République de Namibie
Chef de l'État et du gouvernementHifikepunye Pohamba
Peine de mortabolie
Population2,1 millions
Espérance de vie51,6 ans
Mortalité des moins de cinq ans (m/f &#8240)75 / 68 ‰
Taux d'alphabétisation des adultes85 %

Sam Nujoma, président de l'Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (SWAPO, au pouvoir), s'est officiellement retiré de la vie politique à la fin de 2007. Premier président de Namibie, il avait dirigé le pays de 1990 à 2005. Une tentative visant à le traduire en justice devant la Cour pénale internationale (CPI) à propos de sa responsabilité présumée dans des atteintes aux droits humains commises par le passé a provoqué de vives protestations dans la sphère politique.

Justice internationale – requête déposée devant la CPI

L'Association nationale de défense des droits humains (NSHR) a saisi la CPI afin qu'elle ouvre une enquête sur les atteintes aux droits humains commises dans les camps de la SWAPO, qui étaient installés à l'étranger avant l'accession de la Namibie à l'indépendance en 1990 et dans le nord-est du pays dans les années 1990. La NSHR considérait Sam Nujoma et le général à la retraite Solomon Hawala comme responsables de la détention, de la torture et de la disparition forcée de milliers de membres de la SWAPO en Angola dans les années 1980. La requête déposée devant la CPI visait également l'ancien ministre de la Défense Erkki Nghimtima pour les actes de torture infligés à des personnes soupçonnées d'avoir participé au soulèvement séparatiste de 1999 dans la région de Caprivi, ainsi que le colonel Thomas Shuuya, qui aurait mis en place, dans les années 1990 dans la région de Kavango, une stratégie globale consistant à tirer pour tuer. Le parti au pouvoir a vivement critiqué la plainte déposée par la NSHR, arguant qu'elle représentait une menace pour la politique de réconciliation nationale.

La CPI n'étant pas compétente pour juger les crimes commis avant juillet 2002, la requête ne sera pas recevable.

Procès pour trahison de Caprivi

Ouvert en 2004, le procès pour trahison des détenus de Caprivi ne touchait toujours pas à sa fin. La plupart des 117 hommes accusés pour leur participation présumée au soulèvement séparatiste de 1999 ont passé une huitième année en détention. D'après les prévisions, le parquet n'aurait achevé ses réquisitions que vers la fin de l'année 2008.

Dans le cadre d'un autre procès, 10 hommes ont été déclarés coupables de haute trahison en août. Ils ont été condamnés à des peines allant de trente à trente-deux années d'emprisonnement. Deux personnes ont été acquittées faute de preuves. Des policiers accusés d'avoir torturé des suspects arrêtés au lendemain du soulèvement n'avaient toujours pas fait l'objet d'une inculpation ni d'une procédure disciplinaire à la fin de l'année.

Torture et autres mauvais traitements

À la suite d'une série d'informations diffusées par les médias sur des violences dont auraient été victimes des suspects et sur des cas de mort en détention, l'inspecteur général de la police, Sebastian Ndeitunga, a exhorté les agents de la force publique à respecter les droits humains. La NSHR a fait état de trois morts en garde à vue et de six cas de tortures infligées à des suspects par des policiers au cours de l'année. Aucune enquête indépendante n'a été ouverte sur ces affaires.

Violences contre les femmes, les jeunes filles et les fillettes

D'après une enquête menée par le Centre d'assistance juridique (LAC), le nombre de viols signalés aux autorités avait doublé entre 1991 et 2005, passant de 564 à 1 184. Le document révélait que seules 16 p. cent des affaires de viol aboutissaient à une condamnation. Un tiers des plaintes déposées étaient retirées par les plaignantes avant d'être traitées par les tribunaux. Les statistiques de la police indiquaient qu'un peu plus d'un tiers des victimes de viol étaient âgées de moins de dix-huit ans.

Atteintes à la liberté d'expression

Évoquant l'« utilisation des médias à des fins contraires au souci de réconciliation nationale et de maintien de la paix et de la stabilité », le congrès de la SWAPO a adopté une résolution demandant au gouvernement de mettre en place un organe qui serait chargé de la réglementation des médias. Au cours de l'année, la SWAPO a accusé la presse écrite de publier des articles et des courriers jugés très critiques à l'égard de l'ancien chef de l'État, Sam Nujoma.

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