 1994; AFP 3 août 1994; Africa Research Bulletin 21 sept. 1994, 11555).

10 août

Abiola est libéré sous caution à la condition de s'abstenir de prendre la parole à des réunions politiques et de poser des gestes qui [traduction] « minent la paix et la sécurité du pays » (The Economist 19 août 1994; West Africa 8 janv. 1995a). Abiola, qui n'a pas demandé à être mis en liberté sous caution, refuse d'accepter ces conditions (ibid.).

15 août

La police interdit les cinq publications du Guardian, quotidien national le plus influent du Nigéria, après que celui-ci eut publié en première page un article à propos d'un conflit de pouvoirs au sein de l'armée (Index on Censorship sept.-oct. 1994, 246; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 11). Quatre employés sont arrêtés pour être ensuite relâchés sans avoir été inculpés (ibid.).

16 août

Après avoir déclaré que la cour a compétence en la matière, le juge de la haute cour de justice fédérale devant entendre l'affaire Abiola se retire (Liberty mai-août 1994, 14; UPI 30 août 1994; Africa Research Bulletin 21 sept. 1994, 11556). Le juge qui préside affirme qu'il a perdu la confiance de la défense, mais certains critiques croient qu'il s'agit là de moyens dilatoires mis en oeuvre par le gouvernement militaire (ibid.).

17 août

Dans un effort pour mettre un terme à la grève, le gouvernement dissout les comités exécutifs du NUPENG, de la PENGASSAN et du NLC (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 7; Xinhua 25 août 1994; The Economist 2 sept. 1994; Africa Research Bulletin 21 sept. 1994, 11556). La production quotidienne de pétrole brut, qui représente plus de 80 p. 100 des recettes du gouvernement, a diminué de 25 p. 100 depuis le début de la grève (The Economist 19 août 1994). Les recettes pétrolières ont diminué de 15 p. 100, ce qui représente une perte d'environ 56 millions de dollars, au cours des deux premières semaines de la grève (West Africa 8 janv. 1995a). Le sabotage de raffineries de gaz, de pipelines et de dépôts dans les Etats d'Anambra et de Rivers et dans certains Etats de l'Ouest aggravent la pénurie de pétrole (Impact janv. 1995, 40).

20 août

Le secrétaire général du NUPENG, Frank Kokori, est arrêté à Lagos par des agents du SSS et amené à Abuja (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 5; Africa Research Bulletin 21 sept. 1994, 11556). Des mesures de répression prises par les militaires contre les syndicats et l'arrestation dans le Nord de plusieurs détracteurs du gouvernement bien en vue entraînent l'expansion de la grève vers le Nord et vers l'Est (ibid.).

26 août

Des bombes à l'essence sont lancées et des tireurs ouvrent le feu au domicile de Gani Fawehinmi, un avocat spécialiste des droits de la personne très bien connu qui représente les syndicats des travailleurs du pétrole (Africa Research Bulletin 21 sept. 1994, 11557; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 8). Il s'agit là de l'une de cinq attaques du genre contre des opposants au régime, une autre ayant été lancée contre le siège du CDHR et de la CD (ibid., 8-9). Des opposants au régime auraient bombardé le domicile du ministre des Transports le 13 août et celui du ministre du Travail le 17 août (Africa Research Bulletin 21 sept. 1994, 11556).

29 août

Une tentative de reprise du procès d'Abiola échoue, le gouvernement étant incapable de trouver un juge qui préside (UPI 30 août 1994).

31 août

On signale que près d'une centaine de personnes sont tuées dans l'Etat d'Edo lorsque les forces de sécurité affrontent des manifestants étudiants qui réclament la libération d'Abiola (Africa Research Bulletin 21 sept. 1994, 11557).

Septembre

L'association médicale nigériane (Nigerian Medical Association - NMA) demande qu'Abiola soit relâché en raison de la détérioration de son état de santé, qu'elle qualifie de critique (Liberty mai-août 1994, 14; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 12-13). Selon elle, il souffre d'hypertension artérielle et de troubles neurologiques douloureux, que vient aggraver l'insalubrité des conditions de l'isolement cellulaire (ibid.; Liberty mai-août 1994, 14).

Plus tard au cours du mois, on rapporte que les opposants au régime ont bombardé les locaux de Radio Nigeria et de la Commission nigériane de la télévision à Kaduna (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 8).

4 septembre

Les travailleurs de l'industrie pétrolière mettent fin à leur grève de deux mois à la demande de leurs dirigeants syndicaux renvoyés (Reuters 4 sept. 1994; Africa Research Bulletin 25 oct. 1994, 11575).

5 septembre

Abacha publie de nouveaux décrets qui exemptent en fait son gouvernement militaire de l'application de la primauté du droit. Par exemple, le décret no 2 (voir l'article d'août 1992) est modifié de manière à permettre la détention sans procès pendant trois mois de toute personne réputée être une menace pour la sécurité. Plusieurs des nouveaux décrets sont rétroactifs au 18 août, date précédant l'arrestation de détracteurs du gouvernement. Un autre décret légalise la fermeture des groupes de presse Punch, Concord et Guardian (VOA 7 sept. 1994; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 13; Africa Research Bulletin 25 oct. 1994, 11576).

7 septembre

Le procureur général et ministre de la Justice Olu Onagoruwa tient une conférence de presse au cours de laquelle il se dissocie, de même que son ministère, des décrets « embarrassants » et menace de démissionner (Nigeria 7 sept. 1994; VOA 8 sept. 1994; Africa Research Bulletin 25 oct. 1994, 11576; Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 13-14). Il est limogé le 12 septembre (ibid., 14; The Boston Globe 30 sept. 1994).

27 septembre

Abacha congédie les civils qui étaient demeurés membres de son exécutif et annonce la formation d'un nouveau conseil provisoire de gouvernement composé uniquement de militaires et dont le nombre de membres passe de 11 à 25 (The Boston Globe 30 sept. 1994; Africa Research Bulletin 25 oct. 1994, 11576; West Africa 8 janv. 1995a).

Octobre

Human Rights Watch publie un rapport attirant l'attention sur les violations des droits de la personne dont ne cesse de se rendre coupable le régime militaire d'Abacha. Il signale que ces violations pourraient [traduction] « contribuer directement à la création d'un climat de méfiance et de violence ethniques et régionales » (Human Rights Watch/Africa oct. 1994, 2).

1er octobre

Gani Fawehinmi est arrêté pour avoir enfreint l'interdiction des activités politiques lorsqu'il lance un nouveau parti politique ayant pour nom la Conscience nationale (National Conscience) (Reuters 1er oct. 1994; IPS 4 oct. 1994).

2 octobre

Le gouvernement militaire augmente de 400 p. 100 le prix des carburants, d'où le déclenchement de manifestations pacifiques partout au Nigéria (IPS 4 oct. 1994; Libération 5 oct. 1994).

4 octobre

La haute cour de justice fédérale d'Abuja reporte indéfiniment le procès d'Abiola. Le juge qui préside rejette également sa demande de cautionnement (IPS 4 oct. 1994).

12 octobre

Ken Saro-Wiwa remporte le prix de la Right Livelihood Award Foundation - le « substitut du prix Nobel » - pour ses réalisations au chapitre des droits de la personne au nom de la minorité ogonie (The Ottawa Citizen 13 oct. 1994). Décernés à Stockholm au même moment que les prix Nobel, les Right Livelihood Awards soulignent des réalisations qui n'entrent pas dans les mêmes catégories (ibid.).

21 octobre

Le juge Gbolahun Jinadu de la haute cour de justice de Lagos autorise la mise en liberté sous caution d'Abiola, qualifiant son maintien en détention [traduction] « d'imprudent et d'irresponsable, et de manifestation excessive d'autorité » (Impact déc. 1994, 20; West Africa 6 nov. 1994). Il lui accorde également la somme de 1 million de naira (50 000 $ US) en guise de compensation (ibid.). Deux semaines plus tard, un juge de la cour d'appel fédérale appuie sa décision, mais l'ajourne sous réserve que le solliciteur général en interjette appel devant la cour suprême avant le 6 février 1996 (West Africa 18 déc. 1994a). Entre-temps, Abiola demeure en prison (Impact déc. 1994, 20).

Novembre

Wole Soyinka, président de la Ligue démocratique africaine, lauréat du Prix Nobel de la littérature en 1986 et critique déclaré du régime, s'enfuit du pays après que les autorités militaires se furent emparées de son laissez-passer le 3 novembre, la veille de son départ pour une conférence d'écrivains en France (The Ottawa Citizen 30 déc. 1994; West Africa 8 janv. 1995a; The Globe and Mail 29 nov. 1994; AFP 20 nov. 1994). Pour l'empêcher de se déplacer à l'étranger, les autorités nigérianes avaient deux fois par le passé confisqué son passeport, plus récemment le 22 septembre (ibid.; The Globe and Mail 29 nov. 1994).

8 novembre

A la clôture de sa septième assemblée générale annuelle, la CLO réclame des sanctions économiques internationales contre le gouvernement d'Abacha (AFP 8 nov. 1994).

9 novembre

L'armée appréhende le chef de la CD Beko Ransome-Kuti et fouille sa maison. Il est interrogé au sujet d'un présumé complot de sabotage des installations du gouvernement (VOA 10 nov. 1994; Reuters 9 nov. 1994).

19 novembre

La conférence constitutionnelle adopte une proposition voulant que trois vice-présidents, représentant respectivement le nord, le sud et l'est du Nigéria, fassent partie de tout gouvernement civil à venir (VOA 19 nov. 1994).

20 novembre

Soyinka rencontre en France Frederico Mayor, secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Soyinka est un porte-parole de l'UNESCO. Il s'agit de sa première apparition en public depuis qu'il a échappé à l'interdiction de voyager que lui avaient imposée les autorités nigérianes (AFP 20 nov. 1994).

22 novembre

L'association consultative des cadres du Nigéria (Senior Staff Consultative Association - SESCAN), qui représente les syndicats de cols blancs, déclare qu'elle ne renoncera pas à son droit de déclencher des grèves politiques « pour quelque motif que ce soit » (AFP 22 nov. 1994). Elle affirme que ce droit est reconnu par l'Organisation internationale du travail (OIT). La PENGASSAN, l'un des syndicats des travailleurs du pétrole qui ont fait la grève en juillet, figure parmi les membres de l'association (ibid.).

29 novembre

Le gouvernement publie un décret suspendant le droit d'habeas corpus qui veut que tous les détenus soient conduits devant un juge (AI 19 déc. 1994; The New York Times 11 déc. 1994). Un autre décret empêche les tribunaux d'entendre toute contestation judiciaire de la pratique consistant à détenir indéfiniment des individus appréhendés (IPS 29 nov. 1994).

Décembre

Un complot pour renverser Abacha est mis au jour et plusieurs officiers militaires sont arrêtés (Africa Confidential 20 janv. 1995). Les officiers subalternes sont apparemment mécontents de leur solde modique et irrégulière, de la corruption parmi leurs dirigeants et de la baisse du prestige de l'armée (The New York Times 11 déc. 1994; Africa Confidential 4 nov. 1994). Soixante-cinq pour cent des officiers seraient originaires des régions du Sud et de la ceinture centrale (Middle Belt) où les chrétiens sont majoritaires, de sorte qu'Abacha jouirait d'un appui [traduction] « dangereusement faible » au sein de l'armée (Africa Confidential 20 janv. 1995).

4 décembre

West Africa signale que le président du comité de la défense de la conférence constitutionnelle a proposé de ramener à 50 000 le nombre des soldats, ce qui serait, à son avis, la meilleure façon de prévenir les coups militaires (West Africa 4 déc. 1994).

5 Décembre

L'association médicale nigériane affirme qu'Abiola pourrait mourir ou subir des dommages neurologiques permanents s'il n'est pas traité immédiatement. Selon elle, les installations nécessaires n'existent pas au Nigéria (AFP 5 déc. 1994).

6 décembre

La rumeur voulant que les militaires cherchent à influencer ses délibérations, la conférence constitutionnelle recommande un retour au régime civil et de nouvelles élections avant le 1er janvier 1996 (The New York Times 11 déc. 1994; West Africa 18 déc. 1994b; Le Monde 11 janv. 1995). Elle propose également la création d'environ 50 nouveaux territoires pour les différents groupes ethniques (ibid.).

Impact signale que [traduction] « chaque facette de la vie nationale est marquée par la crise » (Impact déc. 1994, 20). L'inflation se situerait entre 150 et 600 p. 100 (ibid.; The New York Times 11 déc. 1994), le revenu annuel moyen par habitant est passé de 1 000 $ en 1980 à moins de 250 $ en 1993 (EarthAction déc. 1994), et certains travailleurs de Lagos, incapables de payer le coût du transport, ne travailleraient que trois jours par semaine (The New York Times 11 déc. 1994). Une enquête fait ressortir que des recettes pétrolières de 12 milliards de dollars réalisées pendant la Guerre du Golfe en 1991 ne figurent nulle part. La somme manquante représente près de la moitié de la dette extérieure du pays (The Ottawa Citizen 30 déc. 1994; Africa Confidential 4 nov. 1994).

Des représentants d'Amnesty International en visite au Nigéria pendant dix jours n'arrivent pas à rencontrer les dirigeants syndicaux, les membres de la communauté ogonie et les défenseurs de la démocratie qui sont détenus, y compris Abiola (AI 19 déc. 1994). Un représentant du gouvernement nie l'existence de prisonniers d'opinion, prétendant qu'il s'agit de terroristes ou de saboteurs économiques (ibid.).

9 Décembre

Au cours d'une conférence de presse dans les bureaux d'Amnesty International à Washington, Wole Soyinka demande aux Etats-Unis de prendre des mesures de boycottage économique contre le Nigéria (International Herald Tribune 9 déc. 1994). Le gouvernement américain, qui avait complètement retiré son aide économique au Nigéria, sauf pour la nourriture et les médicaments, indique qu'il va peut-être geler tous les actifs nigérians aux Etats-Unis (ibid.).

16 décembre

Les militaires relâchent le chef Anthony Enahoro, un ancien ministre du gouvernement détenu sans inculpation depuis août (AI 19 déc. 1994).

19 décembre

Lors d'une allocution prononcée dans l'Etat d'Abuja, le secrétaire général du Commonwealth, le chef Emeka Anyaoku, fonctionnaire international le plus haut placé au Nigéria, déclare que [traduction] « l'armée ne devrait pas avoir sa place en politique... Un gouvernement militaire est par définition un gouvernement caché » (Africa Confidential 20 janv. 1995).

1995

2 janvier

La femme du diplomate israélien David Arnon est poignardée à mort au cours d'une visite touristique dans l'Etat d'Ondo. Sept personnes sont arrêtées. Selon Radio Nigéria, les motifs de ce meurtre ne sont pas clairs (BBC Summary 7 janv. 1995a; Radio Nigeria Network 5 janv. 1995).

7 janvier

Des musulmans fondamentalistes et des étudiants s'affrontent à Kano, une ville du Nord essentiellement musulmane après que trois étudiantes ont essayé d'entrer dans un centre universitaire réservé aux hommes (BBC Summary 7 janv. 1995b). Les autorités interdisent aux étudiants toute activité politique sur le campus (ibid.). Trois jours plus tôt, la tête d'un chrétien aurait été paradée dans les rues de Kano (BBC World Service 4 janv. 1995). Selon un reportage de Radio France Internationale, la secte fondamentaliste de Maitatsine qui avait été frappée d'interdiction gagnerait en popularité dans le Nord (BBC Summary 7 janv. 1995b).

8 janvier

West Africa fait état du procès imminent des suspects arrêtés relativement au meurtre, le 21 mai 1994, de quatre fonctionnaires ogonis (West Africa 8 janv. 1995b). Selon les informations reçues, le président du MOSOP, Ken Saro-Wiwa, l'une des personnes arrêtées pour ce crime (HRW déc. 1994, 36; AI 27 juin 1994), est « extrêmement malade » après un séjour de sept mois en prison (Libération 23 déc. 1994).

9 janvier

On rapporte que le chef de l'école antiterroriste des forces de défense d'Israël et 50 officiers et soldats israéliens entraînent la garde présidentielle nigériane (Africa Confidential 20 janv. 1995; BBC Summary 9 janv. 1995). Selon un reportage télévisé israélien, le gouvernement nigérian financerait l'entraînement (ibid.).

11 janvier

Le monde signale que l'ajournement de la conférence constitutionnelle jusqu'au 6 mars retardera la transition vers un régime civil (11 janv. 1995). Selon Africa Confidential, le délai du 1er janvier 1996 pour la passation des pouvoirs des militaires à des civils sera [traduction] « pratiquement impossible à respecter » ( 20 janv. 1995).

12 janvier

Les forces de sécurité procédent à l'arrestation de trois membres de la CD :

Femi Falana, Beko Ransome-Kuti et Sylvester Odhion-Akhaine (AFP 12 janv. 1995; CIDPDO 19 janv. 1995). Falana revenait d'une tournée de conférences aux États-Unis et au Canada où, au nom de la Campagne pour la démocratie, il avait reçu le Prix international pour la liberté du Centre international des droits de la personne et du développement démocratique (CIDPDO) à Montréal (ibid). Il est aussi avocat de la défense pour le président du MOSOP, Ken Saro-Wiwa, qui est en prison (AFP 15 janv. 1995). Beko Ransome-Kuti avait assisté à une réunion sur les droits de la personne en Inde (CIDPDO 19 janv. 1995). Les deux hommes sont accusées de «déplacements illégaux » et libérés sous caution le 20 janvier (CD 27 janv. 1995). Le secrétaire général de la Cd, Odhion-Akhaine, demeure en état d'arrestation, dans un lieu de détention secret (ibid).

14 janvier

Le journal Guardian de Grande-Bretagne affirme qu'il a mis la main sur un document secret de l'armée nigériane où il est question d'une [traduction] « opération militaire sans merci » pour éliminer l'opposition des Ogonis aux travaux de forage de Shell Oil en pays ogoni. Selon l'AFP, le Guardian rapporte que l'offensive militaire de mai 1993 contre des civils dans l'Etat de Rivers a commencé dix jours après que ce document eut été envoyé à l'administrateur militaire de la région. Il y serait également question de forcer les sociétés pétrolières en exploitation en pays ogoni à dédommager l'armée pour le coût des opérations (AFP 14 janv. 1995). Les sociétés pétrolières nient leur implication dans cette affaire (ibid. 15 janv. 1995).

16 janvier

Le procès de Ken Saro-Wiwa et d'autres dirigeants du MOSOP supposément responsables de la mort, le 21 mai 1994, de quatre dirigeants ogonis durant les manifestations à Gokana doit débuter (AFP 15 janv. 1995). Les autorités militaires ont établi un tribunal spécial pour le procès. On rapporte que les accusés, détenus depuis mai 1994, ne pourront pas interjeter appel et qu'un verdict de culpabilité pourrait entraîner la peine de mort (ibid.).

26 janvier

Les autorités militaires arrêtent plus de 20 agents des douanes et de l'immigration de l'aéroport de Lagos qui ont participé à une émission de la série documentaire américaine télévisée 60 Minutes (Radio Nigeria Network 26 janv. 1995; Reuters 26 janv. 1995). L'émission du 11 décembre 1994 montre des hommes de confiance nigérians qui utilisent de faux documents et de fausses identités pour soutirer d'importantes sommes d'argent à des étrangers dans le cadre de transactions commerciales douteuses (ibid.).

27 janvier

Deux journalistes nigérians travaillant pour la BBC et Voice of America sont arrêtés pour avoir diffusé des nouvelles inexactes à propos d'une attaque contre un chrétien qui aurait blasphémé l'islam. L'incident s'est produit à Sokoto, dans le nord du Nigéria où vivent surtout des musulmans (AFP 27 janv. 1995).

30 janvier

Les autorités militaires continuent à détenir sans inculpation et sous secret les dirigeants syndicaux Frank Kokori, Wariebi Agamene et F.A. Addo arrêtés durant la grève des travailleurs de l'industrie pétrolière en août (Africa Fund 30 janv. 1995).

Février

New African rapporte que les délégués à la conférence constitutionnelle s'entendent pour qu'il y ait alternance de présidents du nord et du sud du Nigéria (New African févr. 1995, 28). Ils conviennent également d'une formule pour le partage des recettes pétrolières. Le gouvernement central touchera 33 p. 100 de celles-ci, le gouvernement d'Etat 22,5 p. 100, le gouvernement local 20 p. 100 et l'Etat producteur 11 p. 100 tandis que 14,5 p. 100 des recettes seront versées dans un fonds pour la protection de l'environnement (ibid.).

ADDENDUM

La DGDIR a obtenu les sources suivantes après que la recherche eut été terminée. Veuillez vous adresser aux centres de documentation régionaux si vous désirez obtenir ces documents.

Amnesty International. 1er mai 1995. Trade Unionists in Nigeria: A State of Crisis. AI Index : ACT 73/07/95. Londres : Amnesty International.

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Pour plus d'information sur la situation actuelle au Nigéria, veuillez consulter les réponses aux demandes d'information les plus récentes, la Revue de presse indexée et les reportages quotidiens du FBIS de même que les récents numéros d'Africa Confidential, Africa Events, Africa Research Bulletin, Africa Report, Afrique/Asie, Documentation Réfugiés, Jeune Afrique, Keesing's, New African et West Africa.

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